14. Je crois et je confesse que Jésus-Christ est monté sur la Croix par Amour1 pour l’homme, que la Croix ne constitue pas un besoin à satisfaire pour Dieu, ni que « le Sang du Fils Unique de Dieu procure du plaisir au Père. » Je crois et je confesse que Jésus-Christ le Bon Pasteur est à la recherche de Sa brebis perdue : ADAM ! Que ne l’ayant pas trouvé sur la terre des vivants, Il n’hésite pas dans Sa recherche à descendre jusqu’à l’enfer pour le trouver. Jésus-Christ sur la Croix, tel un Pélican Divin, perce Son côté pour nourrir Ses enfants, et se donner à eux « comme un remède d’Immortalité et un viatique pour la Vie Éternelle ». Il devint semblable à notre mort, pour pouvoir nous frayer à nous le chemin de la Résurrection ! Je crois aussi et je confesse que la Croix est un acte de Justice, et que Jésus-Christ a endossé les péchés de toute l’humanité ; qu’Il est devenu réellement une malédiction à notre place, qu’Il y a déchirée « l’acte manuscrit2» qui attestait notre dette, en mourant à notre place3 ! Je crois qu’il y a eu véritablement substitution et rachat, et que la Justice Divine y fut manifestée à l’excès ! Sauf que cette manifestation de la Justice Divine n’a pas été accomplie pour prédisposer Dieu le Père à nous aimer, ou pour « apaiser son courroux », car Il ne fut jamais notre ennemi, Il n’a jamais eu besoin de la Croix pour nous aimer, mais parce qu’Il nous a toujours aimés Il est monté sur la Croix, en opérant Lui-même la réconciliation, afin que notre ennemi le diable fût terrassé, non seulement par la Justice, mais par un « excès de Justice » ! Si Dieu abolissait le royaume de la mort sans la Croix, Il serait tout à fait juste, pour avoir arraché de la main du séducteur ses victimes, mais par la Croix Il a voulu se montrer Juste à l’excès ! Du fait que les aspects de la Croix sont multiples, sont multiples dans le Mystère, surpassant la limitation de la raison humaine et inexprimables par l’infirmité de notre langage, je crois aussi avec notre Saint Père Jean Chrysostome, que la Croix fut en plus « la ruse Divine4 » à la réponse de la ruse du serpent antique, afin que le diable, recevant par son avidité le Corps de Jésus-Christ (dont il ne pouvait pas discerner la Divinité) dans son royaume de la mort, vit éclater ce royaume par le principe de la Vie qui venait de s’y introduire, et qui annihilait le principe de la mort car : « il a pris un homme et il a rencontré Dieu ! Il a pris la terre et il a rencontré le Ciel ! Il a pris ce qu’il voyait et il fut détruit par ce qu’il ne pouvait pas voir5 ! »
15. Je crois et je confesse que selon les Saintes Écritures, l’homme « travaille6» à son salut. Le salut ne lui est pas imposé malgré lui comme l’enseignait la prédestination augustinienne et calviniste, ni obtenu par les seuls efforts de la volonté humaine comme l’enseignait Pélage7. L’homme est synergique, à savoir coopérateur dans l’œuvre de son salut. Dieu ne fera jamais la part qui revient à l’homme, et l’homme ne peut rien obtenir par ses propres efforts seuls ni par sa vertu, ni par l’observance de la Loi, ni par le bénéfice d’une bonne nature. Tout ceci n’a de valeur pour le Salut éternel qu’uniquement dans le contexte de la Grâce Divine. D’autre part, l’homme ne peut accomplir sa part de coopération dans son salut, si petit soit-il, et il doit demander à Dieu la force et la Grâce pour accomplir sa propre part. S’il se rend compte qu’il ne désire même pas son propre salut, c’est à Dieu « Qui donne à tous sans mépriser personne » qu’il doit demander ce désir ! Pour cela, nous disons, sans nier le rôle de l’homme, que nous recevons « Grâce sur Grâce8 » et que d’accourir et vouloir entrer dans l’Église, selon les Saints Pères c’est : « la Grâce avant la Grâce9 » comme les Saintes Écritures l’attestent : « Tout est Grâce10 » ! C’est ici la vraie signification des paroles des Saints Pères : « Bien qu’il s’agisse de la Grâce, Elle n’est accordée qu’à ceux qui en sont dignes » en indiquant par « dignes » notre libre arbitre de demander tout à Dieu11.
16. Je crois et je confesse que la vertu naturelle de l’homme, quelque soit son degré, ne procure pas à l’homme la Vie éternelle. Au contraire, comme les Saintes Écritures nous l’enseignent : « Toute notre justice est comme un linge sale12». L’accomplissement des œuvres de la Loi ne nous permet pas de réclamer ou de mériter quelque chose de Dieu. Non seulement il n’y a ni mérites, ni œuvres surérogatoires, mais bien au contraire Jésus-Christ nous enseigne que même si nous avions accompli toutes les œuvres de la Loi, nous devons nous considérer comme des « serviteurs inutiles13 ». Je crois et je confesse que sans Jésus-Christ peu importe pour l’homme sa propre vertu, s’il est considéré comme bon ou mauvais ; peu importe sa valeur personnelle, son activité, ses compétences, ses talents et ses facultés. Seule la Foi en Jésus-Christ constitue un facteur déterminant pour la destinée éternelle de l’homme. Mais cette Foi en Jésus-Christ ne doit pas être considérée comme une acceptation idéologique de Sa Divinité, ni comme une adhésion intellectuelle à un système religieux, ou même aux dogmes de la Vraie Église. Les démons disposent d’une telle foi, mais elle ne les sauve pas. Notre Foi en Jésus-Christ n’est pas une abstraction mais une Communion avec Lui. Cette Communion nous remplit de la puissance du Saint-Esprit, et notre Foi devient une réalité féconde qui engendre en nous les bonnes œuvres « Que Dieu a préparées d’avance pour que nous les pratiquions14 » comme l’attestent les Saintes Écritures. Ainsi donc, selon les Saints Apôtres, la Foi Authentique engendre des œuvres authentiques ; et celles qui sont le fruit de l’Esprit-Saint témoignent et prouvent ainsi de l’existence d’une Foi Authentique. La Foi n’étant donc ni abstraite ni stérile, il est impossible de dissocier la Foi et les Bonnes Œuvres ; la première est la cause des secondes, une cause qui produit des effets. C’est par cette même Foi, envers Ce même Jésus-Christ que se sont sauvés également tous les Justes de l’Ancien Testament, (que l’Église Orthodoxe vénère au même titre que les autres Saints) et non par une observance légaliste ou disciplinaire de la Loi. Mais comme toute autre bonne chose, aussi bien la Loi que les Œuvres peuvent être contrefaites et caricaturées. La Foi est aussi un Don de Dieu et l’homme seul, livré à lui-même, à ses propres efforts, sa propre piété ou sa spiritualité ne peut pas se l’approprier. La Foi est le fruit de la Grâce Divine et le désir de Dieu est que tous les hommes parviennent à la Foi pour être sauvés15. Mais la Foi n’est pas imposée : Dieu l’accorde à ceux qui la désirent véritablement. Non selon une prédestination fataliste, mais par suite de la prescience Divine et d’une attitude synergique de l’homme. Si Dieu nous a donné la Foi, il ne faut pas nous estimer meilleurs que les autres, supérieurs ou plus dignes, ou encore l’avoir reçue méritoirement ; mais attribuer cette faveur à la Bonté Insondable de Dieu pour des raisons qui nous échappent. Le remercier en tout temps de Sa Grâce en nous inclinant devant le Mystère de ce privilège, sachant qu’un des attributs de la Foi est aussi : « L’absence de curiosité ».
1- Rm. 5 : 8-9.
2- Col. 2 : 13-15.
3- He. 2 : 9.
4- http://jesusmarie.free.fr/jean_chrysostome.html
5- http://jesusmarie.free.fr/jean_chrysostome.html
6- Ph. 2 : 12.
7- Hérésiarque condamné par l’Église. Pélage considère que tout chrétien peut atteindre à la sainteté par ses propres forces et par son libre arbitre et minimise le rôle de la Grâce Divine non indispensable à ses yeux. Cet enseignement est déclaré comme hérétique par le pape Zosime en 418 car il niait la nécessité de la Grâce et l'existence du péché originel, enseignant que l'homme était en lui-même et par nature, capable de choisir le bien.
8- Jn 1 : 16.
9- Ac. 15 : 11 ; Ep. 2 : 4-9.
10- Jc. 1 : 17 ; 1 Co. 4 : 7 ; Ph. 2 : 13 ; 1 P. 5 : 10-11.
11- Jc. 1 : 5-6.
12- Es. 64 : 4-5.
13- Luc 17 : 10.
14- Ep 2 : 10.
15- 1 Tm 2 : 3-7.
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