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Calendrier ecclésiastique - Page 2

  • Lettre du Métropolite de l'Eglise Orthodoxe Russe Hors Frontières PHILARETE (23)

    + Notre Bien-aimé Hiérarque Philarète de Bienheureuse Mémoire,

    Métropolite de l’Église Orthodoxe Russe

    Hors Frontières +Monseigneur Philarète - Monastère de la Transfiguration de Brooklin.jpg

    Annexe au mémorandum

     

    La bénédiction de S.E. le Métropolite PHILARETE sur notre mémorandum au sujet du CALENDRIER ORTHODOXE. (Original en Anglais)

     

                « Ainsi donc, mes frères, demeurez fermes et retenez les instructions que vous avez reçues, soit par notre parole, soit par notre lettre » (2 Th. 2 : 15). Voici ce que nous commande le Saint Apôtre. C’est donc avec une vraie joie que nous vous recommandons la présente étude. Elle a été conçue par un frère Grec, le Père Basile Sakkas, prêtre sous notre Synode de l’Église Orthodoxe Russe Hors Frontières à Genève, Suisse. C’est la voix d’un vrai chrétien orthodoxe de l’Église Grecque affligée, au cours des cinquante dernières années, par des divisions, des disputes et des persécutions dont la cause a été l’innovation du calendrier par des modernistes hâtifs et utilisant des méthodes non-canoniques.

                Le Père Basile expose très clairement les raisons pour lesquelles beaucoup de nos frères orthodoxes Grecs en 1924 refusèrent d’adopter dans leurs églises ce changement non-canonique du calendrier. Il raconte comment, aidés par les Pères du saint Mont-Athos, ces chrétiens s’étaient opposés à cette innovation qui causa une inondation d’innovations perpétrées par les modernistes. Celles-ci ont abouti d’ailleurs aujourd’hui au triste état  dans lequel nous nous trouvons de l’hérésie de l’œcuménisme.

                Tous les chrétiens orthodoxes sérieux et responsables devraient s’inspirer de ce travail du Père Basile, surtout alors que les modernistes envisagent d’altérer les célébrations pascales. La traduction et la publication de cette étude est particulièrement précieuse étant donné que paraissent pour la première fois en anglais les textes des trois condamnations du calendrier grégorien décrétées par les Conciles Pan-orthodoxes au XVIème  siècle et la condamnation Pan-orthodoxe du modernisme du siècle dernier présidée par le Patriarche Anthemios.

                Ces condamnations n’ont jamais été annulées par d’ultérieurs conciles. Elles sont toujours valables et, obligatoires pour tous les chrétiens orthodoxes. L’introduction du nouveau calendrier n’a apporté que des schismes au sein des Églises qui l’ont adopté. C’est ainsi que maintenant la Grèce, Chypre, la Roumanie et même la Bulgarie ont goûté au fruit de la désobéissance. Il faut seulement regretter que les peuples de ces églises n’aient pas été capables de se rebeller ensemble, de vaincre et de dominer cette puissante vague d’innovations comme l’a fait notre peuple Russe au cours de ce siècle contre le modernisme de l’ « Église vivante (3) ».

                Notre propre Église Russe, en la personne de l’Archevêque Anastase d’heureuse mémoire, plus tard Métropolite et Premier Hiérarque de notre Synode, protesta fortement et résolument contre l’innovation du calendrier, et d’autres modernismes du Patriarche Meletios Metaxakis de triste mémoire. Ceci eut lieu lors de la réunion de 1923 à Constantinople appelée faussement pan-orthodoxe, puisque les patriarcats d’Alexandrie et de Jérusalem et l’Église de Chypre n’étaient pas présents !

                La plupart des hiérarques de l’Église de Constantinople, d’ailleurs, refusèrent également d’y participer, protestant ainsi contre la non-canonicité de l’élection politique imposée de Meletios en tant que Patriarche œcuménique. Le Primat de notre Église de ce temps-là, le Métropolite Antoine, protesta aussi contre cette réforme dans sa correspondance avec les Patriarches orientaux, et reçut des réponses soutenant son point de vue.

                « Gloire et honneur », donc, selon les paroles de l’Apôtre, à tous ceux qui demeurent fermement attachés à la Sainte Tradition, et gardent leur Foi telle que nous l’avons reçue sans adjonction ou soustraction, même si cela leur en coûte la calomnie et la persécution.

    + Métropolite PHILARETE

    Le 14 avril 1972, Saint Martin le Confesseur, Pape de Rome, et les Évêques confesseurs avec lui en Occident.

     

    (3) En 1921, de manière plus perverse que la persécution sanglante, le diable insinua au sein même de l’Église, un groupe d’ecclésiastiques modernistes et apostats dénommé l’Église Vivante, qui sous prétexte de réformes démocratiques, visait la sécularisation progressive du clergé, et nombre d’innovations liturgiques qui sapaient les fondements mêmes de la Sainte Tradition Orthodoxe.

     

    +

  • Mémorandum au sujet du Calendrier Orthodoxe (22) Fin

     

    Panagia Portaïtisa Iviron Mont Athos.jpg

    + Notre Très Sainte Mère de Dieu Portaïtissa de la Sainte Montagne de l'Athos. +

     

    De plus, chaque homme sensé et bien-intentionné peut comprendre qu’à cause  de la divergence des conditions de vie entre les deux églises, autrement s’exprime l’Économie de l’Église Grecque des V.C.O. et autrement celle de l’Église Russe de la Diaspora !

                D’ailleurs, la reconnaissance des vrais chrétiens orthodoxes de Grèce par le Synode Russe et son attitude envers les clercs Grecs de la Diaspora, qui se sont réfugiés sous sa protection canonique, ont enlevé tout soupçon semé dans les cœurs des fidèles par la façon de présenter les choses du P. Athanase Gievtits, car quelle comparaison peut exister entre le Métropolite Philarète et Ieronymos ?

                Nous devons donc examiner si la TOLÉRANCE PARTIELLE du calendrier grégorien dans les limites de l’Église Russe de la Diaspora a comme mobile l’ECONOMIE ou l’INDIFFERENCE, comme aussi s’il y a relation et comparaison possibles entre l’attitude missionnaire de l’Église Russe de la Diaspora et l’arbitraire de l’Église Grecque de 1924.

                S’il s’agit du Salut des âmes et de l’intérêt de l’Église, non seulement sur le CALENDRIER nous appliquerons une économie, mais peut-être encore davantage. Le CALENDRIER ne constitue pas UN BUT EN SOI. C’est le Salut des âmes qui est un but en soi ! Ainsi, bien sûr si le salut des âmes nous oblige à une certaine CONDESCENDANCE, certes ceci n’est nullement un péché. Car cette condescendance ne s’effectue pas dans le but d’un mépris des institutions ecclésiastiques, mais imposée par une NÉCESSITE ! Saint Jean Chrysostome dit aussi que Dieu : « Loue la bonne intention » ! Sauf qu’une telle nécessité n’a pas existé en 1924.

                Si quelqu’un n’est pas d’accord avec ce qui précède il faut donc aussi condamner Saint Basile le Grand qui en cas de nécessité ne citait pas le Saint-Esprit aux ecphonèses ! Mais est-ce que nous pouvons soupçonner l’Aigle de Césarée et la gloire de toute la Cappadoce d’être un « Pneumatomaque » ? Qu’à Dieu ne plaise ! Pour cette Économie de Saint Basile, Saint Théodore le Studite pense qu’au moment où cette attitude ne causait pas un « DOMMAGE » dans l’Église, elle peut être acceptée. « Pour nous, dit-il, aucun dommage n’en résulte, puisque par d’autres mots nous connaissons que l’Esprit est Dieu (la vérité repose sur l’intelligence et non sur les sons vocaux) ! Ce serait un grand dommage causé à l’Église par un homme, car la Vérité serait persécutée… mais ces choses faites pour un certain temps n’ont rien de blâmables ! » Ainsi donc, nos adversaires doivent premièrement nous démontrer que l’économie appliquée au calendrier [1] n’a pas comme but d’éviter un « GRAND DOMMAGE » ! Mais si les intentions de l’Église Russe visent le salut des âmes, peut-être pourrions-nous avoir une opinion différente, et selon Saint Théodore : « n’ont rien de blâmable ! »

                La différence qui existe entre SAINT BASILE et MACEDONIOS, existe entre l’Église Russe de la Diaspora et l’Église Grecque sur la question du calendrier. Il est vrai que pour des buts missionnaires l’Église Russe non seulement a fait et continue de faire une ÉCONOMIE concernant le calendrier occidental, mais aussi concernant la Pascalie occidentale, et également avec le rituel occidental.

                Cela étant dit, ceux qui veulent à tout prix se scandaliser qu’ils se scandalisent, mais ceux qui veulent comprendre qu’ils comprennent !

                Cependant, si par exemple, l’Église Russe de la Diaspora permettait, ne serait-ce qu’à une seule de ses communautés de changer le calendrier orthodoxe pour l’occidental, ceci assurément la placerait sur le même niveau que l’Archevêque Chrysostome Papadopoulos. Mais, quand Elle est en face de communautés spirituellement fragiles et pauvres, son devoir est de les attirer avec humilité et douceur vers le Christ et la Vérité, même si pour cela Elle doit « pendant un certain temps » agir avec condescendance jusqu’au calendrier et la Pascalie occidentale !

                Que celui qui est de bonne foi prête attention :

    1. Il y a quelques années, la mission orthodoxe Hollandaise demanda sa dépendance canonique à l’Archevêque de l’Europe Occidentale, et ensuite à l’Archevêque de San-Francisco Monseigneur Jean Maximovitch de Bienheureuse mémoire. A cette mission fût accordé l’usage du nouveau calendrier et de la Pascalie occidentale, avec le rituel orthodoxe.
    2. La mission Française ayant déjà l’usage du calendrier et du rituel occidental, demanda que lui soit accordée aussi la Pascalie occidentale comme aux Hollandais. Or, le même Archevêque qui accorda cette Pascalie aux Hollandais, la refusa aux Français !
    3. Quelques années après l’Archevêque actuel de l’Europe Occidentale S.E. Mgr Antony, retira aux Hollandais l’usage de la Pascalie occidentale qui leur fût accordée auparavant, pendant un certain temps.
    4. Des communautés Françaises dépendantes du Synode (sous le Doyenné du T.R. Higoumène Ambroise) la communauté de Lyon et celle de Paris, ont quitté le calendrier grégorien pour adopter celui de l’Orthodoxie !
    5. Dernièrement, deux communautés russes, une en Floride et une en Pennsylvanie, ont demandé d’adhérer au Synode de Monseigneur Philarète. Les communautés russes dépendaient autrefois de la dite « METROPOLIA » qui leur avait permis de changer au profit du calendrier grégorien. Mais dans ce cas, notre Synode exigea le rejet du calendrier grégorien et le retour au calendrier orthodoxe. Ces communautés n’ayant pas accepté, leur demande fût rejetée. Le Saint Synode donc sait parfaitement discerner et être selon les différents cas : aussi bien SOUPLE que STRICT !

     

                Tout homme sensé se rend parfaitement compte qu’il se trouve en présence d’une véritable « ECO »-« NOMIE » (liter.= GERANCE DE LA MAISON) où se trouvent simultanément la souplesse et la rigueur, l’accord et le refus, la condescendance et le provisoire. Tout regarde vers l’INTERET ET LE SALUT DES FIDÈLES et partout on observe une LIGNE ASCENDANTE ! Tandis que dans le cas de la hiérarchie d’Hellade on remarque une LIGNE DESCENDANTE. Et peu importe à quel niveau on se trouve, l’essentiel étant la DIRECTION CHOISIE !

                Si l’on demande au Synode de la Diaspora pourquoi il tolère l’usage partiel du calendrier dans ses limites, il répondra : « Pour sauver des âmes, je dois quelque fois marcher « au pas des petits enfants », comme le Patriarche Jacob » ! Mais si l’on pose la même question à Chrysostome Papadopoulos et Mélétios Metaxàkis, que répondront-ils ? Le calendrier orthodoxe faisait-il obstacle au salut des fidèles, et fallait-il le changer ? Voilà comment il est possible que des faits véritables soient placés sous un ANGLE  DÉFORMANT afin de leur donner une tout autre interprétation avec la méthode perfide du P. Athanase Gievtits.

                De même, Père Neketas Palàssis, Père Panaghiotis Karathanàsis et le Diacre Photius Touloùmis qui, avant de dépendre du Saint Synode, étaient des nouveaux calendaristes, et maintenant tous nous suivons le calendrier des Saints Pères. Y-a-t-il meilleure preuve que le calendrier orthodoxe constitue l’expression de la spiritualité de notre Synode ?

     

     

    En Postface

     Il va sans dire, que le présent exposé ne revendique pas le lieu d’une définition dogmatique, et ne se présente pas comme la solution du problème. Bien que tout le peuple du Seigneur soit le « gardien de la Vérité », la définition, toutefois, des dogmes et de toute la Tradition ecclésiastique, est l’œuvre du Synode de la hiérarchie. En effet, le Synode de la hiérarchie constitue la bouche de l’Église, mais naturellement dans la mesure où les hiérarques membres du Synode sont authentiquement orthodoxes, c’est-à-dire qu’ils n’enseignent aucunes des hérésies reconnues comme telles par les Saints Conciles ou les Saints Pères.

     

                Parce que mon indignité ainsi qu’une grande multitude de fidèles avons trouvés dans la respectable personne de Votre Éminence « le hiérarque qui nous convenait » qui nous a accordé jusqu’à maintenant tant de preuves et de garanties au sujet de l’Orthodoxie, et que votre enseignement est aussi clair que le cristal, et que vous prêchez la Sainte Tradition de l’Église Orthodoxe : Sainte, Immaculée, complète, scellée par Dieu, et non sujette à diverses variations, je trouve une audace filiale, qui m’autorise à vous adresser ce mémorandum.

     

                En effet, la Tradition enseigne que nous, les Prêtres et les Diacres, nous sommes les yeux des Évêques, mais l’œil n’est que l’organe de l’esprit et c’est à l’esprit de juger ce que les yeux voient.

     

                Ainsi donc, je tente d’exprimer les oppositions qui se présentent dans la conscience de centaines de milliers de chrétiens orthodoxes, (ainsi que de la mienne) à la suite de la réforme du calendrier. Même si à mon « zèle » « l’intelligence » fait défaut, je suis confiant envers le Seigneur que le bon jugement paternel de Votre Éminence saura compléter les lacunes de ma foi, et corriger les points sur lesquels, éventuellement, je me trouverais égaré ou je manquerais de précision.

     

                Je dis ceci non par flatterie, qu’à Dieu ne plaise, mais ayant les preuves de l’amour de Votre Éminence envers l’Église, un amour sincère et sans arrière pensée, ce serait une arrogance de ma part de prétendre aimer l’Église plus que vous, ou de savoir et mieux servir Ses intérêts. Grâce à Dieu, jusqu’à présent je n’ai pas eu une telle tentation, mais je sens en moi la liberté et la confiance d’un fils envers son père.

     

                Depuis longtemps je désirais publier certains textes officiels de source grecque, se rapportant à la question du calendrier, inconnus de la Diaspora, dans lesquels on voit bien clairement la relation du calendrier avec les hérésies de l’œcuménisme et du modernisme, qui se cachent sournoisement derrière cette question, « insignifiante » pour certains !

     

                Mais la proximité de la convocation du Grand Concile de notre Très Sainte Église m’oblige à remettre à plus tard ce travail d’information, et à rédiger ce présent mémorandum dans l’espoir qu’il retiendra l’attention de Votre Éminence sur nos préoccupations spirituelles.

     

                Par manque de temps, il est impossible de recourir aux originaux de sources invoquées, qu’il me soit donc pardonné de me référer simplement aux différents ouvrages écrits à ce sujet par ceux qui depuis plus de 50 ans luttent en faveur de la Piété Chrétienne Ancestrale.

     

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     7. Appel à S.E. L’Archevêque VITALY, (Archevêque de Montréal et du Canada de l’Église Orthodoxe Russe Hors-Frontières.)

                A présent Éminence, après toute la peine que vous vous êtes donné à prendre connaissance de nos conflits de conscience ; dans quelques jours dans l’Éparchie Archiépiscopale de Votre Éminence sera convoqué le Grand Concile de la Hiérarchie de notre Sainte Église. Nous vous en prions au nom des millions de fidèles, non seulement Grecs, mais aussi Roumains, Russes, Bulgares et autres, de demander au Saint Synode selon les normes de la Tradition : « SUIVANT LES SAINTS PÈRES » et en harmonie avec les Conciles précédents, de condamner elle aussi cette fabrication occidentale qui fût la cause de tant de maux, et d’une telle confusion.

                Que le Saint Synode nous pardonne également à nous, les vrais chrétiens orthodoxes, pour tout ce qu’en tant qu’hommes revêtus de chair et habitant ce monde (« car tous nous sommes fautifs sur plusieurs choses » dit le Saint Apôtre), nous avons éventuellement fait le mal, négligé d’avoir fait le bien ou, si nous avons en quelque chose agit précipitamment, ou parlé outre mesure, ou encore passionnellement nous nous sommes tournés contre quelqu’un. Que Dieu nous pardonne par les prières du Saint Synode, et de votre Éminence afin que nous mettions, d’après les Saints Pères, un nouveau « COMMENCEMENT » pour une marche commune de tous les Vrais Chrétiens Orthodoxes du monde entier et ce, sur la base de la Foi non-innovée. Amen !

                Confiant en votre aide et votre affection paternelle, j’ai osé la rédaction de ce mémorandum, en souhaitant dans mon indignité, que le Dieu du Ciel, par l’intercession de la Très Sainte Mère de Dieu et toujours Vierge Marie, et de tous les Saints, vous accorde beaucoup d’années dans Sa Sainte Église, dans l’intégrité, en honneur, en santé, vivant de longs jours dispensant fidèlement la Parole de la Vérité de Notre Seigneur Jésus-Christ.

     

    De votre Éminence, fils soumis et obéissant. Révérend Père Basile SAKKAS.

    Écrit à Genève (Suisse) le quatre du mois d’août 1971, Mardi, faisant mémoire des Sept Saints Adolescents d’Éphèse : Maximilien, Exacustodien, Jamblique, Martinien, Denys, Antonin et Constantin (ou Jean) ; de notre Sainte Mère Eudocie et du transfert de ses Saintes Reliques ; et des Saints Martyrs Thathouel, Ias et leur suite.

     

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    Les Pères du Saint Monastères d'Esphigménou au Mont-Athos..jpg

    + Le Saint Monastère d'Esphigménou du Mont-Athos, avec nos bien-aimés Pères Zélotes. +

     



    [1]  Et ce n’est pas le moment maintenant de parler des autres aspects de l’Économie de l’Église Russe, néanmoins l’esprit reste le même.

  • Mémorandum au sujet du Calendrier Orthodoxe (21)

     

    Saint Épiphane.jpg

             +  Saint Épiphane de Chypre  +

    Les événements de 1964, confirment bien les craintes et les inquiétudes au sujet de la Foi de ceux qui ont lutté en 1924, et justifient leur démarche ! Cette démarche ne fut rien d’autre que l’application de l’enseignement et de l’exemple des Saints Pères.

    • « Mieux vaut n’être gouverné par personne, plutôt que d’être conduit par le méchant » (Saint Basile le Grand)
    • « En marchant sur la voie plane et vivifiante, enlevons l’œil qui scandalise ; non l’œil physique mais le spirituel. A savoir si l’évêque ou le prêtre, qui sont les yeux de l’Église, se comportent mal et scandalisent le peuple, IL FAUT LES CHASSER. Car mieux vaut se rassembler sans eux dans une maison de prières, plutôt que de se jeter avec eux, comme avec Anne et Caïphe, dans la géhenne du Feu. » (Voir la Patrologie de MIGNE Tome SECONDUS page 1257)
    • Comment Saint Paul dit « que nous devons faire confiance à nos supérieurs et leur obéir » ? Ayant dit plus haut « desquels vous observez les résultats de leur conduite » ! C’est alors seulement qu’il dit : « faites-leur confiance et obéissez-leur » ! Quoi donc ? Est-ce qu’il dit que quand ils sont méchants, nous ne leur obéirons pas ? Cela dépend comment tu entends le mot « méchants » ! « S’il s’agit de la Foi FUIS et DELAISSE, non seulement s’il est un homme, mais même si c’est un ange descendu du ciel. » ! (Saint Jean Chrysostome, discours 36ème aux Hébreux)
    • « Pour cela il faut fuir ceux qui prêchent les demi-mesures, car ils n’enseignent rien de sûr et de certain, mais comme des hypocrites ils s’adaptent à toutes les croyances, et vont de tous les côtés. » (Saint Marc l’Evgénikos Évêque d’Éphèse)
    • « Aucune concession n’est permise en ce qui concerne la Foi » ! (Saint Marc d’Éphèse)
    • « Les brebis sont raisonnables et non irraisonnées. Il ne faut pas que le laïque dise : moi, je suis brebis et non pasteur ! Car comme la brebis qui ne suit pas le bon pasteur s’expose à être dévorée par le loup, ainsi la brebis qui suit le mauvais pasteur A LA MORT MANIFESTE, car il la dévorera ! Pour cela il faut vraiment fuir les pasteurs corrupteurs » (Les ORDRES APOSTOLIQUES, Livre 8ème chapitre : 19)
    • « Il faut juger et mettre à l’épreuve ce que les Saints Docteurs disent. Ce qui est en accord avec les Saintes Écritures, il faut l’accepter, et rejeter le reste, en se détournant vigoureusement de ceux qui participent en de tels enseignements. » (Saint Basile, Contre Platon, 72)
    • « Celui qui oserait enlever quelque chose, ou transgresser une seule syllabe, ou déplacer quoi que ce soit, qu’il soit Patriarche, Métropolite, Évêque, clerc moine ou même laïque, qu’il soit sous la condamnation des Saints Pères, aposynagogue et étranger à la Communion des Orthodoxes, en tant que membre pourri, et retranché de la totalité du Corps de l’Église Catholique et Apostolique du Christ ! » (Patriarche Dosithée de Jérusalem, Tome de Katalaghis 41 : 69)
    • Parce que le Patriarche Athénagore cherche à changer complètement la Pascalie nous lui rappelons le 1er Canon du concile d’Antioche : « Tous ceux qui oseront dissoudre le terme du Saint Synode, convoqué à Nicée en présence de la piété du Roi Constantin ami de Dieu, concernant la Sainte Fête de la Pâque Salvatrice, qu’ils soient excommuniés et étrangers à l’Église, s’ils persistent à s’opposer à ce qui est bien défini ! Il faut non seulement les destituer de leur fonction, mais aussi ceux qui oseraient communier avec eux après leur destitution » ! Nous n’avons donc pas la même conception que les latins sur l’Église « ENSEIGNANTE » et « ENSEIGNÉE ».

                Les nouveaux calendaristes nous demandent si leurs sacrements sont VALIDES ou NON VALIDES ! Ainsi, suivant notre réponse, ils veulent nous taxer soit comme INCONSÉQUENTS et SCHISMATIQUES, soit comme FANATIQUES et ORGUEILLEUX ! Et plusieurs, malheureusement, se sont risqués à donner des réponses prématurées, ce qui provoqua une division parmi les vrais chrétiens orthodoxes. Mais nous, le jour du Jugement, nous ne serons pas questionnés sur la validité des sacrements des nouveaux-calendaristes, mais bien si nous avons nous-mêmes gardé la Foi Orthodoxe inaltérée !

                A nous suffit le témoignage de l’Église depuis 2000 ans que nous sommes Orthodoxes et que la responsabilité du schisme ne pèse pas sur nous ! Nous n’acceptons pas des discussions scholastiques et rationalistes sur ce sujet. Ils connaissent l’Écriture Sainte, ils connaissent les Saints Canons et les Saints Pères, qu’ils examinent eux-mêmes leur position à la lumière de la Tradition et qu’enfin ils tirent eux-mêmes leurs conclusions. Nous constatons simplement qu’en 1924 la Sainte TRADITION de l’Orthodoxie fut bafouée et nous n’aimons pas avoir une relation, ou une responsabilité d’un tel péché, et nous rendre coupables devant le « Redoutable Tribunal du Christ ». Le reste Dieu le montrera avec le temps (Comme d’ailleurs Il l’a déjà bien … montré).

                Ensuite ils nous ont fait la proposition suivante : commémorer la hiérarchie innovatrice d’Hellade et, en parallèle, observer le “ vieux-calendrier ”, espérant de cette façon nous annihiler par une attitude aussi absurde qu’illogique !

                En effet, si je peux concélébrer avec ceux qui observent le calendrier papal, quelle raison aurais-je d’observer l’orthodoxe ? Au moment où d’une façon ou d’une autre la SAINTE TRADITION ne subit aucun dommage, alors observer le calendrier orthodoxe serait une simple question de préférence, autrement dit une question sentimentale ! Mais nous ne sommes pas des « vieux croyants » ; nous ne demandons pas des PRIVILÈGES !

    La question du calendrier ne se résume pas à un simple décompte de jours !

                Maintenant même si la hiérarchie d’Hellade retournait au “ vieux calendrier ”, nous serions certes heureux, considérant ceci comme un pas positif, mais malgré tout il ne serait pas possible de communier avec eux ! Iéronymos fait une protestation à Athénagore parce que les Bolcheviques ont accordé les Sacrements aux Latins, alors qu’Athénagore proclame dans le même temps « sa joie pour cette décision de l’Église Russe » (Voir HELLENIC CHRONCILE 2.6.1970). En plus il déclara au Pasteur Schutz de Taizé : « Vous êtes prêtre ! J’aurais pu recevoir le Corps et le Sang du Christ de vos mains » et « J’aurais pu me confesser à vous ! »

                Maintenant donc, au-delà de la question primordiale du calendrier, si nous fatiguons Votre Éminence, et tous les futurs lecteurs de ce mémorandum, c’est dans l’Espoir que sur la base d’éléments précis, vous voudrez bien exposer devant le Très Saint Synode les conséquences vécues de cette réforme. De telle sorte que, demain, si certaines communautés soumettent des demandes pour l’acceptation de ce calendrier, on puisse mettre devant leurs yeux l’immense danger qui les menace.

     6. L’attitude de l’Église Russe

                Lorsque les arguments de l’Archimandrite Épiphane Théodoropoulos se sont écroulés comme un château de carte, l’hiéromoine serbe Père Athanase Gievtits trouva un autre moyen pour venir à l’aide de son compagnon confondu. Il s’était rendu compte que le Synode du Métropolite Philarète constituait dorénavant la seule consolation pour des Vrais Chrétiens Orthodoxes (V.C.O.) de Grèce. S’il arrivait à semer le doute dans la conscience des V.C.O. quant à la CONSÉQUENCE du Synode Russe de la Diaspora, la division entre les V.C.O. se stabiliserait d’une part, et d’autre part toute l’Église des Vrais Chrétiens Orthodoxes serait ridiculisée aux yeux du peuple grec.

                Ainsi donc le 25 août 1969, il publia à la presse religieuse sa première lettre, dans laquelle il écrit ce qui suit :

    « LE MÉTROPOLITE PHILARETE CONCÉLÈBRE …

    Monsieur le Directeur,

    Retourné en Grèce après une absence d’une année, et ayant appris des choses désagréables, je juge de mon devoir de porter à la connaissance de vos lecteurs ce qui suit dans l’intention d’aider des âmes scandalisées, afin qu’elles évitent des actes pouvant diviser l’Église Orthodoxe. Le Métropolite Russe Philarète, résidant en Amérique, et Son Synode de l’Église Russe hors frontières, évitent dernièrement la communion avec l’Archevêque Iakovos et ceux qui sont avec lui comme avec le patriarcat œcuménique, mais ils conservent d’excellentes relations avec le clergé de l’Église Serbe malgré qu’Elle soit en Communion avec le Patriarche Œcuménique. Le Synode de Philarète communie non seulement avec le clergé de l’Église Serbe qui suit le vieux-calendrier, mais aussi avec les clercs serbes se trouvant hors de Serbie, et par conséquent concélébrant avec des orthodoxes qui suivent le nouveau-calendrier.

    Pour éviter d’allonger, je me limite à vous dire que moi-même j’ai concélébré plusieurs fois dans l’année avec des clercs appartenant au Synode de Philarète, et le 15 juin passé j’ai concélébré à Paris avec l’Archevêque de Genève et de l’Europe Occidentale Antony, appartenant à l’Église de Philarète. Qu’il soit noté que l’Archevêque en question savait parfaitement que je célèbre avec le nouveau calendrier, soit en Grèce, soit en dehors et que je commémore le Patriarche Œcuménique quand je célèbre à l’Institut Russe « Saint Serge » de Paris, malgré toute mon opposition envers la ligne du Patriarche.

    Ceux en Grèce qui pensent que l’Église de Grèce est hérétique parce qu’elle communie avec le Patriarche Œcuménique, doivent penser la même chose également pour l’Église Serbe qui communie aussi avec le Patriarche. Mais si l’Église Serbe est hérétique, l’est aussi le Synode de Philarète, lequel reconnaît les clercs de l’Église Serbe et concélèbre sans hésitation avec eux ; comme aussi sont hérétiques tous ceux qui, en Grèce, sont en communion avec le Synode de Philarète … » (Les soulignements dans le texte sous forme d’espacements).

     

                Nous avons répondu en grec au hiéromoine serbe, en démontrant la PERFIDIE de son agissement. Ici nous diront tout simplement que les Vrais Chrétiens Orthodoxes de Grèce qui mettaient leur espoir en notre Synode furent RIDICULISES ! Non pas parce que ce que Gievtits écrit est inexact, mais DE LA FACON dont il présente l’affaire, et donc des milliers d’âmes qui ne connaissent absolument pas l’état des choses complexes de la Diaspora, ainsi que les Pères du Saint Mont-Athos, se sont scandalisés. Et c’est évidemment cela que Gievtits cherchait précisément sous un masque d’hypocrisie, indigne d’un homme « de Paix de l’Église du Christ ».

                Lorsque Gievtits passa par Genève S.E. l’Archevêque Antony le réprimanda pour cet acte, et lui, hypocritement, promit de réparer son erreur. Mais parce que cet homme a ses propres idées et desseins, il composa une deuxième lettre par laquelle il tente, d’une part, de se justifier devant les Évêques Russes qu’il présentait ni plus ni moins indifférents envers les problèmes qui nous préoccupent ; d’autre part, de confirmer le chaos et la déception qu’il avait créé à la suite de sa première lettre dans les cœurs des fidèles grecs ! Pour cela sa deuxième lettre est pire que la première, car dans sa première lettre les V.C.O. sont ridicules, et dans sa deuxième, ils restent tels ! D’ailleurs jusqu’à aujourd’hui il ne fait que concélébrer avec le clergé du Synode pour troubler par la suite les Aghiorètes.

                Nous n’avons pas l’intention de passer sous silence des faits concernant l’ECONOMIE de l’Église Russe, car son attitude est si claire que nous pensons que ceux qui sont de bonne foi ne se scandaliseront point. Ceux qui sont par contre de mauvaise foi, se scandaliseront quoique nous disions ou faisions. Il est aussi possible que tous ne soit pas d’accord avec l’ECONOMIE de l’Église Russe, et avec une liberté fraternelle soumettre leurs oppositions qui seront sérieusement examinées du moment où elles proviennent de mobiles pures et honorables, ayant réellement pour but le bien de l’Église.

                Chaque homme sensé sait que la CONFUSION d’aujourd’hui avec laquelle le diable combat l’Église ne peut pas être affrontée dans les 24 heures qui suivent. Tantôt, nous utilisons l’ECONOMIE sous son aspect de SOUPLESSE et tantôt sous son aspect de RIGUEUR bien qu’il s’agisse pourtant et toujours de la même ÉCONOMIE !

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  • Mémorandum au sujet du Calendrier Orthodoxe (20)

        

     

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    + Notre Saint Père Joseph l'hésychaste, skite du Mont-Athos. +

            Nous ne nous faisons point d’illusions quant à l’avenir de l’Orthodoxie Universelle Officielle. Aujourd’hui, ils mentent sans honte ceux qui disent que nous constituons une minorité ; mais peut-être le temps est-il proche où nous serons véritablement une minorité ! Notre Très Doux Sauveur ne nous avertit-Il pas à ce sujet : « Quand le Fils de l’Homme viendra, trouvera-t-Il la Foi sur la terre ? » (Luc 18 : 8)

                Mais notre mission ne consiste pas à nous assurer une majorité, mais à garder précieusement la Foi qui nous a été transmise sans souillure, pure et intégrale. Voilà pourquoi nos Pères nous rappellent souvent les paroles de l’Écriture Sainte au sujet du « petit troupeau, Luc »  et du « reste selon l’élection de la Grâce, Rom. » ! Retenons bien leurs enseignements :

    v  « Ce n’est point la multitude qui sera sauvée, mais les élus de Dieu ! » (Saint Basile le Grand).

    v  « Toi, tu dénombres les milliers et Dieu ceux qui sont sauvé ! Toi, la poussière incommensurable et moi les vases d’élection » (Saint Grégoire le Théologien).

    v  « Ce n’est pas par la multitude du peuple que l’Église est délimitée, mais bien par l’authenticité de la Foi. L’Église est là, où se trouve la vraie Foi » (Saint Jérôme).

    v  « Mieux vaut un juste qui accomplit la volonté du Seigneur, que des milliers d’impies ! » (Sagesse de Sirach / Ecclésiastique).

    v  « Mais s’ils persistent dans leur hérésie et peuvent attirer à eux les simples et les ignorants, en provoquant un tumulte et rassemblant une multitude, ils sont quand-même hors des frontières de l’Église ! Par contre, même si très peu persévèrent dans la PIÉTÉ et l’ORTHODOXIE, ce sont eux qui sont véritablement l’Église et c’est sur eux que reposent l’autorité et la protection des institutions ecclésiastiques. Même s’ils doivent souffrir pour la PIÉTÉ, ce sera pour leur gloire éternelle et le salut de leurs âmes » ! (Saint Nicéphore).

    v  « On peut enfermer et lier la Vérité, mais non la vaincre ! Car elle se contente du petit nombre de Ses adeptes, et n’a pas peur de la multitude de ses adversaires. » (Dodecabible du Patriarche Dosithée de Jérusalem).

     

                Non seulement à cause de notre « minorité » les innovateurs se moquent de nous, mais aussi à cause de notre position dans l’Église et la simplicité de notre culture, ainsi que de notre niveau social. Toutefois, la Tradition des Orthodoxes ne prend jamais en considération de tels arguments, et nulle part il n’est écrit qu’il faut être évêque pour résister à l’Apostasie, mais bien au contraire :

                - « C’est un ordre du Seigneur de ne pas se taire quand la Foi est en danger. Alors quand il s’agit de la Foi, tu n’as pas le droit de dire : “qui suis-je moi ? Prêtre, magistrat, soldat, agriculteur, ou mendiant ? Ne te préoccupe de rien de tout cela ! Malheur ! Les pierres parleront et toi du resterais silencieux et insouciant ?” (Saint Théodore le Studite)

                - « Dans notre propre Hiérarchie, même si un prêtre ou un évêque se comporte mal et pense d’une façon erronée, il peut être repris et enseigné par un simple diacre ou un moine qui se comporte bien et pense correctement, comme l’atteste une multitude d’exemples. » (Saint Nicodème l’Aghiorète)

                - « Il n’est ni juste, ni autorisé, ni convenable aux hommes pieux de se taire quand on annule les Lois de Dieu, et que l’on cherche à instaurer l’erreur et la fraude… n’obéissez même pas aux évêques qui frauduleusement incitent de dire, de penser et d’agir contre les commandements. » (Saint Mélétios le Confesseur)

                - « Surveillez vos évêques seulement en ce qu’ils soient orthodoxes, pour qu’ils n’enseignent pas des doctrines contre la vraie Foi, et qu’ils ne concélèbrent pas avec les schismatiques et les hérétiques. Quant au reste, il est imputé soit à leur ignorance et à la malignité des temps, ce qui les excuse, soit à leur mauvaise intention, et eux seuls rendront des comptes à Dieu ! » (Patriarche Genade le Scholaire)

                - « Le prêtre ne doit pas se tromper en ce qui concerne les dogmes divins, quant au reste, ce n’est point toi son juge » ! (Saint Athanase le Sinaïte)

     

    5.      Serions-nous des schismatiques ?

                La hiérarchie innovatrice a souvent essayé, mais en vain, de nous convaincre d’être soi-disant « SCHISMATIQUES » en utilisant comme moyen : soit des circulaires ou soit … les gendarmes !

    Dernièrement, un de ses clercs illustre, l’Archimandrite Père Épiphane Théodoropoulos (secondé par son condisciple l’hiéromoine serbe P. Athanase Gievtits) s’est aventuré à nous convaincre de SCHISME par la voie théologique ! Son étude fut rédigée selon les prototypes de la scholastique occidentale et certains en furent scandalisés. Même l’honorable journal « LA LUTTE ECCLESIASTIQUE » fut entrainé par cette nouvelle « ecclésiologie » inventé en plein XXème siècle par le P. Épiphane. Dans un éditorial, il a voulu laisser comprendre que les vrais chrétiens orthodoxes, abusivement appelés « vieux-calendaristes », seraient soi-disant : « HORS DE L’ÉGLISE » !

                A l’Archimandrite en question nous avons répondu avec précision par :

    v  Les Pères Zélotes Aghiorètes (Sainte Montagne de l’Athos) dans un livret édité par le Saint Monastère de Chrysovalàntou.

    v  Le Moine Aghiannanite, Père Théodorète, par deux études et un superbe livre intitulé : « DIALOGUES DU DÉSERT AU SUJET DE L’OECUMENISME ».

    v  Le Docteur Alexandre Kalomiros de Salonique, par une étude et une correspondance ouverte dans le journal la « VOIX DE L’ORTHODOXIE » !

    v  Notre bulletin édité à Genève « LA FOI TRANSMISE » !

                L’Archimandrite Épiphane Théodoropoulos fut ainsi littéralement pulvérisé sur le domaine théologique, et battu comme un poulpe sur les rochers de la plage. Mais il l’a cherché dans son obstination. Et pour se faire écouter, il a dû recourir aux services des huissiers judiciaires, pour nous entraîner dans des discussions interminables, sans aucune valeur concrète.

     

                En effet, nous avons séparé nos responsabilités d’avec la hiérarchie innovatrice ; premièrement à cause de la réforme de 1924 où la PIÉTÉ fut bafouée, et deuxièmement parce que cette innovation avait pour but l’hérésie de l’œcuménisme qui fut officialisée en 1964 par la soi-disant « levée des anathèmes », les prières officielles communes à Jérusalem, Constantinople et Rome, les déclarations officielles du Patriarche Athénagore, Nicolas d’Alexandrie au sujet de la prétendue identification entre la Foi Orthodoxe et la foi latine, la satellisation officielle de l’Archevêque Iéronymos, l’acceptation des latins aux Saints Sacrements par le soi-disant « patriarcat de Moscou » !!!

     

                LA SÉPARATION DE NOS RESPONSABILITÉS, certes ne constitue pas une innovation du vingtième siècle. Même dans ce cas nous marchons sur les traces des Pères et nous obéissons à la Sainte Tradition et toute l’Histoire Ecclésiastique.

     

                La destitution de Saint Jean Chrysostome fut moins grave que l’innovation du calendrier. Et celui qui monta sur le trône « par la miséricorde d’Eudoxie », non seulement ne prêchait pas l’hérésie, ni n’introduisait des innovations, mais il était Saint et comme tel l’honore la Sainte Église le 11 octobre. Mais du fait qu’il était « évêque adultérin », plusieurs clercs et laïques ne communièrent plus avec Saint Arsàkios : ce fut le schisme Ioannite. Saint Jean Chrysostome appelle les Ioannites : « martyrs », non parce qu’ils défendaient sa personne, ni parce que lui avait de l’amertume de la gloire du trône épiscopal perdu, mais bien comme nous lisons dans le synaxaire du sanctoral du 27 janvier :

    « Ils étaient prêts à faire et à souffrir tout, pour ne pas communier à la TRANSGRESSION de ceux qui osaient faire ces choses … ayant soutenu les institutions de l’Église et les lois des Saints Pères qui étaient ébranlées … ainsi comment n’était-il pas juste qu’ils soient comptés dans le chœur des Martyrs » ?

                Et nous demandons : « Quel concile aurait condamné Saint Arsàkios, pour donner aux Ioannites le droit de la SÉPARATION DE LEURS RESPONSABILITÉS ? »

                Saint Jean Chrysostome porte comme exemple Saint Jean Baptiste le Précurseur, pour montrer que le fidèle ne tolère aucun mépris des lois, si petites qu’elles soient !

    « Ce n’est pas pour avoir refusé de sacrifier aux idoles que Jean Baptiste fut immolé ; il ne fut pas trainé devant les autels ni devant les statues, mais on lui trancha la tête pour une seule parole, pour avoir dit à Hérode : Il ne t’est pas permis d’avoir la femme de ton frère Philippe ! »

                Quel concile condamna Jean Vekkos en 1275, quand le clergé et le peuple interrompit la communion avec lui jusqu’au martyre ? Nous avons toujours présents à l’esprit les 26 Saints Pères du Monastère de Zographos qui furent brûlés vifs, et les 12 Saints Pères du Monastère de Vatopédi qui préférèrent être massacrés plutôt que de commémorer Vekkos aux diptyques !

                Quel concile avait autorisé Saint Maxime le Confesseur de séparer ses responsabilités avec le pape de Rome Onorius, Serge de Constantinople, Athanase d’Antioche et Cyre d’Alexandrie, quand le pape et les trois autres patriarches furent souillés de l’hérésie monothélite ?

                Quel concile avait autorisé les clercs, moines et laïcs de séparer leurs responsabilités d’avec le Patriarche Nestorius ? Et pourtant voilà comment s’exprime en leur faveur Saint Cyrille : « … en renouvelant en vous-mêmes cette Foi à jamais ; gardez-vous purs et immaculés, sans communier avec le précité, ni le recevoir comme docteur, s’il préfère rester loup au lieu de pasteur … avec ceux parmi les CLERCS et les LAÏQUES qui à cause de la vraie Foi, se sont séparés de lui, ou qui étaient destitués par lui, nous communions, sans entériner son jugement injuste, mais à plus forte raison nous les louons, et nous leur disons : Si vous êtes méprisés POUR le Seigneur, vous êtes des Bienheureux, car la Puissance de l’Esprit de Dieu repose sur vous » (MANSI IV)

     

                Nous pourrions multiplier les exemples, mais ceux-ci suffisent à démontrer que la séparation de nos responsabilités à la suite des événements de 1924 et de 1964, ne constitue aucunement une révolte, et n’inaugure pas plus une nouvelle ecclésiologie, ni UNE ATTITUDE NOUVELLE !

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  • Mémorandum au sujet du Calendrier Orthodoxe (19)

    Saint Jean de Shangaï.jpg

    + Notre Saint Père l'Archevêque Jean Maximovitch +

     

    1- Les « vieux-calendaristes » sont une minorité.

     

                C’est une affirmation gratuite et tout à fait inexacte. 80 % des chrétiens orthodoxes gardent encore le calendrier orthodoxe, qu’on a pris la mauvaise habitude d’appeler « vieux », tandis que jamais rien dans l’Église ne vieillit.

                Dernièrement, l’Église bulgare pressée par le gouvernement communiste, adhéra à l’usage du calendrier papal. Certes, le Patriarche de Bulgarie rendra des comptes devant Dieu. Nous ne pouvons pas juger l’homme car nous ne savons pas sous quelles conditions il se trouvait, mais en règle générale nous disons que le rôle principal d’un Patriarche consiste en un OUI ou un NON qu’il doit prononcer tous les trois ou quatre siècles, et qui suffit pour changer la face du monde. S’il s’agit seulement de « gestion administrative » on n’a pas besoin d’être orthodoxe pour cela !

                Nous sommes obligés de souligner ici la responsabilité de l’Église d’Hellade et surtout de l’Archevêque Chrysostome Papadopoulos et du Patriarche Meletios Metaxakis, lesquels, par le précédent qu’ils ont créé, ont donné lieu aux communistes d’imposer le microbe du modernisme sur la Sainte Église de Bulgarie, si bien que les fidèles se sont retrouvés sans défenses !

                Ce que dit le moine Aghiorète Père Théodoritos est très juste : « Quand comprendrez-vous que les Ministères des Affaires Étrangères des différentes Puissances constituent les vrais Patriarcats et que souvent les chefs des Églises agissent comme étant leurs subordonnés ? » En effet, du moment où une église locale peut innover et rester orthodoxe, pourquoi le gouvernement communiste ne pourrait-il pas exiger une telle attitude de la part de l’Église locale correspondante ? Ceci arrivera demain avec toute la Russie et personne ne pourra plus riposter quoi que ce soit !

                Voilà aussi pourquoi, malgré que le soi-disant « patriarcat de Moscou » ne nous inspire aucune confiance, nous partageons pourtant sa protestation quand, en 1967, les autorités civiles éloignèrent de force l’Archevêque légal d’Athènes Mgr Chrysostome (qui n’a jamais signé une démission même pour la forme), et ont imposé l’actuel Archevêque Ieronymos sur la tête duquel est suspendue la destitution et l’excommunication du 30ème Canon Apostolique !

                En tant qu’État libre, la Grèce devait résister à cette ingérence des autorités civiles, tandis que maintenant tout simplement elle a justifié les bourreaux du Kremlin et les persécuteurs de la Sainte Église Russe ; car en vertu de quelle logique les autorités civiles de la « droite » peuvent-elles s’immiscer dans la vie de l’Église et non celle de la « gauche » ? Ainsi, la question dégénère du niveau théologique et religieux, au niveau politique. Voilà pourquoi la réponse de la Hiérarchie de l’Hellade vers ledit « Patriarcat russe » en esclavage se résume à peu près à ceci : « Vous n’avez qu’à regarder vos propres affaires, car votre situation est bien pire », n’est ni orthodoxe, ni juste, et encore moins fraternelle !

                En effet, en ce qui concerne les relations entre l’ÉGLISE et l’État, dans la Papauté nous avons le système « papocésariste » et dans le protestantisme le système « césaropapiste », SEULE l’Orthodoxie connaît le système de la « MUTUALITÉ » le seule juste et théologique, d’après lequel le Patriarche est citoyen du Royaume et le Souverain fils de l’Église !

                Néanmoins dans le système orthodoxe, on a malheureusement souvent remarqué des ABUS, mais le système en lui-même est orthodoxe et théologique à l’encontre des systèmes occidentaux qui sont théologiquement erronés. Bien souvent certes, le Souverain ou le Tsar ont arbitrairement outrepassé les limites de leurs compétences. Toutefois parce que le système est JUSTE, bien qu’à travers plusieurs tribulations, ces abus tournèrent en bénédictions (Voir les cas Photius-Ignace, Chrysostome-Arsakios etc.).

                Depuis le XIXème siècle, quand enfin la nation grecque reconquit sa liberté, les grandes puissances lui imposèrent un roi bavarois dont le nom était Othon et de religion latine ! (Mais n’étant pas « fils de l’Église », aucune possibilité d’un système de MUTUALITÉ) Il est vrai cependant, qu’en tant qu’homme le roi Othon a fait de son mieux, mais ignorant la CONSCIENCE ORTHODOXE, il confia à son premier-ministre MARURER, également non-orthodoxe, la rédaction de la Charte des relations entre l’Église et l’État. Celui-ci trouva un collaborateur précieux en la personne du prêtre grec Théoklète Pharmakides qui avait vécu et fait ses études en Europe. De pensée excessivement protestante, il était l’ennemi acharné du Patriarcat Œcuménique et de la Russie !

                En 1833, l’Église d’Hellade se rendit SCHISMATIQUE face au Patriarcat Œcuménique (jusqu’en 1850) et adopta une Charte selon le prototype des états occidentaux concernant les relations entre l’Église et l’État. Tandis qu’avant, d’après les principes de la MUTUALITÉ, (dite « byzantine ») les Canons de l’Église constituaient des Lois pour l’État, maintenant, les lois de l’État deviennent … « Canons » de l’Église. Ainsi, la responsabilité de l’Église d’Hellade est très grande, car elle crée des précédents au préjudice des autres églises diversement persécutées qui partagent la Foi commune. Nous voyons donc que la réforme de 1924 eut de terribles conséquences !

                Voilà pourquoi Saint Jean Chrysostome dit dans son commentaire aux Galates : « Voilà avant tout la cause de tous les maux : Ne point protester au sujet des petites choses. A cause de cela se sont introduits les plus grands péchés. Car les choses minimes ne se corrigent pas adéquatement. Comme pour le corps, ceux qui ne prêtent pas attention aux blessures subissent la fièvre, la gangrène et la mort, de même pour l’âme, ceux qui passent outre les petites choses INTRODUISENT LES GRANDES ! Si, dès le début, ceux qui entreprenaient de transgresser les institutions divines en déplaçant quelque chose, si petite soit-elle, recevaient la réprimande adéquate, aujourd’hui, un tel hiver ne se serait pas abattu sur l’Église. Qui renverse la plus petite chose de la Foi saine, menace LE TOUT ».

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  • Mémorandum au sujet du Calendrier Orthodoxe (18)

     

     

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    + Saint Nicodème l'Aghiorite. +

     

    LES OPPOSITIONS DE NOS ADVERSAIRES

     

                Généralités

     

                Sur ce chapitre du présent mémorandum, il faut ajouter les arguments et oppositions de nos adversaires afin d’y apporter une réponse aussi courte que possible, à l’aide incontournable de notre Très Sainte Tradition.

    1.  Il s’agirait d’un détail

                De tout ce que nous venons d’exposer plus haut nous espérons qu’il soit rendu clair que du moment où, à cause de cette innovation fut méprisée la TRADITION, la PIÉTÉ et le DOGME de l’ÉGLISE, si petite  que puisse être considérée l’affaire du calendrier, il nous est impossible de la considérer comme un détail. Dans le domaine spirituel, le commandement n’est pas mesuré quantitativement par son volume, mais par la dignité de CELUI qui commande ! Était-ce aussi un détail le fruit d’Éden, mais qui fut le COMMANDANT, et quelles en furent les terribles CONSÉQUENCES !

                A Aaron, il ne fut pas même permis de pleurer ses propres fils que Dieu avait punis de mort à cause d’un détail, en mettant sur l’autel « un feu étranger » !

                Quelqu’un a osé ramasser du bois le jour du Sabbat et il fut lapidé par toute l’assemblée des fils d’Israël. C’était aussi un détail !

                Le Seigneur foudroya Uza pour avoir touché à l’Arche de l’Alliance pour la protéger pourtant (privilège exclusif des Lévites), tandis qu’Il avait permis qu’Elle soit capturée par les Philistins, mais pour leur plus grand malheur cependant.

                Les sept Saints Adolescents Maccabées et leur Sainte mère, préférèrent le martyre plutôt que de manger de la viande de porc, bien qu’il s’agissait d’une prescription pédagogique provisoire pour Israël !

                A cause de tout ceci nos Saints Pères nous ont transmis comme héritage spirituel ce qui suit :

    - « … sache que même la plus petite transgression des choses transmises causerait le mépris du dogme tout entier », « … même si on altère une toute petite partie (de la Foi), on opère un grand déshonneur et immédiatement reçoit le reproche … » (4ème et 6ème Épîtres du Saint et Grand Photius).

    - « Toutes ces choses sont communes à tous et il est nécessaire de les garder et avant tout ce qui se rapporte à la Foi, d’où, si l’on dévie même peu, on commet un péché mortel » (Lettre du Grand Saint Photius au Pape Nicolas).

    - « Il nous est préférable de verser notre sang plutôt que d’innover un seul iota » (Saint Sabba le Sanctifié à l’Empereur Anastase).

    - « N’invoque pas Jacques ni Jean, car même si quelqu’un parmi les premiers Anges du Ciel, corrompt la prédication, qu’il soit anathème. Et il n’a pas dit : s’ils renversent ou contredisent tout, mais même si l’on annonce une moindre chose contre ce que nous vous avons annoncé, même s’ils ont déplacé n’importe quoi, qu’ils soient anathème » ! (Saint Jean Chrysostome, commentaires aux Galates 1 : 18)

    - « Nous ne permettrons point, ni à nous-mêmes ni aux autres de toucher au DÉPÔT présent, ni de transgresser une seule syllabe. » (4ème Concile Œcuménique)

    - « Il est appelé hérétique et sous le coup des lois concernant les hérétiques, celui qui dévie même un tout petit peu de la Vraie Foi. (Georges Scholaire)

    - « Il ne faut pas seulement chasser de la communion de l’Église ceux qui pensent mal au sujet des choses primordiales et des principaux Mystères, mais aussi ceux qui pèchent contre les choses secondaires, nous les séparons également comme cacodoxes » (Athanase de Paros, Epitome Chap. 7)

     

    2.  Le calendrier dit “Julien” n’est pas exact

                Ils nous disent même qu’à cause de l’inexactitude de notre calendrier, nous risquons de fêter Noël au … mois d’Août ! Or à cela nous répondons premièrement que nulle part nous n’avons reçu de la Sainte Tradition que nous devons fêter Noël avec de la neige et encore moins avec des sapins ; deuxièmement quand nous, nous fêtons Noël avec la neige, comment le fêtent EN MÊME TEMPS nos frères dans la même Foi Orthodoxe en … Australie ?

                Aussi, quand notre Église calcule la Fête Pascale en tenant compte de « l’équinoxe de printemps pour les orthodoxes australiens », nous aimerions qu’ils nous disent : “l’équinoxe pascal, reste-t-il printanier” ?

                Nous avons reçu du divin Saint Basile que : « Il ne faut pas servir le temps mais le Seigneur » et l’illustre Théophore Saint Jean Chrysostome commande : « Il ne faut pas observer des jours, des années et des temps, mais suivre l’ÉGLISE partout avec précision et préférer l’amour et la paix au-dessus de toute autre chose » !

                Pas seulement cela mais il ne faut surtout pas oublier que l’Église n’a jamais eu une notion SCHOLASTIQUE et RATIONALISTE sur la PRÉCISION ! L’Église, débarrassée du corsé de l’esprit scholastique, attribue à la vie de Ses enfants de nouvelles dimensions incomparablement plus vastes que les dimensions de réalité et de précision de ce monde foncièrement limité.

                Cette attitude de l’Église, nous ne la rencontrons pas uniquement dans l’astronomie, mais aussi bien dans l’histoire, la littérature et en général en tout. Sur la Croix, l’inscription historique du Christ est « I.N.R.I. » (bien que non d’une façon identique dans les quatre Évangiles). Nous préférons pourtant l’inscription : « LE ROI DE LA GLOIRE » ou bien « L’ARBRE » car la Théologie Mystique prédomine sur la précision historique. Regardant Jésus sur la Croix avec les yeux de la PIÉTÉ et de la Connaissance véritable, nous le voyons en vérité comme le ROI de la GLOIRE, et non comme le “Roi des Juifs” comme le voyait la précision de l’histoire écrite par … Ponce Pilate !

    Quel serait au juste le texte de la Prière Dominicale « Notre Père », car elle n’est pas non plus identique dans les Saints Évangiles, qui la mentionnent ! Pas seulement ceci, mais tous les récits évangéliques ne sont pas identiques. Mais chaque fois que fut proposée à l’Église la compilation des quatre Évangiles en un texte prétendument unifié, l’Église rejeta la proposition, jugeant que les « différences » absolument non contradictoires en question, ne La dérangent pas.

                Souvent les Latins (façonnés par leurs dogmes erronés à un type d’homme différent avec une autre logique) “perdent leur latin” en discutant avec les orthodoxes : « Lorsque cela vous plaît vous prenez un mot au sens littéral et quand cela vous plaît au sens mystique, toujours comme cela vous arrange ! » Ceci parce qu’ils ne comprennent pas que les mots n’ont pas d’autre signification propre que celui que l’Église leur attribue !

                Dans le Synaxaire du Jeudi-Saint nous lisons ceci : «  … Les Pères divins qui ont tout bien prescrit … nous ont transmis de fêter quatre choses » Et nous demandons : « Est-ce arbitrairement que nous fêtons les Fêtes ou selon la Sainte Tradition ? Certes selon la Sainte Tradition car il est dit : “ils nous ont transmis” (TRADITION=TRANSMISSION) ! Ceux qui nous ont transmis étaient-ils les premiers venus ? Non, car on dit “les divins Pères”. Leur Tradition était-elle juste ou erronée ? Il est dit encore : “qui ont tout bien prescrit” ! Or, ne connaissaient-ils pas les différences astronomiques ? Mais certes que OUI ! Au moment donc où eux n’en étaient nullement dérangés, nous, à quels titres le serions-nous ?

     

    3.  Il crée des difficultés dans la vie sociale contemporaine

                Nous n’avons pas connu jusqu’à ce jour une nation plus commerciale que la nation juive. Où qu’on puisse tourner la tête, on vérifiera de ses propres yeux le rôle de l’élément hébraïque : dans le commerce, l’industrie, les sciences, les beaux-arts, la politique ! Et nous demandons : Les Juifs ne se sont-ils jamais sentis dérangés du fait qu’ils utilisent en même temps un calendrier civil pour leurs transactions commerciales, et un autre religieux pour leurs besoins cultuels ? De-même les musulmans ne se sont-ils jamais sentis ennuyés eux qui utilisent en même temps un calendrier civil SOLAIRE et un calendrier religieux LUNAIRE ? Bien au contraire, ils  tiennent scrupuleusement à leurs calendriers différents et ce, notamment dans leur vie religieuse !

                C’est seulement nous, les chrétiens orthodoxes qui sommes dérangés par la Véritable Tradition de nos Saints Pères et ne l’honorons pas, au moins du même honneur, dont les gens des autres religions honorent  leurs Traditions pourtant fausses ! Dieu avait béni les enfants de Yonadab,  fils de Rékab qui, selon l’ordre de leur père, demeuraient sous des tentes et ne buvaient pas de vin, et les proposa comme exemple aux Israélites !

                Naboth (3ème livre des Rois 20 : 3) refusa au Roi Achab même, de vendre sa vigne pour honorer son père selon la chair, et nous, nous poserions devant la pantoufle papale l’héritage sacré de ceux qui nous ont engendrés par la Grâce de l’Évangile, eux qui ont tracé devant nous le chemin étroit qui mène au Ciel, et nous ferions ceci avec un retard de quatre siècles ?

                NON, chers adversaires, nous n’acceptons pas l’appellation que vous cherchez à nous imposer de « VIEUX-CALENDARISTES », car ni notre calendrier avec lequel notre Église vit et nous sanctifie depuis vingt siècles n’a jamais vieilli, ni nous-mêmes n’avons jamais adopté un calendrier plus ancien que celui qu’utilisait et utilise la Sainte Église Catholique – Orthodoxe de Jésus-Christ !

                Nous ne sommes pas des « vieux-croyants » ou « sentimentaux » ; nous n’idolâtrons aucunement les jours et nous ne sommes pas non plus attachés au passé. Mais tout simplement nous marchons sur les traces de nos Saints bien-aimés Pères et Mères qui nous ont engendré par le Saint et Divin Évangile. Il nous suffit amplement par la Grâce du Christ et à leur stature. Parce que c’est avec ce calendrier soi-disant “non-précis” que se sanctifièrent Saint Jean Chrysostome, Saint Basile le Grand, Saint Grégoire le Théologien, Saint Grégoire Palamas, Saint Cosmas d’Étolie, Saint Nectaire d’Égine, Saint Jean de Cronstadt, Saint Gérasime de Céphalinie, Saint Séraphim de Sarov, Sainte Théoktiste de Lesvos, Sainte Marcelle de Chio, etc. la liste est innombrable !

                Or, c’est avec ce calendrier “erroné” qu’ils se sont sanctifiés, ont versé leur sang pour le Christ, ont confessé exactement la Foi, se sont consumés comme des cierges allumés par l’Amour du Christ, et ont fait des signes et des prodiges. Mais votre CALENDRIER, qui de nos Pères ou Mères nous l’a jamais transmis ? Ceci n’est qu’une tradition purement papale, mais nous « nous n’acceptons nullement des institutions papales » ! Pour nous le pape n’est ni saint, ni orthodoxe, ni même membre de l’Église Catholique de Jésus-Christ ! Comment donc pourrions-nous suivre comme Pasteur un étranger et un inconnu ?

                Vous, par contre, vous avez adopté quelque chose DE NOUVEAU, que vous n’avez pas reçu, qui n’est pas selon la TRADITION, et c’est à juste titre que vous êtes des « NOUVEAUX-CALENDARISTES » et ainsi prenez soin de plaire aux schismatiques et hérétiques de l’Occident, plutôt qu’à vos Saints Pères qui vous ont engendré dans la Foi et vos propres Frères !

                Ainsi, vous ressassez des prétextes mondains, creux et matérialistes, privés de toute spiritualité ou de base théologique. Vous empruntez les arguments scholastiques et rationalistes des occidentaux ; concernant “l’adaptation aux prétendus besoins contemporains de l’humanité” du “progrès et de l’évolution de la précision scientifique”, mais en quoi tout ceci intéresse l’ÉGLISE, la plus réelle de toutes les réalités ?

                Voilà, nous vous avons rendu des comptes par les Saintes Écritures et les Saints Pères, à savoir pourquoi nous persistons sur la TRADITION. Donnez-nous à votre tour une réponse, un argument : évangélique, ecclésiastique, théologique, canonique, qui vous a forcé à innover ! Mais comme disaient les anciens philosophes : « Tu ne recevras RIEN de celui qui n’a RIEN » ! Et parce que vous ne disposez pas d’un seul argument canonique, d’une façon lâche vous vous jetez contre nous par la violence, les persécutions et la calomnie ! (Le Saint monastère d’Esphigménou et ses pieux moines persécutés au Mont-Athos pour la Foi Orthodoxe, en est un triste et sombre exemple parmi tant d’autres !)

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  • Il y a qu'une seule Eglise.

     

    Archevêque Sébastien Métropolite de l'Eglise de Chypre et Successeur de Monseigneur Epiphane de Bienheureuse mémoire..jpg

    Monseigneur Sébastien Métropolite de l’Église Orthodoxe de Chypre (successeur de Monseigneur Épiphane de Bienheureuse Mémoire)
     
     
    QUI SE SÉPARA DE L'AUTRE ?


    On entend souvent des expressions comme celles-ci : "Quand l'orient se sépara de l'occident", "quand les orthodoxes se séparèrent de l'église romaine", "les grecs schismatiques" (voir Larousse) et maintenant, comme l'exige la courtoisie œcuménique..."les frères séparés"! Ainsi, dans la conscience des peuples occidentaux, se forma la conviction qu'en 1054, l'église orthodoxe de l'orient...se sépara de Rome "pour diverses raisons historiques et par la méchanceté des hommes".


    Une mise au point est donc nécessaire. En réalité, nous ne nous sommes jamais séparés de qui que ce soit. En effet, le 34ème canon apostolique prescrit : "Les évêques de chaque nation doivent savoir qui est le premier d'entre eux, le considérer comme leur tête, et ne rien faire sans son opinion, mais faire seulement ce qui incombe à chacun dans son territoire et les pays qui lui sont annexés. Mais lui aussi (le premier) ne doit rien faire sans l'opinion de tous. C'est seulement de cette façon qu'il y aura la concorde et que Dieu sera glorifié par le Seigneur dans le saint Esprit..."Ainsi donc, la structure ecclésiale de l'orthodoxie est basée sur la tradition apostolique qui prescrit le système des Églises autocéphales, structurées indépendamment les unes des autres, en "circuit fermé", si l'on peut dire, quant à leur administration et leurs affaires internes.

    Aucune interdépendance juridique n'a jamais existé entre les Églises autocéphales, chacune jouissant d'une complète autonomie. L’Église orthodoxe ne connaît pas et n'a jamais connu une autre forme de structure ecclésiale. Si par la suite différentes Églises autocéphales, pour des raisons purement historiques et humaines, ont joui d'un certain prestige ou d'une certaine primauté (dans l'ordre chronologique suivant : Jérusalem - Antioche - Rome - Constantinople), ceci était d'ordre purement honoratif et moral, mais n'a jamais impliqué une suprématie canonique d'une Église locale par rapport à une autre Église locale, ni un centralisme concernant l'ensemble de l’Église.

    Chaque Église locale constitue à elle seule l'image de la plénitude ecclésiale !

    Telle a été depuis toujours la relation entre les Églises orientales et occidentales, car à l'époque toutes les Églises de l'occident (par exemple l’Église d'Espagne) n'étaient pas absorbées par Rome.

    Nous ne connaissons pas et n'avons jamais connu un canon équivalent ayant prescrit une autre structure ecclésiale que celle définie par le 3ème canon apostolique susmentionné. Nous n'avons donc jamais été sous la tutelle juridique et canonique romaine de telle façon que l'on puisse nous imputer une "révolte", un "schisme", ou un "détachement" d'une hiérarchie supérieure. Nous n'avons jamais existé comme fraction d'une Église ayant un chef suprême sur la terre.

    Nos relations avec Rome, à part une primauté en dignité stipulée par le 28ème canon du 4ème concile œcuménique, étaient des relations d'Eglises-sœurs, d'égale à égale, et nous n'avons jamais existé en tant que dépendance ou annexe de l’Église romaine.

    Le canon en question dit : "Les pères ayant attribué l'ancienneté (ou la doyenneté) au trône de l'ancienne Rome, car il était dans une ville régnante..." et non à cause d'un prétendu droit divin découlant de la succession de saint Pierre.

    Même si l'on prend au sérieux les contestations ultérieures des papes à ce sujet, il n'en est pas moins évident que, d'après les canons apostoliques et œcuméniques, "les grecs" n'ont jamais reconnu chez le pape de Rome autre chose qu'une primauté d'honneur PRIMUS INTER PARES (premier entre égaux). Mais si, dans l'antiquité, des papes ont prétendu à un "droit divin de primauté", ceci a toujours été repoussé par les Grecs (au sens large) comme une prétention unilatérale d'une Église locale. On ne peut donc pas parler d'une acceptation de l’Église indivise" sur les prétendus "droits divins" de l'évêque de Rome ; plusieurs papes ont d'ailleurs dénoncé cette idée comme complètement absurde.

    Il n'y a donc jamais eu "coupure", "rupture" ou "séparation" canonique et juridique des Églises orthodoxes du siège de Rome, pour la pure et simple raison que les Églises orthodoxes ont toujours été "AUTOCEPHALES" et "AUTONOMES" depuis les origines de leur Tradition apostolique. Ce serait tout bonnement faire preuve d'ignorance que de supposer par exemple que l'autocéphalie et l'autonomie des Églises orthodoxes est, soit un phénomène ultérieur et tardif, soit un élargissement de pouvoir local, concédé comme un avantage ou un privilège accordé par une hiérarchie dominante. L'autocéphalie des Églises orthodoxes est donc née avec elles, elle fait partie intégrante de de leur hypostase.

    Les patriarches de l'orient n'ont jamais été des... cardinaux, mais égaux du patriarche de l'occident. Les patriarches d'orient ont toujours été autonomes depuis leur origine au même titre que le patriarche d'occident ! (Que l'on excuse nos répétitions, mais il faut que l'on prenne enfin conscience !) Par conséquent, appeler les grecs "schismatiques" ne peut être qu'ignorance ou malhonnêteté théologique.

    D'autre part : les ruptures entre l'orient et l'occident avant la date fatale de 1054 représentent une période de temps qui au total dépasse largement deux siècles. Ces ruptures ont été réitérées (nous indiquons ceci pour que l'on ne suppose pas que les grecs sont "tombés" dans le schisme par inadvertance !) Si ces ruptures ont été réitérées, c'est qu'elles ont été conscientes : ce qui prouve que les grecs d'avant 1054 ne considéraient pas comme une condition sine qua non de leur plénitude ecclésiale la communion in sacris avec l'ancienne Rome ! Ces ruptures ne pourraient pas s'expliquer si les grecs avaient considéré le pape comme le chef de l’Église catholique. Mais ces ruptures (et autres actes et attitudes que nous verrons plus loin) montrent bien que pour eux dès le début de l’Église indivise, l'interruption de la communion in sacris n'amoindrissait guère leur plénitude ecclésiale. Ils ne se sentaient pas mutilés à cause de cette interruption, mais pouvaient vivre dans la plénitude de la grâce soit avec le pape, soit sans lui.

    Quand avons-nous jamais fait amende honorable au pape pour avoir méprisé sa fonction de soi-disant "chef infaillible de l’Église", "vicaire de Jésus Christ sur la terre" et "par droit divin successeur de l'apôtre saint Pierre", ou bien quand l'avons-nous reçu et confessé comme tel ?

    Celui qui ignore avec quelle véhémence l'orient orthodoxe, pendant des siècles avant la date de 1054, a combattu les innovations dogmatiques et liturgiques de l'occident (Filioque, jeûne du samedi, célibat des prêtres, chrismation par l'évêque seul, azymes), et qui n'a pas connaissance des excommunications qui se croisaient alors de part et d'autre, ne peut évidemment pas comprendre facilement l'indépendance complète que l'orient orthodoxe a toujours opposée à Rome, prétentieuse alliée de l'empereur carolingien.

    Le seul fait que nous puissions convoquer un concile et excommunier le pape, et même l'anathématiser dans certains cas (Honorius), prouve que nous ne l'avons jamais admis ni comme notre chef, ni que nous ne l'avons jamais tenu pour infaillible à cause de sa fonction sine concessum ecclesiae (sans le consensus de l’Église). Car comment aurions-nous pu excommunier "notre chef", qui par sa fonction même recevait le don de l'infaillibilité, sans avoir besoin du consentement de l’Église ?

    Il ne faut donc pas confondre les orthodoxes avec les prétendus "patriarches" uniates et leur position servile et pitoyable dans les conciles de Rome, se dégradant en prenant le nom de... cardinaux !

    Nos patriarches à nous ne furent jamais cardinaux. Chaque Église autocéphale, en orient orthodoxe, désignait, choisissait, élisait, sacrait et intronisait ses évêques et ses patriarches par sa propre initiative et sous sa propre responsabilité. Une fois que le patriarche était sacré et intronisé, on communiquait son nom aux autres patriarches comme signe d'unité et de catholicité de l’Église. Mais nos évêques ou nos patriarches ne furent jamais élus ou désignés par le pape, et ils n'ont jamais reçu de lui aucune investiture ! De plus, nos patriarches, quand ils le jugeaient opportun, excommuniaient le pape de Rome, ce qui montre bien que leur comportement envers lui a toujours été un comportement d'égal à égal.

    En outre, depuis toujours nous avons eu des litiges avec Rome au sujet des revendications territoriales (par exemple l’Église de Bulgarie, grecs de Sicile, etc.). Au cours de ces litiges, le patriarche de Rome et celui de Constantinople demandaient le rattachement d'un même territoire à sa propre Église locale. Cette revendication serait aussi un non-sens si Rome avait été la maîtresse de toute l’Église : comment aurait-elle pu revendiquer quelque chose auprès de Constantinople, soi-disant sous sa juridiction, si Constantinople elle-même lui avait appartenu !

    Nous ne nous sommes donc pas séparés après 1054 tout en étant soi-disant au fond "catholiques romains", ou "fortes-têtes" (un peu selon le modèle des "libertés gallicanes" ou du "concile de Bâle"), mais l'ORTHODOXIE a depuis toujours eu sa propre voix, qu'elle a toujours fait entendre, et cette voix n'a jamais confessé le système de la papauté ! Nous n'avons jamais été des "catholiques qui s'ignorent", mais bien au contraire, nous avons toujours protesté contre toutes les innovations de Rome dès le début et très énergiquement.

    Nous avons toujours considéré le système de la papauté comme une prétention orgueilleuse, comme un système adultérin et complètement étranger à la sainte Tradition apostolique ! Nous ne nous sommes donc jamais séparés, mais nous avons toujours dénoncé et protesté contre les innovations romaines.

    On nous a toujours accusés de "frigidité" maladive, au lieu de reconnaître notre IMMUABILITÉ ! Nous confessons un Christ éternel et immuable, et l’Église, son Corps et son Épouse, également éternelle et immuable à l'image de son divin Époux. Les pratiques de la vie ecclésiale jusqu'à ses détails les plus minimes : jeûnes, habits, coutumes, portent le sceau du très saint et vivifiant Esprit, et on ne peut y toucher sans crainte et tremblement. Si pour le culte de l'ancienne Alliance, Dieu n'a pas négligé les détails les plus insignifiants, allant jusqu'à indiquer la couleur des poils de chèvres pour la fabrication de la tente sacrée et le nombre des piquets à utiliser, quelle vénération ne devons-nous pas maintenant au culte de la grâce, dans lequel nous sommes en face non d'une loi gravée sur la pierre, mais du Législateur lui-même ?

    Qui a autorisé les latins et leur pape à mettre les affaires sacrées du culte divin sens dessus-dessous, à mettre la vie de l’Église à la remorque du véhicule de ce monde mensonger et périssable, de couper, d'ajouter, de changer, de modifier ? D'où tiennent-ils leurs traditions d'AGGIORNAMENTO, de RENOUVELLEMENT, d'ADAPTATION ?

    Que l'on nous montre si nous-mêmes avons changé quoi que ce soit en matière de dogmes, de structure ecclésiale et de canons, et nous ferons amende honorable.

    En quoi consisterait notre "schisme", notre "séparation", ou notre hérésie ? Si donc nous n'avons bougé en rien, s'il n'y a pas eu chez nous DÉPLACEMENT, comment pourrait-on nous imputer une séparation ? Nous restons toujours unis à la sainte Tradition apostolique, qui ignore et a toujours ignoré le Filioque, l'Immaculée conception de la sainte Vierge, l'infaillibilité papale, les réformes liturgiques, l'aggiornamento. Il y a certes eu séparation, mais elle n'a pas été effectuée par l’Église orthodoxe. Prétendre que l'Orthodoxie s'est séparée de Rome, ce serait prétendre qu'à cause de la chute, Dieu s'est séparé de l'homme. Or, Dieu étant immuable par nature, la responsabilité de la séparation, de l'éloignement, de la distance entre le Créateur et la créature pèse sur l'homme seul !

    Qui donc est séparé de l'autre ? On pourrait nous répondre qu'il ne s'agit là que d'un jeu de mots. Mais c'est un jeu de mots extrêmement dangereux que Rome a très bien su utiliser. Elle a voulu mettre l'Orthodoxie en position de "répondante", ce qu'elle cherche toujours à faire de nos jours, même si elle a remplacé le terme de "schismatique" par celui de "frère séparé", ce qui veut dire exactement la même chose. Elle veut imposer dans la conscience des peuples l'idée selon laquelle l'Orthodoxie aurait soi-disant transgressé les structures ecclésiales primitives et qu'elle devrait se justifier et répondre de son attitude de transgression, de sa position "schismatique". Après l'avoir désignée comme coupable, il est aujourd'hui un peu facile de lui faire grâce et de lui pardonner. Il s'agit de la même logique.

    Or, l'Orthodoxie refuse catégoriquement le banc de l'accusée en ce qui concerne les anciennes structures ecclésiales. Par nature, elle n'a ni à répondre, ni à se justifier, étant elle-même juge, et non accusée ! Bien sûr, si nous étions administrativement ou canoniquement unis à Rome, nous devrions nous séparer d'elle dans le cas où nous considérerions que la foi est en danger. Et dans pareil cas, nous serions obligés de nous "défendre " et de "justifier" notre décision de schisme. Tandis qu'en réalité, d'après la structure de l’Église d'avant 1054, nous ne sommes même pas dans le cas d'un "schisme justifié", n'ayant en rien transgressé les anciennes structures.

    Qu'on nous appelle "frères séparés" est donc un terme admis UNILATÉRALEMENT, mais que nous n'acceptons et n'admettons pas. Si nous sommes frères, nous ne pouvons pas être séparés in sacris, car si nous sommes séparés in sacris...nous ne sommes pas frères !!!

    Rome, hélas, s'obstine à nous regarder du haut de sa clémence. Elle veut nous convaincre que nous sommes des catholiques malgré nous. Peut-être des catholiques un peu à part et quelque peu bizarres, un peu en marge, mais des catholiques quand même. Elle aimerait nous persuader malgré nous-mêmes d'être ce que nous ne sommes pas. Insister, c'est une méthode comme une autre. C'est une stratégie !

    Il est certes épuisant de polémiquer. C'est même très dangereux pour nous-mêmes de prendre l'attitude des "défenseurs" de l'Orthodoxie. Toutefois, nous vivons dans un siècle où la confusion règne un peu partout. Ce qui nous oblige à être sur nos gardes, c'est qu'hélas plusieurs hiérarques de l’Église orthodoxe ne font que propager et alimenter cette confusion. Ceci nous contraint à leur rappeler que nous attendons autre chose d'eux.

    Il va sans dire que notre polémique ne s'adresse pas aux catholiques en tant que personnes. Nous ne nous dressons même pas contre le pape lui-même en tant que personne. Nous ne voulons pas mettre en doute ni les vertus, ni la sincérité, ni les bonnes intentions de qui que ce soit. Nous sommes obligés de regarder aussi bien le pape que les catholiques en général comme des personnes absolument sincères et de bonne foi. Toutefois, ni la bonne foi, ni la sincérité en elles-mêmes ne sont suffisantes dans nos relations avec Dieu. Il y a des millions de gens sincères et de bonne foi qui sont égarés dans les différents systèmes philosophiques et les différentes religions.

    Nous ne pouvons pas comprendre Rome et nous doutons fort que Rome se comprenne elle-même ! Son attitude théologique envers nous n'a ni fondement, ni raison. Elle dit que nous sommes "schismatiques", ou si l'on préfère "frères séparés", mais elle admet que nos sacrements sont valides, que nous avons la grâce du sacerdoce, que l'on peut dans notre Église parvenir au salut et à la sanctification ! Mais si ceci est vrai, alors Rome se nie elle-même. Ou bien elle admet qu'il peut y avoir deux Églises sur la terre ! Un atelier de salut et de sanctification qui œuvrerait en parallèle avec l’Église ! Mais dans ce cas, son pape et ses dogmes deviennent simplement souhaitables, mais pas indispensables.

    Que penser de tout cela ? Ignorance théologique ? Confusion sciemment entretenue ? Ou impasse du système de la papauté ? Nous l'avons toujours dit, et on nous a pris pour des "fanatiques" et des "arriérés", que le papisme latin est à l'origine de toute l'anarchie spirituelle de l'occident et de toutes les hérésies et sectes qui ont suivi. Le papisme latin est également la cause de la crise actuelle de l’Église romaine. La crise actuelle n'est pas un accident, c'est simplement la fièvre d'une maladie qui dure depuis son origine. Cependant Rome, grâce à sa grande subtilité et ses facultés extraordinaires d'adaptation, pourrait peut-être bien sortir de cette crise, tout en sauvegardant son unité et son prestige mondial grâce à des réformes bien étudiées et très intelligemment appliquées. Nous ne parlons pas de la question de "la foi", car elle semble avoir relégué cela au second plan. Elle est plutôt soucieuse de sa force et de sa gloire plutôt que d'une foi vivante, ayant littéralement robotisé son clergé et ses fidèles, les ayant transformés en instruments dociles et maniables servant à sa domination.

    Mais ce n'est pas à nous, ni de faire son bilan, ni de lui proposer des remèdes, elle n'a pas besoin de nous. Ce qui nous préoccupe, c'est l'attitude inconsciente et scandaleuse d'un grand nombre de hiérarques orthodoxes qui font tout leur possible pour nous plonger dans la confusion actuelle. Oublient-ils que si nous sommes contaminés par ce même virus, notre absorption par le mégathérium romain ne sera plus qu'une question de temps et de circonstances ? Ces hiérarques aimeraient-ils vraiment nous faire sortir de cette liberté dont nous jouissons dans l'obéissance à Dieu pour nous ravaler au rang de "satellites" uniates destinés à suivre Rome dans toutes les phases de son... "évolution" ? Ces évêques ont-ils déjà oublié les fleuves de sang orthodoxe qui ont coulé il y a à peine 30 ans par la main meurtrière de l'amabilité romaine en Serbie orthodoxe, et que leur chef a, par son silence, approuvé ces horreurs ? Non ! Nous n'admettons pas les latins, ni comme persécuteurs, ni comme "frères séparés". Nous ne nous sommes jamais séparés de l’Église du Christ, mais nous avons complètement séparé notre responsabilité de tous ceux qui altèrent la foi ! L'orient ne s'est donc jamais séparé de l'occident. Tout simplement l'orient est resté et reste encore, par la grâce divine à la place qui lui fut assignée par le Christ, par les saints apôtres et les pères, qui nous ont engendrés par l’Évangile. Notre seule espérance et notre seule gloire, c'est de rester à cette place, comme des sentinelles fidèles à leur poste, environnés des ténèbres de la nuit du monde, jusqu'au jour glorieux du retour de notre bien-aimé Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, quand il viendra sur les nuées accompagné de ses saints anges et de la foule des témoins des saints et des bienheureux. Jusqu'à l'aurore sans crépuscule de ce jour glorieux, disons avec Joseph Vryènios, le maître de saint Marc d’Éphèse :

    "Nous ne te renierons pas, Orthodoxie bien-aimée !
    Nous ne te démentirons pas, ô piété transmise par nos Pères !
    En toi, nous sommes nés, en toi nous vivons,
    et si le temps l'exige,
    mille fois pour toi nous mourrons !"

     

     

     Révérend Père Basile M. Sakkas.

     
     
     


  • Mémorandum au sujet du Calendrier Orthodoxe (17)

     

     

    Métropolite Épiphane de Chypre.jpg

    + Notre Saint Père Épiphane, Métropolite de l’Église de Chypre +

     

    DÉCOLORATION DE L’ÉGLISE

     

                La civilisation technocratique de l’Antéchrist travaille à uniformiser au maximum l’être humain. Pour régner l’Antéchrist, n’a pas besoin d’hommes libres, conscients mais d’individus constituant les cellules d’une masse amorphe, homogène et ANONYME. Il cherche à y parvenir progressivement par de nombreux moyens, en utilisant même des slogans très idéalistes sur la FRATERNITÉ, l’EGALITE, la LIBERTÉ etc., mais qui ont comme principe la destruction de la notion de la HIÉRARCHIE des VALEURS. Par l’Hébréo-maçonnerie, il tend donc vers l’EGALISATION de tous et de tout ! La FAMILLE, étant la force de la PERSONNE et d’une société consciente doit peu à peu s’abolir : par le féminisme, on cherche premièrement l’égalisation des deux sexes, au lieu de la distinction hiérarchique entre l’HOMME et la FEMME ; on nous propose le « couple nouveau » avec une égalisation hiérarchique entre le MÂLE et la FEMELLE. On le voit bien aujourd’hui avec ce tapage médiatisé à outrance du prétendu « mariage pour les homosexuels… » Égalisation au point de vue des droits légaux, afin qu’il n’y ait pas une TÊTE réelle dans la nouvelle famille ! Mais aussi une égalisation aux apparences extérieures, même l’habillement et la coiffure doivent se confondre. Peu hélas, sinon rares sont ceux qui se rendent compte que l’esprit de l’Antéchrist mène à de nouvelles formules de structures sociales ayant des conséquences spirituelles terribles, pour tout le monde. La famille est combattue également par la licence des mœurs. Les « PÈRES » et les « MÈRES » de demain, sont très souvent spirituellement et charnellement dépravés de sorte qu’ils ne puissent transmettre à leurs enfants plus qu’ils ne possèdent eux-mêmes ! Et pourtant on ne parle que de … « libération » et de « modernité » !

                L’égalisation des individus s’opère principalement sur le domaine spirituel et religieux. Jusqu’à hier, chaque hérésie revendiquait pour elle-même l’exclusivité de la VÉRITÉ. Aujourd’hui les choses se présentent sous un jour complètement nouveau. La Vérité serait quelque chose de « relatif » et qui n’existerait pas réellement. Il faut détruire les facultés spirituelles dont Dieu dota l’homme ! Nous ne sommes pas contre les spectacles par esprit de « piétisme » ou de « puritanisme », mais nous constatons chaque jour que par les divers spectacles, la télévision, l’internet on exerce une terrifiante influence, ayant comme but une sorte de paralysie de l’esprit humain, qui se fatigue et se livre à une forme de narcose de DOUTE et d’INDIFFERENCE envers DIEU ! L’éternité étant devenue pour l’homme d’aujourd’hui quelque chose d’INCERTAIN, il limite ses efforts vers les « CHOSES VISIBLES » qu’il accepte comme les seules réelles et certaines. Ainsi, il fraternise avec les autres hommes sur des idéaux communs et strictement terrestres, les « CHOSES NON VISIBLES » constituant pour lui une UTOPIE et une INCERTITUDE insupportable !

                C’est donc une conséquence naturelle de chercher à améliorer ses conditions de vie sur cette terre, non d’une manière PACIFIQUE mais PACIFISTE ! L’Église de Jésus-Christ se dresse comme un obstacle, car Elle rappelle à l’homme constamment la vanité de ce monde et cherche à orienter son attention vers le Ciel et les choses qui doivent vraiment arriver. Elle exige des sacrifices, la pureté, l’effort, l’affliction, et rejette toute surestimation des choses terrestres. Alors l’esprit enténébré n’est plus capable de distinguer l’absolu de la Vérité Évangélique, et cherche à apaiser sa conscience en trouvant une manière de satisfaction par le compromis avec les exigences de la religion, du monde matérialiste, cherchant désespérément à contracter … « une assurance de vie éternelle pour le cas où existerait une vie éternelle après la mort ! »

                L’Antéchrist prévoit également ce besoin métaphysique de l’homme et lui propose une religion idéaliste avec de grands mots et de jolis slogans comme ceux-ci : « Dieu est amour et nous devons aimer tous les hommes et les considérer comme frères indépendamment de leurs croyances », nous devons avant tout « vivre en paix avec les autres et avec des sentiments de respect mutuel envers les conceptions, les coutumes, usages, et traditions d’autrui » ; nous devons « tourner notre attention à faire toujours le bien et venir en aide aux besoins d’autrui et particulièrement de ceux qui souffrent » car « en effet peu importe ce que chacun croit, pourvu qu’il soit sincère dans ses convictions et ses mobiles » et beaucoup d’autres paroles belles et fascinantes à première vue !

     

                Cependant du fait que l’hérésie cherche, par la moitié d’une vérité, à masquer l’autre moitié, dans ce cas il n’est naturellement point question ni du Deuxième Avènement du Christ, ni du Jugement Éternel, ni de devoir confesser notre Foi « jusqu’à la mort », ni de maints avertissements de l’Évangile comme « la voie est étroite et resserrée » (Mt. 7 : 13) ; « qu’il nous faut passer par beaucoup d’afflictions pour entrer dans le Royaume de Dieu » (Ac 14 : 22) ; « dans le monde vous aurez des tribulations » (Jn 16 : 33) ; les rachetés viendront de « la grande tribulation » (Ap 7 : 14) ; ni que « tout le monde git dans le mal » (I Jn 5 : 19 – Ga 1 : 4 – Ep 5 : 16) que l’on rencontre à chaque page de la Sainte Écriture et des Saints Pères.

                Aussi on comprend facilement que l’on ne parle pas de la venue de l’Antéchrist (2 Th. 2 : 3-12) ; ni que dans les derniers jours « des hommes mauvais et imposteurs progresserons toujours plus dans le mal, égarant les autres et égarés eux-mêmes » (2 Tm. 3 : 13) ; et que « beaucoup d’hommes seront égarés » (Mt. 24 : 4-25), « s’il était possible, même les élus » (idem). Ni que « dans les derniers temps » les gens seront de plus en plus « égoïstes, amis de l’argent, fanfarons, hautains, blasphémateurs, rebelles à leurs parents, ingrats, irréligieux, insensibles, déloyaux, calomniateurs, intempérants, cruels, ennemis des gens de bien, traîtres, emportés, enflés d’orgueil, aimant le plaisir plutôt que Dieu, ayant l’apparence de la piété, mais reniant ce qui en fait la force ». (2 Tm. 3 : 2-5)

                Les Pasteurs ne rappellent plus à leur troupeau que sur la terre nous sommes « des étrangers et émigrants » (Hé 11 : 13) et « haïs de tous pour le Nom » de Notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ ! (Mt. 10 : 22)

     

                Mais au lieu de ces Vérités, le monde, au contraire est amené à un paradis ARTIFICIEL, une sorte d’Euphorie, où l’homme cherche à attirer le maximum de satisfaction possible, la religion n’étant plus « LA VIE EN CHRIST » mais reléguée au niveau d’une simple conviction intellectuelle que l’on adopte soit par habitude, soit par éducation soit par l’influence du milieu dans lequel on a toujours vécu ! Un support de … civilisation et de culture !

                Or la Sainte Église du Christ ayant prévu la dégénérescence de cette époque « POST-CHRETIENNE » que nous traversons, nous recommande par Ses Saints Apôtres et à plusieurs reprises dans les textes sacrés (Rm 12 : 2) : « NE VOUS CONFORMEZ PAS AU SIÈCLE PRÉSENT »

     

                Jusqu’en 1924, l’Orthodoxie vivait au milieu du monde sa propre vie qui est « cachée en Jésus-Christ » ! Par l’exemple et la médiation sanctifiante de Notre Dame La Très Sainte Mère de Dieu, des Saints Anges, des Saints Prophètes, des Saints Apôtres, des Saints Pères, Mères, Martyrs et Confesseurs, le fidèle prenait conscience de sa haute et éternelle destinée ! Qu’il ne constitue pas une UNITÉ INDIVIDUELLE, un anonyme « uniforme », mais qu’il est une PERSONNE unique dont les cheveux sont assurément tous comptés (Mt 10 : 30 ; Lc 12 : 7 & 21 : 18 ; Ac 27 : 34), et qui tient dans sa main une « pierre blanche » (Ap 2 : 17) sur laquelle est écrit son propre nom, et que ce nom est UNIQUE. C’est ce nom unique qui lui attribue sa qualité d’HOMME créé « à l’Image de Dieu et à Sa ressemblance » (Gn 1 : 26-27) « un peu inférieur aux Anges », d’après la nature, mais appelé à devenir un « dieu » par la Grâce, et surpasser même les Armées Angéliques, comme ce fut le cas avec la Très Sainte Vierge Marie !

                Il est un homme car à l’encontre des autres créatures terrestres, il est une ÂME RAISONNABLE et étant une âme raisonnable, il est le Temple de Dieu, il a reçu un APPEL et une DESTINÉE et la possibilité de LIBERTÉ de CHOIX et d’ETERNITE ! Tout ceci en fait une PERSONNE RESPONSABLE, qui marche sur la terre de son émigration à l’aide d’une boussole, avec un itinéraire prescrit. Il suit sa propre direction et ne se limite pas à la marche et à la direction des autres, car il n’est pas une cellule d’une masse anonyme, ni un animal d’un troupeau quelconque. Il a reçu un APPEL PERSONNEL « il sait en Qui il a cru » et peut choisir ses propres compagnons de route.

                Jusqu’en 1924, l’ORTHODOXIE vivait sa vie et son calendrier n’était rien d’autre que la pulsation de cette vie, le BATTEMENT DE SON CŒUR ! Depuis 1924, on cherche à l’obliger à suivre le monde et à se « conformer » à ce siècle, afin que son cœur batte selon la pulsation de ce monde, même si « la forme de ce monde passe » (I Co 7 : 31) malgré toute sa « logique », toute sa précision mathématique et astronomique, malgré ses exploits scientifiques et spatiaux impressionnants !

                Demain peut-être, que l’on découvrira ou mettra au point un autre calendrier, encore plus scientifique, ou une nouvelle mesure de temps. Car pourquoi par exemple maintenir le cycle hebdomadaire de 7 jours ? Pourquoi l’O.N.U. ne trouverait pas un autre système avec des « jours blancs » de sorte que le premier jour de l’an soit par exemple un « Dimanche » avec de nouvelles divisions ? Faudra-t-il alors que l’Orthodoxie, une fois de plus, change Ses Pascalies, Son Octoïche, Ses Sanctoraux, et toute sa vie et Tradition pour se « conformer » et « s’adapter » aux nouvelles exigences d’une époque plus récente et soi-disant mieux adaptée ?

                Mais les réformateurs de 1924 et de nos jours qui n’ont pas encore compris que « Les cieux et la terre passeront » (Mt 24 : 35) avec tous leurs systèmes de mesures, de calculs, et que toutes ces questions d’après le Patriarche Jérémie II, l’Illustre, constituent des « ENFANTILLAGES », ont répondu OUI il y a déjà maintenant 89 ans.

                Ainsi, au lieu que l’ÉGLISE sanctifie le monde et le vivifie et lui attribue de nouvelles dimensions « au dessus du temps », Elle est - pour ainsi dire - obligée de s’adapter Elle-même aux matrices que le monde lui propose et de se « conformer » à lui, et se traîner derrière le char du monde, comme le cadavre d’Hector d’autrefois !

     

                Comme précisément, au lieu que l’homme, en regardant les Saintes Icônes se sanctifie pour devenir « icône » lui-même, il dessine la Très Sainte Mère de Dieu sous les traits de la X ou Y courtisane de la Renaissance Romaine justifiant ainsi les « Bibles » maçonniques d’après lesquelles « l’homme créa dieu  à son image et ressemblance » ! Les hommes ne pouvant pas distinguer la beauté spirituelle des icônes orthodoxes préfèrent les décalcomanies charnelles de l’Occident ! Ne voyant pas les dimensions spirituelles et supra-temporelles de l’ÉGLISE, ils préfèrent la « précision » du calendrier grégorien ! D’après leur « foi » s’ensuit  aussi leurs icônes, leur musique, leur architecture, leur calendrier etc. comme nous avertit Saint Jean Damascène.

                Danger du conditionnement scientifique

                Les hommes ayant perdu l’espérance de la deuxième Venue du Christ, cherchent sur cette terre la totalité de leur bonheur ! Mais ce « bonheur » est dépendant du PROGRÈS de l’humanité, et le progrès est dépendant du développement de la science et celle-ci présuppose la PRÉCISION ! Ainsi la recherche de la précision scientifique est devenue maintenant une véritable psychose, car leur bonheur n’est qu’humaniste ! Lorsque les hommes sont allés sur la lune, l’Archevêque Ieronymos appela ce fait … « le plus grand miracle de l’humanité » ! Des Te Deum furent chantés en la Cathédrale d’Athènes et ailleurs, des prières, ainsi que des cantiques furent improvisés dans les églises en l’honneur des astronautes … Donc pour un très grand nombre, qu’est-ce que cela peut faire d’être hérétique, au moment où l’on est parvenu à marcher sur la … lune !!! Voilà des « miracles » … bien tangibles !

                La plus grande corporation religieuse de la Grèce : « ZOI » qui engendra l’Archevêque Ieronymos et la plupart des nouveaux Métropolites (en remplacement des anciens) édita et diffusa, comme chaque année un agenda religieux de poche. En dehors d’un vieillard barbu sur la première page, symbole indéfinissable d’un vague déisme quelconque, l’agenda était encombré d’images d’astronautes, d’engins spatiaux, de voitures lunaires, d’inventeurs de fusées ! Pour tout ceci, on a trouvé une place dans l’agenda de « ZOI » ! Mais pour le signe de la Sainte Croix, l’icône du Sauveur, de la « plus vénérable que les Chérubins » ou d’un de nos Saints, IL N’Y A PAS EU DE PLACE !!!

                Mais les astronautes se sont tout simplement déplacés dans les limites de la nature ! Nos Saints, par contre, ont vécu comme « des hommes célestes et des anges terrestres », comme ayant « vaincu la chair, vaincu la nature, et ayant précisément vaincu la nature sont devenus SURNATURELS », tandis que les astronautes, traverseraient-ils toutes les galaxies, ne pourront jamais devenir « surnaturels » sans le « deuil joyeux » de la Foi de la Sainte Église Orthodoxe !

     

                Ainsi donc jugent les choses l’Archevêque Ieronymos et tous ses adeptes ? Tels sont les exploits qui les éblouissent tant jusqu’au délire ? Telle devrait-être l’attitude d’un « Pasteur » Orthodoxe qui par sa position ne regarde pas vers les choses « visibles mais invisibles, car les visibles sont passagères, tandis que les invisibles sont éternelles » ?  (2 Co 4 : 18)

     

                Voilà donc pourquoi la réforme de 1924 constitue l’indice très grave D’UNE DÉCADENCE SPIRITUELLE de la majorité qui revendique le titre (arbitrairement d’ailleurs) de la prétendue « Orthodoxie Officielle » !

  • Mémorandum au sujet du Calendrier Orthodoxe (16)

     

    Nos Saints Pères Parintii Paisie Olaru , Ioanichie Balan si Cleopa Ilie de Roumanie.jpg

    + Saints Pères Hésychastes Athonites +

    Affaiblissement de l’Église de Grèce

     

                Les « orthodoxes conservateurs » qui ont suivi la hiérarchie innovatrice, nous sont très sympathiques, et nous suivons avec une émotion particulière leurs luttes, leurs souffrances et leur résistance contre le « cataclysme du péché » qui nous menace tous.

                Eux-mêmes reconnaissent que le nouveau-calendrier constitue une « innovation diabolique » qu’il a créé un « schisme » et constitue une « grande faute » (sic). Cependant, ils ne se rendent pas compte qu’ils se trouvent en contradiction.

                Que signifie « grande faute » ? Si le calendrier ne cause pas de « DOMMAGE » à l’Église, pourquoi le considérer comme « faute ». S’il ne comporte pas de conséquence, nous ne pouvons pas nous baser uniquement à un attachement sentimental au passé et le considérer comme une « FAUTE » ! La « FAUTE » présuppose des « CONSÉQUENCES ». Si donc ces conséquences sont préjudiciables à l’Église, comment pourrais-je les adopter et ensuite trouver « une bonne défense devant le redoutable tribunal du Christ » ? Comment  puis-je suivre quelque chose que j’appelle (comme le vénérable vieillard Philothée du Saint Monastère de Logomvarda) : « DIABOLIQUE » ?

                N’ayant pas saisi la signification du calendrier, ils s’imaginent qu’un jour la chose sera oubliée et que l’organisme de l’Église résorbera peu à peu cette tumeur ! Mais, frères bien-aimés, est-ce que le temps peut altérer la TRADITION ? Est-ce que le MENSONGE se transforme à travers les siècles en VÉRITÉ ? Qu’à Dieu ne plaise ! Au moment où nous avons permis au petit ver d’entrer dans le fruit, si petit et imperceptible qu’il soit, il ne cesse pas d’être un ver et ne fera que grossir pendant que le fruit sera pourri. Dans ce cas, le temps, non seulement ne corrige pas les choses, mais bien au contraire, les empire et les aggrave. Voyons autour de nous la vérité de ces paroles :

                Le sionisme universel comme précurseur de l’Antéchrist exerce, de nos jours, une propagande très fine et pénétrante, ayant aussi la franc-maçonnerie comme bras droit. Ainsi, il a réussi à enlever des textes liturgiques des latins, comme étant soi-disant « antisémites » tous les textes se rapportant au DEICIDE de l’ancien Israël. En enlevant ces passages, les latins, avouent avoir souffert pendant 2000 ans d’un « ANTISÉMITISME » maladif, parce qu’ils ignorent, en tant qu’hérétiques et schismatiques, la théologie, et ils n’ont jamais rien compris au DEICIDE ISRAÉLIEN ! Maintenant que vous venez d’admettre le principe corrupteur de l’AGIORNAMENTO à partir de 1924, comment réagirez-vous quand les professeurs de nos universités (voir le cas de M. Alivizatos) introduisent le principe de la « révision » de nos textes liturgiques ? (Voir aussi la suppression du nom de Saint Photios du sanctoral de février !) En effet, chanter tel tropaire du tel kondakion N’EST PAS UNE QUESTION DOGMATIQUE !

                Ainsi l’Archevêque Iéronymos favorise-t-il plusieurs innovations :

                Les prêtres coupent leur cheveux et leur barbe se promenant en costume civil ;

                On adopte autant que l’on veut l’usage des orgues et des chœurs mixtes polyphoniques dans les Églises, ce qui est contre la Tradition de la musique sacrée de notre Église ;

                On supprime l’office des Matines et on célèbre deux liturgies à la place « pour faciliter les fidèles » ! Ainsi chacun peut entrer au milieu de la première liturgie et sortir au milieu de la deuxième, exactement comme dans les cinémas à spectacle permanent, adoptant ainsi les manières et conceptions latines ;

                On discute fiévreusement sur le changement de la date pascale en voulant fixer pour cela le deuxième dimanche d’avril (le 08 calend. O.N.U.)

                Par souci « archéologique » on supprime les iconostases dans les Églises ;

                Peu à peu le sacrement du Saint Baptême est déformé. Laissons de côté que la triple répétition du Crédo est tombée presque partout dans l’oubli, et au lieu de bénir les eaux du baptême par les prières appropriées on y ajoute de l’eau bénite (comme si les Saints Pères qui avaient prescrit de réciter le Crédo trois fois et bénir l’eau directement étaient ignorants, et que nous pécheurs nous nous permettions de les corriger), mais en plus on supprime les exorcismes, on fait asseoir les enfants dans le baptistère et ensuite le prêtre verse simplement de l’eau avec ses mains sur la tête de l’enfant, SANS IMMERSION ;

                Mais rien de tout ceci n’est « DOGMATIQUE » ! Il est connu que la Sainte Pâque n’était pas fêtée à l’époque paléochrétienne simultanément par tous les chrétiens, que les prêtres n’avaient pas de longs cheveux (pour ne pas dire qu’il y a même des Canons contre) ; et que peut-être même les adeptes de la démolition des iconostases trouveraient des arguments « archéologiques » en leur faveur !

                Néanmoins quel homme sensé ne se rend pas compte qu’une telle tactique amène à la destruction et au suicide de l’Orthodoxie ? Quand nous disons « destruction » et « suicide » nous attribuons certes un sens relatif à ces expressions, l’Orthodoxie n’est pas en danger et n’a pas besoin de notre défense, car les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre Elle ! »

     

                Nous répétons que la Foi Chrétienne Orthodoxe n’est pas en danger, mais c’est nous qui risquons d’être déchus d’Elle. La Foi reste la même soit pour une personne, soit pour un million. A l’époque de Noé la vraie Foi était représentée tout juste par huit âmes, le jour de la Pentecôte par environ 3100 âmes, et pourtant il s’agissait DE LA MEME FOI !

     

                Pour cela, nous nous efforçons de rendre témoignage de la Vraie Foi, mais combien s’approprieront cette Foi, cela n’est plus de notre compétence, mais du Seigneur qui « ajoute à l’Église ceux qui sont sauvés » (Actes des Apôtres) !

                Ce que l’on appelle « esprit conservateur » a la tendance d’imiter l’Apôtre Pierre dans le jardin de Gethsémani. Comme l’Apôtre voulut se présenter comme « défenseur » du Sauveur, or de même nous aussi ayant cet état d’esprit se voudrait soi-disant « défenseur de l’Église ». Mais le Seigneur, n’avait pas besoin de la défense du premier des Apôtres, ainsi l’Église n’a nullement besoin de notre propre défense !

                Si quelqu’un pouvait détruire l’Église, non seulement nous ne bougerions pas notre petit doigt pour l’empêcher, mais au contraire nous l’aiderions à son œuvre, et nous lui devrions une reconnaissance éternelle pour nous avoir délivré d’une « chimère », d’un « mensonge », d’une « conception humaine », corruptible par essence, qui peut se détruire et se dissoudre, que nous aurions cru divine, incorruptible et éternelle ! Mais enfin soyons sérieux, « triste Église » qui au lieu de nous sauver aurait attendu 2000 ans pour que nous venions la … sauver !!!

     

                 Ainsi, par notre attitude, nous ne cherchons ni à « sauver » ni à « défendre » l’Église, ni à lui assurer une SURVIVANCE, un progrès numérique, ou à l’imposer aux autres systèmes humains. Tout simplement nous cherchons à « libérer nos âmes » autant que possible en transmettant le DEPOT comme nous l’avons reçu. Sans aliénation, sans corruption, sans changement, sans ajout ni retrait aucun. Les œcuménistes ayant perdu cette notion fondamentale, nous considèrent comme « figés ». Seulement si nous, nous ne faisons pas notre devoir, l’Église ne sera pas pour autant détruite, mais comme le vieux Mardochée avertit la Reine Esther : « d’AILLEURS » viendra la consolation sur le peuple de Dieu. Dieu peut susciter « des pierres, des enfants à Abraham » ou « envoyer douze légions d’Anges » pour prêcher l’Évangile de son Royaume. Mais « c’est de nos mains que sera demandé le sang » des égarés comme le dit le Prophète.

                Lorsque nous disons « destruction » et « suicide » de l’Orthodoxie nous pensons à ceci : L’APOSTASIE doit venir et elle viendra et comme le dit l’illustre Père Ignace Briantchaninov, si nous sauvons notre propre âme, cela nous suffit amplement, et il ne faut même pas étendre la main pour arrêter l’apostasie. Mais si nous tolérons ou contresignons ne serait-ce que la moindre déviation, alors nous nous rendons COLLABORATEURS et coresponsables de l’ANTECHRIST ! Et bien que « vivants » en tant qu’orthodoxes nous nous condamnons, nous et des millions qui nous suivent à une séparation de la Vie de la Vérité. Ceci est un crime, un suicide !

                Comme le Christ devait « être livré » mais « malheur à l’homme par qui Il fut livré », ainsi l’Apostasie doit venir, mais malheur à nous si elle arrive par notre responsabilité, notre légèreté ou notre négligence. Alors nous partagerions le sort de Judas.

                En effet, tout ce que nous citons plus haut n’est pas des DOGMES avec la notion latino-légaliste du mot dogme, mais vous vous affligez car vous êtes convaincus que par de tels agissements on méprise la PIETE !

     

                Frères CONSERVATEURS, le Seigneur est témoin que nous vous chérissons, mais comprenez bien qu’au moment où vous avez toléré que la piété soit bafouée en 1924, il n’y a aucune raison pour arrêter l’action corrosive de l’Apostasie de l’Antéchrist. En 1924, vous avez toléré le principe du mépris de la TRADITION ! L’état actuel ne constitue rien d’autre que la conséquence logique et naturelle, et votre conservatisme non seulement ne sert à rien, mais au contraire favorise même les ennemis de la Foi. A cause d’une direction erronée, frères, vous êtes affaiblis et votre résistance n’a ni force ni puissance car elle est privée de CONSEQUENCE. Ainsi vous tolérez non seulement que la piété soit bafoué mais également que les dogmes le soient aussi. (car les deux choses se compénètrent) par exemple :

                La soi-disant « levée des anathèmes » de la part du Patriarche Athénagore, est une question DOGMATIQUE ou non ? Les Anathèmes de l’Église peuvent-ils être levés ? Supposons que demain tous les latins deviennent orthodoxes, est-il possible pour autant d’enlever l’Anathème de l’Église Catholique du Christ contre l’hérésie du FILIOQUE ?

    Pourtant, à l’époque, au lieu de vous opposer et de protester contre cette initiative par essence ABSURDE et RIDICULE, votre protestation se limita au simple fait que le Patriarche Athénagore « leva » l’ANATHEME tout seul, sans l’accord d’un Concile panorthodoxe… ! (Comme si le concile était compétent !)

                Et maintenant nous vous demandons : UN VRAI CONCILE ORTHODOXE PEUT-IL ANNULER LES ANATHEMES DE L’ÉGLISE ? Il est bien évident que c’est impossible !

                Et si le prochain « concile panorthodoxe » ou « 8ème … œcuménique » entérine la « levée » arbitraire d’Anathèmes par Athénagore, serez vous satisfaits pour autant ? Et si vous n’êtes pas satisfaits, dites-nous s’il vous plaît : « Qu’est-ce que vous ferez, au moment où vous venez d’instaurer une nouvelle ecclésiologie, inconnue jusqu’à ce jour par la Conscience Orthodoxe ?

     

                La question de l’œcuménisme est-elle dogmatique ou non ? Existe-t-il sur la terre une autre Église du Christ ? Saint Marc d’Éphèse, Saint Cosmas d’Étolie, Saint Jean de Crondstadt, Saint Nectaire d’Égine, n’enseignent-ils pas que l’ÉGLISE ORTHODOXE constitue la seule et réelle Église sur la terre et que ceux qui sont hors d’Elle sont « abusivement » appelés chrétiens ? Et pourtant le Saint Synode de l’Archevêque Iéronymos, par télégramme officiel avoue sa satellisation aux activités du Patriarche Athénagore, en engageant la responsabilité de « tout le troupeau » du Christ ! Alors pourquoi n’avez-vous pas séparé vos responsabilités ?

                La question d’accorder les Saints Mystères aux Latins, est-elle dogmatique ou non ? Alors pourquoi avez-vous toléré la concélébration du Métropolite Nikodème de Leningrad à la Cathédrale d’Athènes, également sans séparer vos responsabilités ? Sans doute étiez-vous égarés par les protestations de Monseigneur Iéronymos (faites à cet effet) envers le Patriarche Athénagore, et vous avez été convaincus ! Mais est-il possible d’admettre comme FOI cette CRÉDULITÉ ? N’est-il pas ridicule d’envoyer une protestation très orthodoxe, pour l’hérésie de l’église bolchevique au Patriarche Athénagore, le prophète et apôtre de l’hérésie du « commun calice » ? Qu’ont-ils fait de plus, les moscovites, que Athénagore leur avait enseigné ? Par la suite il les approuva publiquement, (comme on le verra plus loin dans ce mémorandum) et votre Synode lui adresse … des « protestations » ! Étant autocéphale, pourquoi n’avez-vous pas envoyé cette protestation directement au dit « patriarcat de Moscou » interrompant toute communion jusqu’à la réparation de l’injustice ? Devant une telle procédure, est-il permis de nous rendre dupes par les « termes » de la protestation ? S’agit-il de la FOI CHRÉTIENNE ORTHODOXE ou de LITTÉRATURE ?!

     

                L’Archevêque de Crète Monseigneur Eugène durant la Sainte Liturgie (Cathédrale de Saint Tite) posa sur la poitrine du Cardinal Villebrans un engolpion épiscopal, tandis que le peuple s’écriait « axios » et chantait « Christ est Ressuscité » et des cantiques en l’honneur du Pape et d’Athénagore. Un engolpion orthodoxe fût aussi accordé par le Métropolite d’Arcadie Monseigneur Timothée au Cardinal Carpino. Mais pourriez-vous imaginer Saint Athanase déposant les insignes de la dignité épiscopale sur les poitrines des Ariens ? Ainsi vous les reconnaissez comme évêques de l’Église Catholique et Orthodoxe ? Tout cela est-il une question dogmatique ou non ? Et pourtant même en ce moment vous n’avez pas séparé vos responsabilités ! Chers « conservateurs », quand donc les séparerez-vous afin de ne pas être condamnés avec les hérétiques ?

                Avez-vous oublié que Saint Théodore le Studite, pour un mariage illégal raya des diptyques le nom de Saint Taraise Patriarche de Constantinople et s’opposa à l’Empereur lui-même ! Aujourd’hui il ne s’agit pas d’un mariage illégal mais de l’Église du Christ.

     

                Chers « conservateurs » involontairement vous jouez un rôle d’égarement. Tout simplement vous donnez du temps à l’Apostasie d’envahir l’Église dans un délai plus long, à savoir d’une façon progressive et inaperçue de génération en génération, en laissant pénétrer les différentes réformes que l’on vous présente comme soi-disant « insignifiantes » ou « voire même nécessaires ». Une petite voie d’eau peut engloutir dans l’océan le plus grand transatlantique, et la quantité infinitésimale de minéraux dans une goutte d’eau forme d’immenses stalactites ! S’il y a tolérance, le reste n’est plus qu’une question de temps.

                 L’esprit « conservateur » peut-être une force mais seulement quand il est pénétré par l’esprit orthodoxe, mais seul, il constitue un égarement.

    Le cardinal uniate Slipij a une longue barbe blanche et une longue chevelure, il observe l’ « ancien calendrier ». Il passa 13 années dans les centres de concentration pour sa foi et se dressa en ennemi farouche contre les influences latines sur le rituel « byzantin » ! Est-ce que tout ceci le place pour autant dans l’enceinte de l’Église Orthodoxe ?

     

                En 1924, les modernistes ont fait des sondages et ont mesuré votre résistance. Ainsi ils ont vu comment ils peuvent vous affronter et vous dompter. Ils ont compris que vous êtes affaiblis et maintenant ils essayent d’arriver à leurs fins, en flattant votre sensibilité. Car ils n’ont peur ni des menaces, ni des protestations, ni des grands cris. Tout ceci est envisagé dans leur programme. Une seule chose les brûle, leur fait peur et les fait grincer des dents : « LA SÉPARATION DES RESPONSABILITÉS ! » Quant au reste vous perdez votre temps et vous cause du tort à l’Église.

  • Mémorandum au sujet du Calendrier Orthodoxe (15)

     

    Saint Archevêque Jean Maximovitch.JPG

    + Le Saint Archevêque Jean Maximovitch +

    Autres conséquences de cette innovation

     

                Justification de la révolte papale

     

                En effet le Pape, par cette innovation arbitraire, fut conséquent avec ses principes, d’après lesquels il est, soit disant : « au-dessus des Conciles Œcuméniques. » Cependant l’Écriture Sainte enseigne que la « La Folie de Dieu est plus sage que la sagesse humaine » et que « Dieu a choisi les choses folles de ce monde » pour confondre les sages et les puissants de cette terre.

                La LOGIQUE donc de Dieu et de l’ÉGLISE est au-dessus de la logique du monde. Souvent le monde n’est pas satisfait de la logique de l’Église car celle-ci ne correspond pas aux exigences de sa propre logique. Autrefois aussi le monde considère la logique de l’Église comme insensée. Mais l’Apôtre Saint Paul dit que Dieu a voulu sauver les croyants « par la folie de la prédication ! »

     

                La première chose faite par les Saints Pères d’avant nous et les Saints Conciles, fut d’examiner dans quelle mesure les arguments papaux correspondaient à la LOGIQUE, AUX EXIGENCES et aux INTÉRÊTS de l’ÉGLISE ! Quant à la logique scientifique de ce « siècle imposteur » comme devant être abolie, elle fut reléguée au tout second plan. Au moment donc où le Pape dévia de l’Église Catholique du Christ, ses arguments, même s’ils sont « logiques » ou scientifiquement exacts, ne lui sont en fait d’aucune utilité.

                Pour cela l’Église refusa, rejeta et anathématisa les propositions du Pontife Romain, les jugeant préjudiciables et dangereuses pour les fidèles, même si la précision scientifique était du côté de l’Innovateur.

                Les nouveaux-calendaristes donc, ayant adopté la réforme du calendrier papal qu’ont masqué perfidement sous le vocable :  « Calendrier Julien corrigé », tout simplement ont avoué qu’ils leur fallait pas moins de quatre siècles pour se rendre compte que le Pape avait raison et que soi-disant nos Saints Pères souffraient d’un anti latinisme  maladif, de sorte que malgré la justesse des propositions papales, Eux les rejetaient sans « discernement ! »

                Valait-il vraiment la peine de résister, au moyen d’anathèmes pendant quatre siècles, aux propositions papales pour les adopter aujourd’hui ? En dehors de toute considération spirituelle de la question, même sous l’angle de la simple dignité humaine, l’affaire est purement ridicule et manque singulièrement de sérieux !

                Toutefois le Patriarche de Jérusalem Nectaire (« Opposition » page 214) dit expressément : « Des institutions papales nous n’avons pas reçu et nous ne les acceptons pas ! Qu’elles soient apocryphes, falsifiées ou AUTHENTIQUES, pour nous elles sont NULLES ! »

                Le Patriarche de Jérusalem Dosithée souligne aussi : « Le Pape étant hérétique, bien que chair (et que sa gloire comme la fleur de l’herbe se soit desséchée et sa fleur fanée) il s’enorgueillit de dépasser la connaissance Divine en instituant d’autres temps et d’autres mesures, hors des temps prescrits par le Seigneur en innovant d’autres mesures et d’autres pascalies, à l’encontre de l’Alliance du Seigneur ! » (Volume de la Joie, page 495)

     

    Création d’un schisme dans l’Église et persécutions

     

                La Grèce Orthodoxe n’accepta pas l’innovation papale. Trois Métropolites s’éparèrent leurs responsabilités d’avec la hiérarchie innovatrice, parmi lesquels l’ex-Métropolite de Florina, Chrysostome, qui alla jusqu’à l’exil. On pourrait écrire des volumes au sujet des persécutions qu’ont subies et subissent jusqu’à ce jour les Vrais Chrétiens Orthodoxes. Des moniales furent défroquées de force aux tribunaux et dans les bureaux des évêchés ; on déchirait les soutanes des Prêtres, on les rasait de force par les gendarmes, et on les battait dans les caves de l’archevêché d’Athènes ! Nos Églises furent fermées, et les fidèles se réfugièrent dans les forêts et les cavernes pour la célébration liturgique.

                Des prêtres de l’Église officielle entrèrent avec des gendarmes dans les Églises des Vrais Chrétiens Orthodoxes, renversèrent les Saints Autels et foulèrent aux pieds le Pain Eucharistique, le Corps Seigneurial !!!

                Les Saintes Icônes ne pouvant pas être décrochées, furent arrachées à la hache pour les jeter avec les Saints Calices dans les camions de la police.

                Nos Églises furent démolies et une même a été dynamitée ! Nos Prêtres et Évêques se cachaient de maison en maison selon les paroles du Seigneur : « Les renards ont leurs tanières et les oiseaux du ciel leurs nids » tandis qu’eux « n’avaient pas où reposer la tête. » Les monastères furent fermés, liquidés ou calomniés. Les étudiants en Théologie, s’ils suivaient le calendrier orthodoxe, n’avaient pas droit au diplôme ! Les mariages et les baptêmes n’étaient pas enregistrés dans les registres d’État, ainsi plusieurs enfants furent portés comme adultérins et les veuves restaient sans retraite !

                L’attitude des Vrais Chrétiens Orthodoxes fut héroïque. Par milliers ils protestèrent et ensuite étaient matraqués et dispersés par la police. Des vieillards de 90 ans furent battus, mais ils approchaient les portes fermées de nos Églises allumant des cierges sur le trottoir pour ne pas confondre la Maison de Dieu Vivant avec la montagne Garizim de l’innovation. Nos vieillards criaient aux policiers : « Même si vous fermez notre Église ; quoi que vous en fassiez, c’est ici que nous viendrons adorer le Dieu de Vérité. » Ainsi ils ne levèrent pas leurs mains vers les dieux étrangers de l’Occident !

                Il arrivait souvent de raser de force la barbe d’un Prêtre cinq ou six fois et lui de répondre à ses persécuteurs : « Rasez mes enfants, rasez ! Elle repoussera de nouveau ! Pourvu que nous, nous ne les enlevions pas de notre gré. Maintenant la Grâce  ne nous abandonne pas ! »

                Pendant l’archiépiscopat de l’Archevêque Spyridon de honteuse mémoire, les persécutions atteignirent leurs paroxysmes. Voici un extrait de la presse journalière (KATHIMERINI, 20/2/1952) « Exagérations ! Nous ne sommes nullement disposés ni de prendre la défense des vieux-calendaristes, ni de nous tourner contre eux ! Les  vieux-calendaristes peuvent être tout ce que l’on veut : naïfs, têtus ou arriérés, mais ils ne sont ni criminels ni des voyous ! Pourtant dans les bureaux de l’Archevêché un Prêtre et un vieux moine d’au moins 80 ans, furent traités comme de vulgaires criminels. On leur déchira la soutane et les rasa de force !

                Les victimes ont visité nos bureaux et nous les avons vues. Nous avouons qu’une indicible pitié nous a envahis quand nous les avons vues dans un tel état de misère. « Nul besoin de commentaires, mais combien d’autres exactions existent dont la presse n’a pas pu ou simplement pas voulu s’emparer… »

                Un schisme se fit jour également en Roumanie malgré que le Patriarchat actuel essaye vainement de démentir l’existence en Roumanie de Vrais Chrétiens Orthodoxes !

                Comme nous l’avons appris, en Bulgarie, des clercs notables ont refusé de suivre « l’innovation diabolique » (comme l’appelle le T. R. Higoumène Philothée Zervakos, personnalité notable chez les nouveaux-calendaristes). Il paraît même que le Couvent Russe de Sœurs en Bulgarie refusa de souscrire à cette apostasie.

                Le Saint monastère de Stavrovounion en Chypre fut fermé à cause de ce calendrier papal.

                Le Saint monastère de Varlaam, fut également détruit à cause du maudit calendrier.

                Au Saint Mont-Athos, le Saint et ancestral monastère de Vatopédi adoptant le nouveau calendrier se sépara du reste des Pères Aghiorètes qui ne participent plus à la fête de ce monastère devenu « moderne » !

                Aujourd’hui encore à cause de l’œcuménisme le Saint monastère d’Esphigménou subit une persécution intolérable ; les Pères zélotes calomniés et maltraités souffrent pour garder le précieux dépôt de la Foi Orthodoxe transmis par les Saints Pères.

                Nul besoin de recourir à de hautes spéculations théologiques quand l’Évangile dit : « Un arbre se reconnaît à ses fruits. » Que les nouveaux-calendaristes nous présentent un seul bon fruit comme résultat de cette innovation : Sanctifia-t-elle quelqu’un ? Édifia-t-elle les fidèles ? Ramena-t-elle les égarés ? A-t-elle réunis les divisés ? Au contraire elle apporte des schismes, des divisions, l’affaiblissement et l’indifférence !

                Aurions-nous besoin d’autres preuves pour comprendre qu’ELLE NE VIENT PAS DE DIEU ! Mais si elle ne vient pas de Dieu, c’est des démons qu’elle tire ses origines, elle est donc bien : « DIABOLIQUE » !

                L’Archevêque d’Athènes Chrysostome Papadopoulos s’est littéralement discrédité et ridiculisé. Il a voulu présenter le Sigillium de 1593 comme apocryphe, comme une fabrication « des moines du Mont-Athos » et alors nous lui avons présenté ce que lui-même avait affirmé autrefois comme Archimandrite, Professeur de l’Université d’Athènes et auteur d’une « Histoire Ecclésiastique » ! Voici…

                1 « Plus officiellement, le nouveau calendrier fut repoussé par le Concile de Constantinople convoqué en 1593. Le Concile repoussa le calendrier grégorien comme une innovation allant à l’encontre des Saints Canons et des dispositions de l’Église. » (Profession de Foi de l’Archevêque Papadopoulos – voir livre du Théologien M. Karamitsos « L’AGONIE » page 39).

                2 « A cause de cette lutte le Patriarche de Jérusalem Sophronie, en 1584 partit en tournée pour collecter des fonds. Se rendant à Constantinople, il participa cette année là à la commission d’étude synodale, convoquée par Jérémie II, l’Illustre, pour la réprobation du CALENDRIER GRÉGORIEN, par lequel l’Église latine cherchait à égarer les orthodoxes. » (Histoire de Chrysostome Papadopoulos, page 482 – voir les « BOURREAUX DE L’ORTHODOXIE » par la Mère Higoumène Madeleine, page 293).

     

                L’historien de notre nation grecque M. Paul Karolides dans son « Histoire Universelle » (Volume 1er page 253) dit ceci : « Mais ce changement n’étant pas effectué avec l’accord des anciennes Églises Patriarcales d’Alexandrie, d’Antioche et de Jérusalem, restées au calendrier Julien, amena UN SCHISME ! » Voilà donc pourquoi nous disons qu’en 1924 ce n’est pas l’Église qui changea le calendrier ! S’il y a SCHISME qui est le schismatique ? En plus nous avons posé à l’Archevêque Papadopoulos la question suivante : « Vous dites que les Sigilliums du XVIème siècle qui ont anathématisé le calendrier grégorien étaient une fabrication « des moines du Mont-Athos » ; cependant les codes manuscrits qui se trouvent au monastère de la Divine Montagne du Sinaï, le monastère russe de Saint Pantéléimon à l’Athos et ailleurs sont des codes TRÈS ANCIENS. Or, à cette époque, aucune controverse n’existait dans l’Orthodoxie au sujet du « vieux » ou du « nouveau » calendrier ! Qui aurait donc intérêt à falsifier ces codes et surtout pourquoi » ? (De plus, ils sont confirmés par des éminents historiens comme le Métropolite Philarète Vaphides et le Métropolite Mélétios aux XVIIIème et XIXème siècles).

                N’ayant rien à répondre, l’Archevêque en totale contradiction, riposta par les gendarmes et les… persécutions ! Est-il vraiment possible de considérer un calendrier qui amène le SCHISME dans l’Église et persécute les fidèles comme : ORTHODOXE ?! Mais si le dit calendrier « Grégorien » ou « Julien corrigé » n’est pas ORTHODOXE, alors qu’est-il donc en vérité ?