+ Saint Monastère de Neamts en Roumanie, où vécu notre Saint Père Païssij Vélitchkovskij +
I. RELATION ENTRE LE NOUVEAU CALENDRIER & MODERNISME
Suivant l’exemple de ce qui fut appelé en Russie « L’Église vivante », le patriarche Mélétios Métaxakis (reconnu officiellement par tous comme franc-maçon), convoqua une sorte d’assemblée qu’il appela … « panorthodoxe » et où siégeaient … « 5 évêques ». Durant les dix assemblées qui se réunirent du 10 mai au 8 juin 1923, furent prises les « décisions » suivantes :
1er- Transfert du calendrier et son identification avec le calendrier mondain de l’Occident.
2e- Le mariage des prêtres après leur ordination sacerdotale.
3e- Quitter la soutane, barbe et cheveux longs du clergé.
4e- Nouvelles limites d’âge pour l’ordination des diacres, prêtres et évêques.
5e- Nouvelles limites d’âge pour l’entrée à la vie monacale.
6e- Diminution ou abolition des carêmes et des offices divins.
7e- Diminution des restrictions de parenté pour le mariage, augmentation des causes de divorce.
Là encore, nous voyons donc qu’il ne s’agit pas d’une simple question de calendrier ou de « 13 jours » mais que, depuis des décennies, on avait élaboré des plans pour l’explosion de l’édifice divin de l’Église par l’intérieur ! Si donc, en 1924, nous avions accepté la réforme du calendrier appliqué à la manière d’un « coup d’État » et d’une façon dictatoriale (indépendamment du fait si l’Église peut ou non changer le calendrier), nous ouvrions la porte pour faire entrer le désordre insensé du modernisme, et ensuite que resterait-il de notre Sainte Orthodoxie ?
Nous nous souvenons avec émotion de l’enseignement de Photios Kontoglou de bienheureuse mémoire, qui disait à peu près ceci : « J’aime une jeune fille, mais sa démarche ne me plait pas ; sa voix m’agace ; je trouve son nez trop grand ; j’aimerais qu’elle change la couleur de ses yeux et il serait préférable qu’elle ait des cheveux châtains. Ainsi, dans la spiritualité : J’aime l’Orthodoxie, mais les veilleuses ne me plaisent pas ; je trouve les barbes et les soutanes désuètes ; il faut adapter le carême aux exigences de l’époque contemporaine et on doit aussi changer son calendrier, etc. » Dans le premier cas comme dans le second, nous n’aimons pas la RÉALITÉ ! Nous cherchons à tout prix à adapter la réalité aux exigences de notre IMAGINATION, et c’est bien cette dernière que nous aimons réellement à travers toutes nos objections.
Soit ! Si l’Église le veut dans sa catholicité qu’elle change son calendrier ! Si Elle le juge utile et qu’Elle agisse en harmonie avec sa Tradition et ses conciles antérieurs. Pourquoi ne nous soumettrions-nous pas ? Serions-nous plus grands, plus qualifiés, plus saints que l’Église, Qui, selon Saint Jean Chrysostome « est plus haute que le Ciel » ? Ou bien serions-nous des « super-orthodoxes » et « super-synodes » ?
Mais voilà, quelle relation existe-t-il donc entre la Catholicité de l’Église d’une part et la révolte de 1924 ou l’hypothétique futur « 8ème concile œcuménique » d’autre part ? Comment considérer le futur « concile » « pan orthodoxe » comme une bouche authentique de l’Église du moment où :
· Les patriarches et évêques actuels ne sont pas ORTHODOXES, mais souillés par hérésie, ayant ainsi perdu leur qualité de hiérarques orthodoxes et pasteurs légitimes du troupeau.
· Non seulement ils ne sont pas orthodoxes, mais même pas LIBRES et non seulement ils ne sont pas LIBRES, mais souvent ils sont des instruments des forces ténébreuses et des AGENTS des ennemis proclamés du Christianisme !
· Ils ne se réunissent pas pour combattre une nouvelle hérésie ou danger menaçant l’Église, mais au contraire pour prêcher et rabâcher toutes les hérésies, et par le principe de l’AGGIORNAMENTO « réviser », « réformer », « retrancher » et « ajouter » des choses aux données de notre Sainte Foi Immaculée et Immuable !
· Sans honte ils avouent que, non seulement leur Synode ne contresignera pas ce qui fut entériné par les conciles antérieurs œcuméniques et locaux, mais bien au contraire, ils réviseront les synodes antérieurs comme désuets !
Il va sans dire que d’un tel concile jugé d’avance comme brigandage par la nature des choses, les décisions au sujet du calendrier ne peuvent avoir aucun poids pour les vrais Chrétiens Orthodoxes qui marchent sur le chemin resserré et affligé « à la suite des Saints Pères » !
Il est donc très juste que l’higoumène du monastère de l’Ascension à Kozani rappelle dans son livre « LES BOURREAUX DE L’ORTHODOXIE » les paroles de Saint Athanase le Grand : « Ce n’est pas maintenant que furent donnés les Canons et les formules de l’Église, mais ils nous ont été bien et certainement transmis par les Saints Pères. Ce n’est point maintenant que la Foi a commencé, mais par le Seigneur Elle nous fut transmise à travers Ses Disciples » ! (Volume XXV – page 22)
Le bienheureux Patriarche de Jérusalem, Dosithée, nous a légué : « Nous n’acceptons pas une Foi nouvelle, mais nous croyons seulement ce que nos Pères nous ont enseigné ! » (Dodec. Ch. 3 p. 978)
Un des grands Docteurs de la nation grecque, Athanase de Paros dit : « Le véritable enseignement est celui qui ne diffère en rien de ce que les Saints Pères ont dit. »