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Bibliographie - Page 4

  • Mémorandum au sujet du Calendrier Orthodoxe (17)

     

     

    Métropolite Épiphane de Chypre.jpg

    + Notre Saint Père Épiphane, Métropolite de l’Église de Chypre +

     

    DÉCOLORATION DE L’ÉGLISE

     

                La civilisation technocratique de l’Antéchrist travaille à uniformiser au maximum l’être humain. Pour régner l’Antéchrist, n’a pas besoin d’hommes libres, conscients mais d’individus constituant les cellules d’une masse amorphe, homogène et ANONYME. Il cherche à y parvenir progressivement par de nombreux moyens, en utilisant même des slogans très idéalistes sur la FRATERNITÉ, l’EGALITE, la LIBERTÉ etc., mais qui ont comme principe la destruction de la notion de la HIÉRARCHIE des VALEURS. Par l’Hébréo-maçonnerie, il tend donc vers l’EGALISATION de tous et de tout ! La FAMILLE, étant la force de la PERSONNE et d’une société consciente doit peu à peu s’abolir : par le féminisme, on cherche premièrement l’égalisation des deux sexes, au lieu de la distinction hiérarchique entre l’HOMME et la FEMME ; on nous propose le « couple nouveau » avec une égalisation hiérarchique entre le MÂLE et la FEMELLE. On le voit bien aujourd’hui avec ce tapage médiatisé à outrance du prétendu « mariage pour les homosexuels… » Égalisation au point de vue des droits légaux, afin qu’il n’y ait pas une TÊTE réelle dans la nouvelle famille ! Mais aussi une égalisation aux apparences extérieures, même l’habillement et la coiffure doivent se confondre. Peu hélas, sinon rares sont ceux qui se rendent compte que l’esprit de l’Antéchrist mène à de nouvelles formules de structures sociales ayant des conséquences spirituelles terribles, pour tout le monde. La famille est combattue également par la licence des mœurs. Les « PÈRES » et les « MÈRES » de demain, sont très souvent spirituellement et charnellement dépravés de sorte qu’ils ne puissent transmettre à leurs enfants plus qu’ils ne possèdent eux-mêmes ! Et pourtant on ne parle que de … « libération » et de « modernité » !

                L’égalisation des individus s’opère principalement sur le domaine spirituel et religieux. Jusqu’à hier, chaque hérésie revendiquait pour elle-même l’exclusivité de la VÉRITÉ. Aujourd’hui les choses se présentent sous un jour complètement nouveau. La Vérité serait quelque chose de « relatif » et qui n’existerait pas réellement. Il faut détruire les facultés spirituelles dont Dieu dota l’homme ! Nous ne sommes pas contre les spectacles par esprit de « piétisme » ou de « puritanisme », mais nous constatons chaque jour que par les divers spectacles, la télévision, l’internet on exerce une terrifiante influence, ayant comme but une sorte de paralysie de l’esprit humain, qui se fatigue et se livre à une forme de narcose de DOUTE et d’INDIFFERENCE envers DIEU ! L’éternité étant devenue pour l’homme d’aujourd’hui quelque chose d’INCERTAIN, il limite ses efforts vers les « CHOSES VISIBLES » qu’il accepte comme les seules réelles et certaines. Ainsi, il fraternise avec les autres hommes sur des idéaux communs et strictement terrestres, les « CHOSES NON VISIBLES » constituant pour lui une UTOPIE et une INCERTITUDE insupportable !

                C’est donc une conséquence naturelle de chercher à améliorer ses conditions de vie sur cette terre, non d’une manière PACIFIQUE mais PACIFISTE ! L’Église de Jésus-Christ se dresse comme un obstacle, car Elle rappelle à l’homme constamment la vanité de ce monde et cherche à orienter son attention vers le Ciel et les choses qui doivent vraiment arriver. Elle exige des sacrifices, la pureté, l’effort, l’affliction, et rejette toute surestimation des choses terrestres. Alors l’esprit enténébré n’est plus capable de distinguer l’absolu de la Vérité Évangélique, et cherche à apaiser sa conscience en trouvant une manière de satisfaction par le compromis avec les exigences de la religion, du monde matérialiste, cherchant désespérément à contracter … « une assurance de vie éternelle pour le cas où existerait une vie éternelle après la mort ! »

                L’Antéchrist prévoit également ce besoin métaphysique de l’homme et lui propose une religion idéaliste avec de grands mots et de jolis slogans comme ceux-ci : « Dieu est amour et nous devons aimer tous les hommes et les considérer comme frères indépendamment de leurs croyances », nous devons avant tout « vivre en paix avec les autres et avec des sentiments de respect mutuel envers les conceptions, les coutumes, usages, et traditions d’autrui » ; nous devons « tourner notre attention à faire toujours le bien et venir en aide aux besoins d’autrui et particulièrement de ceux qui souffrent » car « en effet peu importe ce que chacun croit, pourvu qu’il soit sincère dans ses convictions et ses mobiles » et beaucoup d’autres paroles belles et fascinantes à première vue !

     

                Cependant du fait que l’hérésie cherche, par la moitié d’une vérité, à masquer l’autre moitié, dans ce cas il n’est naturellement point question ni du Deuxième Avènement du Christ, ni du Jugement Éternel, ni de devoir confesser notre Foi « jusqu’à la mort », ni de maints avertissements de l’Évangile comme « la voie est étroite et resserrée » (Mt. 7 : 13) ; « qu’il nous faut passer par beaucoup d’afflictions pour entrer dans le Royaume de Dieu » (Ac 14 : 22) ; « dans le monde vous aurez des tribulations » (Jn 16 : 33) ; les rachetés viendront de « la grande tribulation » (Ap 7 : 14) ; ni que « tout le monde git dans le mal » (I Jn 5 : 19 – Ga 1 : 4 – Ep 5 : 16) que l’on rencontre à chaque page de la Sainte Écriture et des Saints Pères.

                Aussi on comprend facilement que l’on ne parle pas de la venue de l’Antéchrist (2 Th. 2 : 3-12) ; ni que dans les derniers jours « des hommes mauvais et imposteurs progresserons toujours plus dans le mal, égarant les autres et égarés eux-mêmes » (2 Tm. 3 : 13) ; et que « beaucoup d’hommes seront égarés » (Mt. 24 : 4-25), « s’il était possible, même les élus » (idem). Ni que « dans les derniers temps » les gens seront de plus en plus « égoïstes, amis de l’argent, fanfarons, hautains, blasphémateurs, rebelles à leurs parents, ingrats, irréligieux, insensibles, déloyaux, calomniateurs, intempérants, cruels, ennemis des gens de bien, traîtres, emportés, enflés d’orgueil, aimant le plaisir plutôt que Dieu, ayant l’apparence de la piété, mais reniant ce qui en fait la force ». (2 Tm. 3 : 2-5)

                Les Pasteurs ne rappellent plus à leur troupeau que sur la terre nous sommes « des étrangers et émigrants » (Hé 11 : 13) et « haïs de tous pour le Nom » de Notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ ! (Mt. 10 : 22)

     

                Mais au lieu de ces Vérités, le monde, au contraire est amené à un paradis ARTIFICIEL, une sorte d’Euphorie, où l’homme cherche à attirer le maximum de satisfaction possible, la religion n’étant plus « LA VIE EN CHRIST » mais reléguée au niveau d’une simple conviction intellectuelle que l’on adopte soit par habitude, soit par éducation soit par l’influence du milieu dans lequel on a toujours vécu ! Un support de … civilisation et de culture !

                Or la Sainte Église du Christ ayant prévu la dégénérescence de cette époque « POST-CHRETIENNE » que nous traversons, nous recommande par Ses Saints Apôtres et à plusieurs reprises dans les textes sacrés (Rm 12 : 2) : « NE VOUS CONFORMEZ PAS AU SIÈCLE PRÉSENT »

     

                Jusqu’en 1924, l’Orthodoxie vivait au milieu du monde sa propre vie qui est « cachée en Jésus-Christ » ! Par l’exemple et la médiation sanctifiante de Notre Dame La Très Sainte Mère de Dieu, des Saints Anges, des Saints Prophètes, des Saints Apôtres, des Saints Pères, Mères, Martyrs et Confesseurs, le fidèle prenait conscience de sa haute et éternelle destinée ! Qu’il ne constitue pas une UNITÉ INDIVIDUELLE, un anonyme « uniforme », mais qu’il est une PERSONNE unique dont les cheveux sont assurément tous comptés (Mt 10 : 30 ; Lc 12 : 7 & 21 : 18 ; Ac 27 : 34), et qui tient dans sa main une « pierre blanche » (Ap 2 : 17) sur laquelle est écrit son propre nom, et que ce nom est UNIQUE. C’est ce nom unique qui lui attribue sa qualité d’HOMME créé « à l’Image de Dieu et à Sa ressemblance » (Gn 1 : 26-27) « un peu inférieur aux Anges », d’après la nature, mais appelé à devenir un « dieu » par la Grâce, et surpasser même les Armées Angéliques, comme ce fut le cas avec la Très Sainte Vierge Marie !

                Il est un homme car à l’encontre des autres créatures terrestres, il est une ÂME RAISONNABLE et étant une âme raisonnable, il est le Temple de Dieu, il a reçu un APPEL et une DESTINÉE et la possibilité de LIBERTÉ de CHOIX et d’ETERNITE ! Tout ceci en fait une PERSONNE RESPONSABLE, qui marche sur la terre de son émigration à l’aide d’une boussole, avec un itinéraire prescrit. Il suit sa propre direction et ne se limite pas à la marche et à la direction des autres, car il n’est pas une cellule d’une masse anonyme, ni un animal d’un troupeau quelconque. Il a reçu un APPEL PERSONNEL « il sait en Qui il a cru » et peut choisir ses propres compagnons de route.

                Jusqu’en 1924, l’ORTHODOXIE vivait sa vie et son calendrier n’était rien d’autre que la pulsation de cette vie, le BATTEMENT DE SON CŒUR ! Depuis 1924, on cherche à l’obliger à suivre le monde et à se « conformer » à ce siècle, afin que son cœur batte selon la pulsation de ce monde, même si « la forme de ce monde passe » (I Co 7 : 31) malgré toute sa « logique », toute sa précision mathématique et astronomique, malgré ses exploits scientifiques et spatiaux impressionnants !

                Demain peut-être, que l’on découvrira ou mettra au point un autre calendrier, encore plus scientifique, ou une nouvelle mesure de temps. Car pourquoi par exemple maintenir le cycle hebdomadaire de 7 jours ? Pourquoi l’O.N.U. ne trouverait pas un autre système avec des « jours blancs » de sorte que le premier jour de l’an soit par exemple un « Dimanche » avec de nouvelles divisions ? Faudra-t-il alors que l’Orthodoxie, une fois de plus, change Ses Pascalies, Son Octoïche, Ses Sanctoraux, et toute sa vie et Tradition pour se « conformer » et « s’adapter » aux nouvelles exigences d’une époque plus récente et soi-disant mieux adaptée ?

                Mais les réformateurs de 1924 et de nos jours qui n’ont pas encore compris que « Les cieux et la terre passeront » (Mt 24 : 35) avec tous leurs systèmes de mesures, de calculs, et que toutes ces questions d’après le Patriarche Jérémie II, l’Illustre, constituent des « ENFANTILLAGES », ont répondu OUI il y a déjà maintenant 89 ans.

                Ainsi, au lieu que l’ÉGLISE sanctifie le monde et le vivifie et lui attribue de nouvelles dimensions « au dessus du temps », Elle est - pour ainsi dire - obligée de s’adapter Elle-même aux matrices que le monde lui propose et de se « conformer » à lui, et se traîner derrière le char du monde, comme le cadavre d’Hector d’autrefois !

     

                Comme précisément, au lieu que l’homme, en regardant les Saintes Icônes se sanctifie pour devenir « icône » lui-même, il dessine la Très Sainte Mère de Dieu sous les traits de la X ou Y courtisane de la Renaissance Romaine justifiant ainsi les « Bibles » maçonniques d’après lesquelles « l’homme créa dieu  à son image et ressemblance » ! Les hommes ne pouvant pas distinguer la beauté spirituelle des icônes orthodoxes préfèrent les décalcomanies charnelles de l’Occident ! Ne voyant pas les dimensions spirituelles et supra-temporelles de l’ÉGLISE, ils préfèrent la « précision » du calendrier grégorien ! D’après leur « foi » s’ensuit  aussi leurs icônes, leur musique, leur architecture, leur calendrier etc. comme nous avertit Saint Jean Damascène.

                Danger du conditionnement scientifique

                Les hommes ayant perdu l’espérance de la deuxième Venue du Christ, cherchent sur cette terre la totalité de leur bonheur ! Mais ce « bonheur » est dépendant du PROGRÈS de l’humanité, et le progrès est dépendant du développement de la science et celle-ci présuppose la PRÉCISION ! Ainsi la recherche de la précision scientifique est devenue maintenant une véritable psychose, car leur bonheur n’est qu’humaniste ! Lorsque les hommes sont allés sur la lune, l’Archevêque Ieronymos appela ce fait … « le plus grand miracle de l’humanité » ! Des Te Deum furent chantés en la Cathédrale d’Athènes et ailleurs, des prières, ainsi que des cantiques furent improvisés dans les églises en l’honneur des astronautes … Donc pour un très grand nombre, qu’est-ce que cela peut faire d’être hérétique, au moment où l’on est parvenu à marcher sur la … lune !!! Voilà des « miracles » … bien tangibles !

                La plus grande corporation religieuse de la Grèce : « ZOI » qui engendra l’Archevêque Ieronymos et la plupart des nouveaux Métropolites (en remplacement des anciens) édita et diffusa, comme chaque année un agenda religieux de poche. En dehors d’un vieillard barbu sur la première page, symbole indéfinissable d’un vague déisme quelconque, l’agenda était encombré d’images d’astronautes, d’engins spatiaux, de voitures lunaires, d’inventeurs de fusées ! Pour tout ceci, on a trouvé une place dans l’agenda de « ZOI » ! Mais pour le signe de la Sainte Croix, l’icône du Sauveur, de la « plus vénérable que les Chérubins » ou d’un de nos Saints, IL N’Y A PAS EU DE PLACE !!!

                Mais les astronautes se sont tout simplement déplacés dans les limites de la nature ! Nos Saints, par contre, ont vécu comme « des hommes célestes et des anges terrestres », comme ayant « vaincu la chair, vaincu la nature, et ayant précisément vaincu la nature sont devenus SURNATURELS », tandis que les astronautes, traverseraient-ils toutes les galaxies, ne pourront jamais devenir « surnaturels » sans le « deuil joyeux » de la Foi de la Sainte Église Orthodoxe !

     

                Ainsi donc jugent les choses l’Archevêque Ieronymos et tous ses adeptes ? Tels sont les exploits qui les éblouissent tant jusqu’au délire ? Telle devrait-être l’attitude d’un « Pasteur » Orthodoxe qui par sa position ne regarde pas vers les choses « visibles mais invisibles, car les visibles sont passagères, tandis que les invisibles sont éternelles » ?  (2 Co 4 : 18)

     

                Voilà donc pourquoi la réforme de 1924 constitue l’indice très grave D’UNE DÉCADENCE SPIRITUELLE de la majorité qui revendique le titre (arbitrairement d’ailleurs) de la prétendue « Orthodoxie Officielle » !

  • Mémorandum au sujet du Calendrier Orthodoxe (16)

     

    Nos Saints Pères Parintii Paisie Olaru , Ioanichie Balan si Cleopa Ilie de Roumanie.jpg

    + Saints Pères Hésychastes Athonites +

    Affaiblissement de l’Église de Grèce

     

                Les « orthodoxes conservateurs » qui ont suivi la hiérarchie innovatrice, nous sont très sympathiques, et nous suivons avec une émotion particulière leurs luttes, leurs souffrances et leur résistance contre le « cataclysme du péché » qui nous menace tous.

                Eux-mêmes reconnaissent que le nouveau-calendrier constitue une « innovation diabolique » qu’il a créé un « schisme » et constitue une « grande faute » (sic). Cependant, ils ne se rendent pas compte qu’ils se trouvent en contradiction.

                Que signifie « grande faute » ? Si le calendrier ne cause pas de « DOMMAGE » à l’Église, pourquoi le considérer comme « faute ». S’il ne comporte pas de conséquence, nous ne pouvons pas nous baser uniquement à un attachement sentimental au passé et le considérer comme une « FAUTE » ! La « FAUTE » présuppose des « CONSÉQUENCES ». Si donc ces conséquences sont préjudiciables à l’Église, comment pourrais-je les adopter et ensuite trouver « une bonne défense devant le redoutable tribunal du Christ » ? Comment  puis-je suivre quelque chose que j’appelle (comme le vénérable vieillard Philothée du Saint Monastère de Logomvarda) : « DIABOLIQUE » ?

                N’ayant pas saisi la signification du calendrier, ils s’imaginent qu’un jour la chose sera oubliée et que l’organisme de l’Église résorbera peu à peu cette tumeur ! Mais, frères bien-aimés, est-ce que le temps peut altérer la TRADITION ? Est-ce que le MENSONGE se transforme à travers les siècles en VÉRITÉ ? Qu’à Dieu ne plaise ! Au moment où nous avons permis au petit ver d’entrer dans le fruit, si petit et imperceptible qu’il soit, il ne cesse pas d’être un ver et ne fera que grossir pendant que le fruit sera pourri. Dans ce cas, le temps, non seulement ne corrige pas les choses, mais bien au contraire, les empire et les aggrave. Voyons autour de nous la vérité de ces paroles :

                Le sionisme universel comme précurseur de l’Antéchrist exerce, de nos jours, une propagande très fine et pénétrante, ayant aussi la franc-maçonnerie comme bras droit. Ainsi, il a réussi à enlever des textes liturgiques des latins, comme étant soi-disant « antisémites » tous les textes se rapportant au DEICIDE de l’ancien Israël. En enlevant ces passages, les latins, avouent avoir souffert pendant 2000 ans d’un « ANTISÉMITISME » maladif, parce qu’ils ignorent, en tant qu’hérétiques et schismatiques, la théologie, et ils n’ont jamais rien compris au DEICIDE ISRAÉLIEN ! Maintenant que vous venez d’admettre le principe corrupteur de l’AGIORNAMENTO à partir de 1924, comment réagirez-vous quand les professeurs de nos universités (voir le cas de M. Alivizatos) introduisent le principe de la « révision » de nos textes liturgiques ? (Voir aussi la suppression du nom de Saint Photios du sanctoral de février !) En effet, chanter tel tropaire du tel kondakion N’EST PAS UNE QUESTION DOGMATIQUE !

                Ainsi l’Archevêque Iéronymos favorise-t-il plusieurs innovations :

                Les prêtres coupent leur cheveux et leur barbe se promenant en costume civil ;

                On adopte autant que l’on veut l’usage des orgues et des chœurs mixtes polyphoniques dans les Églises, ce qui est contre la Tradition de la musique sacrée de notre Église ;

                On supprime l’office des Matines et on célèbre deux liturgies à la place « pour faciliter les fidèles » ! Ainsi chacun peut entrer au milieu de la première liturgie et sortir au milieu de la deuxième, exactement comme dans les cinémas à spectacle permanent, adoptant ainsi les manières et conceptions latines ;

                On discute fiévreusement sur le changement de la date pascale en voulant fixer pour cela le deuxième dimanche d’avril (le 08 calend. O.N.U.)

                Par souci « archéologique » on supprime les iconostases dans les Églises ;

                Peu à peu le sacrement du Saint Baptême est déformé. Laissons de côté que la triple répétition du Crédo est tombée presque partout dans l’oubli, et au lieu de bénir les eaux du baptême par les prières appropriées on y ajoute de l’eau bénite (comme si les Saints Pères qui avaient prescrit de réciter le Crédo trois fois et bénir l’eau directement étaient ignorants, et que nous pécheurs nous nous permettions de les corriger), mais en plus on supprime les exorcismes, on fait asseoir les enfants dans le baptistère et ensuite le prêtre verse simplement de l’eau avec ses mains sur la tête de l’enfant, SANS IMMERSION ;

                Mais rien de tout ceci n’est « DOGMATIQUE » ! Il est connu que la Sainte Pâque n’était pas fêtée à l’époque paléochrétienne simultanément par tous les chrétiens, que les prêtres n’avaient pas de longs cheveux (pour ne pas dire qu’il y a même des Canons contre) ; et que peut-être même les adeptes de la démolition des iconostases trouveraient des arguments « archéologiques » en leur faveur !

                Néanmoins quel homme sensé ne se rend pas compte qu’une telle tactique amène à la destruction et au suicide de l’Orthodoxie ? Quand nous disons « destruction » et « suicide » nous attribuons certes un sens relatif à ces expressions, l’Orthodoxie n’est pas en danger et n’a pas besoin de notre défense, car les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre Elle ! »

     

                Nous répétons que la Foi Chrétienne Orthodoxe n’est pas en danger, mais c’est nous qui risquons d’être déchus d’Elle. La Foi reste la même soit pour une personne, soit pour un million. A l’époque de Noé la vraie Foi était représentée tout juste par huit âmes, le jour de la Pentecôte par environ 3100 âmes, et pourtant il s’agissait DE LA MEME FOI !

     

                Pour cela, nous nous efforçons de rendre témoignage de la Vraie Foi, mais combien s’approprieront cette Foi, cela n’est plus de notre compétence, mais du Seigneur qui « ajoute à l’Église ceux qui sont sauvés » (Actes des Apôtres) !

                Ce que l’on appelle « esprit conservateur » a la tendance d’imiter l’Apôtre Pierre dans le jardin de Gethsémani. Comme l’Apôtre voulut se présenter comme « défenseur » du Sauveur, or de même nous aussi ayant cet état d’esprit se voudrait soi-disant « défenseur de l’Église ». Mais le Seigneur, n’avait pas besoin de la défense du premier des Apôtres, ainsi l’Église n’a nullement besoin de notre propre défense !

                Si quelqu’un pouvait détruire l’Église, non seulement nous ne bougerions pas notre petit doigt pour l’empêcher, mais au contraire nous l’aiderions à son œuvre, et nous lui devrions une reconnaissance éternelle pour nous avoir délivré d’une « chimère », d’un « mensonge », d’une « conception humaine », corruptible par essence, qui peut se détruire et se dissoudre, que nous aurions cru divine, incorruptible et éternelle ! Mais enfin soyons sérieux, « triste Église » qui au lieu de nous sauver aurait attendu 2000 ans pour que nous venions la … sauver !!!

     

                 Ainsi, par notre attitude, nous ne cherchons ni à « sauver » ni à « défendre » l’Église, ni à lui assurer une SURVIVANCE, un progrès numérique, ou à l’imposer aux autres systèmes humains. Tout simplement nous cherchons à « libérer nos âmes » autant que possible en transmettant le DEPOT comme nous l’avons reçu. Sans aliénation, sans corruption, sans changement, sans ajout ni retrait aucun. Les œcuménistes ayant perdu cette notion fondamentale, nous considèrent comme « figés ». Seulement si nous, nous ne faisons pas notre devoir, l’Église ne sera pas pour autant détruite, mais comme le vieux Mardochée avertit la Reine Esther : « d’AILLEURS » viendra la consolation sur le peuple de Dieu. Dieu peut susciter « des pierres, des enfants à Abraham » ou « envoyer douze légions d’Anges » pour prêcher l’Évangile de son Royaume. Mais « c’est de nos mains que sera demandé le sang » des égarés comme le dit le Prophète.

                Lorsque nous disons « destruction » et « suicide » de l’Orthodoxie nous pensons à ceci : L’APOSTASIE doit venir et elle viendra et comme le dit l’illustre Père Ignace Briantchaninov, si nous sauvons notre propre âme, cela nous suffit amplement, et il ne faut même pas étendre la main pour arrêter l’apostasie. Mais si nous tolérons ou contresignons ne serait-ce que la moindre déviation, alors nous nous rendons COLLABORATEURS et coresponsables de l’ANTECHRIST ! Et bien que « vivants » en tant qu’orthodoxes nous nous condamnons, nous et des millions qui nous suivent à une séparation de la Vie de la Vérité. Ceci est un crime, un suicide !

                Comme le Christ devait « être livré » mais « malheur à l’homme par qui Il fut livré », ainsi l’Apostasie doit venir, mais malheur à nous si elle arrive par notre responsabilité, notre légèreté ou notre négligence. Alors nous partagerions le sort de Judas.

                En effet, tout ce que nous citons plus haut n’est pas des DOGMES avec la notion latino-légaliste du mot dogme, mais vous vous affligez car vous êtes convaincus que par de tels agissements on méprise la PIETE !

     

                Frères CONSERVATEURS, le Seigneur est témoin que nous vous chérissons, mais comprenez bien qu’au moment où vous avez toléré que la piété soit bafouée en 1924, il n’y a aucune raison pour arrêter l’action corrosive de l’Apostasie de l’Antéchrist. En 1924, vous avez toléré le principe du mépris de la TRADITION ! L’état actuel ne constitue rien d’autre que la conséquence logique et naturelle, et votre conservatisme non seulement ne sert à rien, mais au contraire favorise même les ennemis de la Foi. A cause d’une direction erronée, frères, vous êtes affaiblis et votre résistance n’a ni force ni puissance car elle est privée de CONSEQUENCE. Ainsi vous tolérez non seulement que la piété soit bafoué mais également que les dogmes le soient aussi. (car les deux choses se compénètrent) par exemple :

                La soi-disant « levée des anathèmes » de la part du Patriarche Athénagore, est une question DOGMATIQUE ou non ? Les Anathèmes de l’Église peuvent-ils être levés ? Supposons que demain tous les latins deviennent orthodoxes, est-il possible pour autant d’enlever l’Anathème de l’Église Catholique du Christ contre l’hérésie du FILIOQUE ?

    Pourtant, à l’époque, au lieu de vous opposer et de protester contre cette initiative par essence ABSURDE et RIDICULE, votre protestation se limita au simple fait que le Patriarche Athénagore « leva » l’ANATHEME tout seul, sans l’accord d’un Concile panorthodoxe… ! (Comme si le concile était compétent !)

                Et maintenant nous vous demandons : UN VRAI CONCILE ORTHODOXE PEUT-IL ANNULER LES ANATHEMES DE L’ÉGLISE ? Il est bien évident que c’est impossible !

                Et si le prochain « concile panorthodoxe » ou « 8ème … œcuménique » entérine la « levée » arbitraire d’Anathèmes par Athénagore, serez vous satisfaits pour autant ? Et si vous n’êtes pas satisfaits, dites-nous s’il vous plaît : « Qu’est-ce que vous ferez, au moment où vous venez d’instaurer une nouvelle ecclésiologie, inconnue jusqu’à ce jour par la Conscience Orthodoxe ?

     

                La question de l’œcuménisme est-elle dogmatique ou non ? Existe-t-il sur la terre une autre Église du Christ ? Saint Marc d’Éphèse, Saint Cosmas d’Étolie, Saint Jean de Crondstadt, Saint Nectaire d’Égine, n’enseignent-ils pas que l’ÉGLISE ORTHODOXE constitue la seule et réelle Église sur la terre et que ceux qui sont hors d’Elle sont « abusivement » appelés chrétiens ? Et pourtant le Saint Synode de l’Archevêque Iéronymos, par télégramme officiel avoue sa satellisation aux activités du Patriarche Athénagore, en engageant la responsabilité de « tout le troupeau » du Christ ! Alors pourquoi n’avez-vous pas séparé vos responsabilités ?

                La question d’accorder les Saints Mystères aux Latins, est-elle dogmatique ou non ? Alors pourquoi avez-vous toléré la concélébration du Métropolite Nikodème de Leningrad à la Cathédrale d’Athènes, également sans séparer vos responsabilités ? Sans doute étiez-vous égarés par les protestations de Monseigneur Iéronymos (faites à cet effet) envers le Patriarche Athénagore, et vous avez été convaincus ! Mais est-il possible d’admettre comme FOI cette CRÉDULITÉ ? N’est-il pas ridicule d’envoyer une protestation très orthodoxe, pour l’hérésie de l’église bolchevique au Patriarche Athénagore, le prophète et apôtre de l’hérésie du « commun calice » ? Qu’ont-ils fait de plus, les moscovites, que Athénagore leur avait enseigné ? Par la suite il les approuva publiquement, (comme on le verra plus loin dans ce mémorandum) et votre Synode lui adresse … des « protestations » ! Étant autocéphale, pourquoi n’avez-vous pas envoyé cette protestation directement au dit « patriarcat de Moscou » interrompant toute communion jusqu’à la réparation de l’injustice ? Devant une telle procédure, est-il permis de nous rendre dupes par les « termes » de la protestation ? S’agit-il de la FOI CHRÉTIENNE ORTHODOXE ou de LITTÉRATURE ?!

     

                L’Archevêque de Crète Monseigneur Eugène durant la Sainte Liturgie (Cathédrale de Saint Tite) posa sur la poitrine du Cardinal Villebrans un engolpion épiscopal, tandis que le peuple s’écriait « axios » et chantait « Christ est Ressuscité » et des cantiques en l’honneur du Pape et d’Athénagore. Un engolpion orthodoxe fût aussi accordé par le Métropolite d’Arcadie Monseigneur Timothée au Cardinal Carpino. Mais pourriez-vous imaginer Saint Athanase déposant les insignes de la dignité épiscopale sur les poitrines des Ariens ? Ainsi vous les reconnaissez comme évêques de l’Église Catholique et Orthodoxe ? Tout cela est-il une question dogmatique ou non ? Et pourtant même en ce moment vous n’avez pas séparé vos responsabilités ! Chers « conservateurs », quand donc les séparerez-vous afin de ne pas être condamnés avec les hérétiques ?

                Avez-vous oublié que Saint Théodore le Studite, pour un mariage illégal raya des diptyques le nom de Saint Taraise Patriarche de Constantinople et s’opposa à l’Empereur lui-même ! Aujourd’hui il ne s’agit pas d’un mariage illégal mais de l’Église du Christ.

     

                Chers « conservateurs » involontairement vous jouez un rôle d’égarement. Tout simplement vous donnez du temps à l’Apostasie d’envahir l’Église dans un délai plus long, à savoir d’une façon progressive et inaperçue de génération en génération, en laissant pénétrer les différentes réformes que l’on vous présente comme soi-disant « insignifiantes » ou « voire même nécessaires ». Une petite voie d’eau peut engloutir dans l’océan le plus grand transatlantique, et la quantité infinitésimale de minéraux dans une goutte d’eau forme d’immenses stalactites ! S’il y a tolérance, le reste n’est plus qu’une question de temps.

                 L’esprit « conservateur » peut-être une force mais seulement quand il est pénétré par l’esprit orthodoxe, mais seul, il constitue un égarement.

    Le cardinal uniate Slipij a une longue barbe blanche et une longue chevelure, il observe l’ « ancien calendrier ». Il passa 13 années dans les centres de concentration pour sa foi et se dressa en ennemi farouche contre les influences latines sur le rituel « byzantin » ! Est-ce que tout ceci le place pour autant dans l’enceinte de l’Église Orthodoxe ?

     

                En 1924, les modernistes ont fait des sondages et ont mesuré votre résistance. Ainsi ils ont vu comment ils peuvent vous affronter et vous dompter. Ils ont compris que vous êtes affaiblis et maintenant ils essayent d’arriver à leurs fins, en flattant votre sensibilité. Car ils n’ont peur ni des menaces, ni des protestations, ni des grands cris. Tout ceci est envisagé dans leur programme. Une seule chose les brûle, leur fait peur et les fait grincer des dents : « LA SÉPARATION DES RESPONSABILITÉS ! » Quant au reste vous perdez votre temps et vous cause du tort à l’Église.

  • Mémorandum au sujet du Calendrier Orthodoxe (1)

     

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    GLOIRE A DIEU

     

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    "Dans la confusion de notre époque,quand une centaine de voix contradictoires prétend parler au nom l'Orthodoxie, il est essentiel de savoir à qui l'on peut faire confiance. Il ne suffit pas de prétendre parler au nom de l'Orthodoxie patristique, il faut être dans la pure tradition des saints Pères..."
     
    Père Séraphim (Rose) de Bienheureuse Mémoire

     

    Mémorandum au sujet du Calendrier Ecclésiastique Orthodoxe (1972)

    (concerne la crise de conscience survenue parmi les vrais chrétiens orthodoxes à cause de la réforme du calendrier ecclésiastique de 1924.)

     

    Par le Révérend Père Basile SAKKAS

     

    Préface

     

              Nous sommes chrétiens orthodoxes, non parce que nous sommes nés grecs, russes, français, ou de tout autres origines, mais parce que nous avons été éclairés de la Foi donnée, transmise par Révélation à toutes les nations, langues et tribus !

              Dans les limites raisonnables (je dis ceci en opposition avec l’attitude malsaine du chauvinisme) nous sommes fiers de notre nation que nous aimons de toutes nos forces. Toutefois, nous reconnaissons que la grandeur de notre nation consiste à ce que dans les temps antérieurs elle a vécu et gardé la piété ancestrale. Enlevons cette piété et que reste-t-il de plus à notre nation en comparaison des autres ?

              Les pasteurs légitimes de notre nation, les Patriarches de bienheureuse mémoire qui ont honoré la splendeur du trône œcuménique de Constantinople, ont légué à la nation grecque des héritages spirituels, des instructions et des commandements qu’ils ont entourés de nombreux actes conciliaires, de pénitence et d’anathèmes.

              Ces héritages spirituels (par manque de place, peuvent être résumés dans l’encyclique du Concile de Constantinople de 1848 sous la présidence du Patriarche Anthime avec la participation de  trois autres Patriarches.

              L’encyclique de ce concile stipule :

              « Tenons-nous à la confession de Foi que nous avons reçue pure de la part de tels hommes, rejetant tout modernisme comme dicté par le diable. Celui qui accepte le modernisme accuse la Foi Orthodoxe qui nous fût prêchée comme mutilée. Mais elle est entière et déjà scellée, n’acceptant ni ajout ni retrait, ni  v a r i a t i o n  quelconque. Celui qui oserait penser, conseiller ou faire une telle chose, déjà aurait renié la Foi en Christ ; déjà se serait placé de lui-même sous l’ANATHEME ÉTERNEL, pour avoir blasphémé contre le Saint Esprit, qui soi-disant n’aurait pas convenablement parlé dans les Saintes Écritures et les Conciles Œcuméniques. Ce n’est point nous, frères et enfants bien-aimés en Christ, qui prononçons ce terrible ANATHÈME, mais Notre Seigneur l’a prononcé le premier … l’ont prononcé les 7 Saints Conciles Œcuméniques et tout le chœur des Pères Théophores. Selon le psalmiste, ceux qui modernisent dans l’hérésie ou le schisme, volontairement se sont entourés « de malédiction comme un vêtement ». Ainsi pensaient nos Saints Pères et obéissants aux paroles salvatrices de Saint Paul se tinrent fermes et solides sur la FOI TRANSMISE, reçu par succession, et l’ont préservée pure et immuable à travers tant d’hérésies, nous la transmettant véridique et INALTÉRABLE comme elle sortit PURE de la bouche des premiers serviteurs du VERBE ! En pensant ainsi nous aussi, nous la transmettons aux générations futures, PURE comme nous l’avons reçue en ne changeant rien, afin qu’elles aient comme nous le courage et l’audace en parlant de la FOI DES ANCÊTRES ! »

              Le Patriarche Œcuménique : ANTHIME

              Le Patriarche d’Alexandrie : HIEROTHEE

              Le Patriarche d’Antioche : MÉTHODE

              Le Patriarche de Jérusalem : CYRILLE

    Et les douze évêques autour d’eux.

    +

  • A la mémoire du Père Wladimir Guettée

    1)Guettée.gifLe Père Wladimir GUETTÉE (unique photographie connue)

    2)La sépulture du révérend Père Wladimir GUETTÉE, au cimetière ancien des Batignolles à lettre_image002.gifParis. (12ème division, ligne 6, 25 chemin de l'Est)

     

     

     

     

     

    Né à Blois le 1er décembre 1816, le Père Guettée (Wladimir, René-François) fut ordonné prêtre catholique en 1839 par Mgr de Sauzin. Dès 1847, il entreprit de rédiger une Histoire de l’Église de France qui comptera finalement douze importants volumes. L'évêque de Blois, Mgr Fabre des Essarts, approuvant et bénissant ses remarquables travaux, fit éditer par l'imprimeur du diocèse les premiers tomes de cet ouvrage. C'est lui, également, qui lui permit de venir s'installer à Paris. Sa disparition, en 1850, attrista profondément le Père Guettée. Il perdait non seulement un ami sincère, mais aussi un soutien éclairé et un parrainage des plus puissants pour son œuvre. L'épiscopat de Blois fut alors confié à un certain Pallu-Duparc, prêtre du diocèse de La Rochelle, qui était un ultramontain de la nuance la plus foncée.

    En 1851, l'Histoire de l’Église de France en était à son septième volume, et son auteur avait reçu l'approbation et les encouragements de nombreux prélats français, parmi lesquels Mgr Allou, évêque de Meaux, Mgr Cœur, évêque de Troyes et le cardinal de la Tour d'Auvergne-Lauraguais, évêque d'Arras.

    Mais il comptait aussi des détracteurs, qui le jalousaient pour ses talents d'écrivain et d'historien ecclésiastique. Surtout, la sagacité de ses propos mettait à mal l'organisation papale, déchaînant la colère des ultramontains. C'est sous la pression de cette coterie que, sans avertissement ni plus d'explication - comme on le verra plus loin - , l'ouvrage de Guettée fut interdit. Il fut mis au registre des livres prohibés par la Congrégation de l'Index de Rome, le 22 janvier 1852.

     Le principal instigateur de cette censure n'était autre que l'évêque de Blois, Mgr Pallu. C'est sur la base de ses observations - d'une rare indigence, disons-le - que se fit la dénonciation à la Congrégation de l'Index.

     En 1853 parut le huitième tome de l'Histoire de l’Église de France. Dans l'Introduction, le Père Guettée y détaillait toutes ses démarches afin de percer les motifs de la condamnation romaine. En même temps, il y réduisait à néant l'argumentation de Mgr Pallu. Les amis de l'écrivain se félicitèrent de cette réplique tandis que ses ennemis en conçurent une véritable rage. Certains évêques, de la province de Bordeaux, voulurent aller plus loin. Réunis en concile à la Rochelle, Mgrs Villécourt, Baillès, Cousseau et Donnet censurèrent à leur tour le livre de Guettée.

    Ainsi, par un abus de pouvoir caractérisé, une poignée d'ecclésiastiques français condamnait, sans avis préalable, l’œuvre d'un confrère, honoré de la confiance de ses supérieurs immédiats, et tout disposé à amender son ouvrage dans la mesure où les remontrances s'avèreraient fondées.

    Néanmoins il en fallait davantage pour décourager un homme comme Wladimir Guettée. Il poursuivit sa quête de la vérité et, en 1856, un douzième volume vint parachever sa somme historique.

    Wladimir Guettée était alors un gallican convaincu. Cependant son esprit de large envergure l'amena à s'intéresser à la communauté orthodoxe. Il y découvrit une fraternité selon son cœur, et sa rencontre providentielle, en 1861, avec Mgr Léontius, évêque de l’Église de Russie, hâta sa conversion. La même année, il fut ordonné prêtre orthodoxe à Paris. Il allait concélébrer en français à la cathédrale de l’Église russe de la rue Daru.

    Par la suite, le Père Guettée publia une revue, l'Union chrétienne, véritable mine de renseignements pour les historiens du 19ème siècle. Mais surtout, il se consacra à la rédaction d'une Histoire de l’Église (1869-1892). Ce qui ne l'empêcha pas de publier divers opuscules auxquels il apportait tous ses soins de savant analyste.

    Toute sa vie, le Père Guettée fut cet érudit authentique, travailleur inlassable, doté d'une patience et d'une probité sans faille. A l'évidence, Dieu lui avait donné, à l'appui d'une intelligence aiguë, le souci de la vérité et de l'impartialité. De ces dons, il sut faire le meilleur usage, envers et contre tout.

    Illustrant par là les paroles de notre Saint et Grand Patriarche de Constantinople, Photios : " Dire la Vérité est le plus grand acte de Charité. "

    Après une vie humble et remplie de labeur, le Père Guettée s'endormit dans le Seigneur au Luxembourg dans la ville de EHNEN, le 20 mars 1892. Il fut inhumé au cimetière des Batignolles à Paris. (Mémoire éternelle)

    Vous pouvez obtenir des précisions sur l'ouvrage du Père W. Guettée sur ses souvenirs. Reportez-vous sur la page Bibliographie.

    http://wladimirguettee.hautetfort.com/archive/2011/01/26/bibliographie.html

     

    Chant orthodoxe :

     


     

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  • GUETTEE Wladimir (1816-1892)



    Je dédie cette page au Père Wladimir Guettée, écrivain ecclésiastique admirable, d'une honnêteté intellectuelle sans faille, et d'une érudition hors du commun.

     

     

     

    A la Gloire de Notre Seigneur Dieu et Sauveur Jésus-Christ, psaume 102.

     

    http://youtu.be/4SdOc1wETyw

     

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