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  • PROFESSION DE FOI ET CATECHETIQUE (24, 25, 26, 27)

    24. Comme le Psalmiste m’y invite, je vénère les lieux Saints et me « prosterne là où Ses pieds furent posés » ! Ainsi je confesse que toute la création matérielle entraînée par le péché participe, en se transfigurant, au Salut des enfants de Dieu. Aussi dans la Genèse nous avons l’exemple du Patriarche Jacob qui reconnaît la sainteté du lieu de Béthel1, car Dieu lui est apparu en songe et Moïse est invité à délier ses sandales, car le « lieu où il se tenait était Saint2» ! Ainsi je vénère en premier lieu et j’embrasse le Livre Sacré des Évangiles, la Sainte et Vivifiante Croix, l’Icône Immaculée de Notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, de Sa Très Sainte et Pure Mère, de tous les Anges et de tous les Saints, ainsi que tout autre objet matériel qui se réclame ou a un rapport avec le culte dû à la Très Sainte Trinité, adorée en Esprit et en Vérité !

    25. Je crois et je confesse que toute l’Écriture3 est inspirée de Dieu et que selon Saint Jean Chrysostome : « il est impossible à l’homme d’être sauvé sans la lecture des Saintes Écritures4! » Toutefois l’Écriture Sainte ne peut être dissociée de l’Église ! Elle est écrite DANS l’Église, PAR l’Église et POUR l’Église ! En dehors de l’Église l’Écriture Sainte ressemblerait à une correspondance écrite entre deux membres d’une même famille qui se serait égarée entre des mains étrangères ! Pour quelqu’un qui est étranger à l’Église, à Sa Vie, à Ses Sacrements et à Sa Tradition, l’Écriture Sainte perd sa signification, son langage et son contenu, parce qu’Elle n’a pas été écrite pour lui. Je crois et je confesse qu’il n’y a aucune contradiction entre l’Écriture Sainte et le reste de la Tradition de l’Église. Je n’entends pas par TRADITION un amas de coutumes et pratiques humaines surajoutées à l’Église, mais sa vraie signification : TRADITION = TRANSMISSION. Selon l’Apôtre Saint Paul les Traditions (= Transmissions) écrites ou orales sont équivalentes, car ce n’est pas le moyen de transmission qui nous sauve mais l’authenticité du contenu qui nous a été transmis. D’ailleurs l’enseignement aussi bien de l’Ancien que du Nouveau Testament était transmis au peuple de Dieu, oralement avant d’être mis par écrit. Les Textes et Versions Officielles de l’Écriture Sainte5 pour l’Église Orthodoxe sont la Version de la « Septante » pour l’Ancien Testament (utilisée par les Saints Apôtres), et l’original grec du Nouveau Testament, les traductions n’ayant qu’une valeur relative, (le texte slavon toutefois ne constitue pas une traduction, mais une translittération6 des textes originaux). Je reconnais la pluralité des significations de chaque verset biblique, pourvu que chaque interprétation se justifie par l’enseignement des Saints Pères qui ont été glorifiés par Dieu. Je rejette tous les systèmes humains d’interprétation de l’Écriture Sainte, qu’ils soient allégoriques, littéralistes, rationalistes ou autres. Je confesse que l’Écriture Sainte étant écrite par le Saint-Esprit, c’est uniquement par le Saint-Esprit que nous pouvons la lire et la comprendre ! Je reconnais ne pouvoir lire et comprendre les Saintes Écritures sans le concours du Saint-Esprit, et sans la Lumière de la Tradition de l’Église, comme autrefois l’Eunuque de Candace ne pouvait comprendre les Prophètes sans le concours de Saint Philippe envoyé par le Saint-Esprit7. Je dénonce comme blasphématoire toute tentative d’aliénation, de « réadaptation » ou la soit disant « démythification » des textes bibliques sacrés ! Je dénonce aussi comme contraire à la Tradition, la suppression des livres dits « Deutérocanoniques8 » du recueil de l’Ancien Testament ainsi que leur appellation de soit disant « apocryphes » ou « pseudépigraphes », confessant que la compétence de la fixation du Canon de l’Écriture Sainte revient à la Tradition de l’Église, car Elle seule est compétente pour se prononcer sur ce qui lui appartient et sur ce qui lui est étranger. Je confesse en outre que la « folie de la prédication9 » est au-dessus de la sagesse et de la raison humaine.

    26. Je crois et je confesse que l’Église de Jésus-Christ est Une, Sainte, Catholique et Apostolique, qu’Elle fut instituée par Dieu par la Puissance du Saint-Esprit et par Révélation10! Je rejette l’idée que l’Église soit le véhicule d’une civilisation quelconque, une forme de religion, une simple extériorisation d’un besoin instinctif de l’homme, le fruit d’une évolution philosophique de la pensée, ou n’importe qu’elle autre création de la raison humaine. L’Église est instituée par Dieu, et révélée aux hommes par Dieu. C’est un arbre dont les racines sont plongées non d’une façon naturelle dans la terre, mais d’une façon surnaturelle dans les Cieux. Nous bénéficions seulement de l’ombre de Son feuillage et de la nourriture vivifiante de Ses fruits, mais la plantation reste Divine ! Je crois et je confesse qu’il n’y a aucun autre Nom donné sous le ciel par lequel nous puissions être sauvés, à part Jésus-Christ11 ! Je crois que l’on ne peut pas dissocier Jésus-Christ de Son Église qui est Son Corps. Je crois avec Saint Cyprien que celui qui n’a pas l’Église pour Mère, ne peut pas avoir Dieu pour Père, et qu’en dehors de l’Église il n’y a pas de Salut. Je crois que l’ignorance, l’égarement même dans les meilleures intentions, ou l’inconscience ne peuvent être considérées comme moyens de Salut, mais bien au contraire si dans la Vraie Église selon les Saintes Écritures « le juste est à peine sauvé12 » comment pourrait-on conclure que l’ignorance, l’égarement (même s’il est hérité) ou la bonne intention seule, pourraient nous mener sûrement au Royaume des Cieux ? Dieu agit envers ceux qui sont hors de l’Église selon Sa Miséricorde et Sa Justice infinie qui nous sont insondables, et l’Apôtre nous interdit de nous occuper des jugements de Dieu pour ceux qui sont hors de l’Église. Dieu n’a pas institué des assemblées schismatiques et hérétiques qui œuvrent en parallèle avec l’Église pour le Salut des hommes. Pour cela les assemblées schismatiques et hérétiques ne sont pas des ateliers du Salut, mais des obstacles créés par le diable où l’erreur et la vérité sont mélangées à diverses proportions pour ne pas distinguer la vraie Église. Pour cela je confesse avec les Saints Pères que : « le martyre des hérétiques est du suicide, et la virginité des hérétiques de la fornication ! » En dehors de l’Église il n’y a pas de vrai baptême, ni aucun autre sacrement, ni virginité, ni martyre, ni aucune autre vertu ou morale authentique ! Pour cela les Saints Canons Apostoliques et ceux des Conciles Œcuméniques nous interdisent de prier avec les schismatiques et les hérétiques, soit en privé soit dans l’Église ou un autre lieu quelconque, ni de leur permettre (sous peine de destitution et d’excommunication) d’agir en clerc13. Même pendant la Divine Liturgie nous prions pour les catéchumènes, mais pas avec Les fidèles ne récitent jamais le « Credo » ou le « Notre Père » avec les catéchumènes. Ainsi donc je crois que je dois prier pour les schismatiques et les hérétiques, mais je ne peux pas prier avec eux ; et c’est insensé de réciter avec eux : « Notre Père » faisant fraterniser ainsi la Vérité et l’erreur, la Lumière avec les ténèbres, les fils de la promesse qui communient au Corps et au Sang de Notre Seigneur Jésus-Christ qui est notre « Adoption » avec les fils d’Agar14 qui ne sont pas héritiers, ni consanguins avec les fidèles par le Précieux Sang de la Rédemption !

    27. Je crois et je confesse la plénitude de l’Église, la plénitude dans Sa Grâce, la plénitude dans Sa Sainteté, la plénitude dans Sa Vérité, la plénitude dans Son Unité qu’Elle n’a jamais perdue ! Jésus-Christ étant le même hier, aujourd’hui et dans les siècles15, l’Église qui est Son Corps, ne connaît pas non plus ombre de variation ou d’aliénation quelconque, mais Elle est éternelle comme Sa Tête Divine ! L’Église ne connaît pas le changement. Elle n’a ni tâche, ni ride, ni rien de semblable, mais Elle est Sainte et Irrépréhensible, ne supportant ni adjonction, ni soustraction ! Ainsi je suis dans l’Église pour être changé par Elle et transformé et non pour tenter de la changer, sachant que l’homme fut créé à l’image de Dieu et non Dieu à l’image de l’homme. Ainsi je dénonce et je rejette toute tentative de réforme, de révision, de mise à jour (« aggiornamento ») de « réadaptation » aux prétendus « nouveaux besoins de l’homme ». Je dénonce aussi et je me désolidarise de la réforme du calendrier opérée arbitrairement, en 1924, considérant cet acte comme étant contraire à la Sainte Tradition de l’Église16, comme une source de maux, une cause de plusieurs erreurs, et comme une destruction de l’Union de l’Église !

    1- Gn. 28 : 10-19.

    2- Ex. 3 : 1-6.

    3- 2 Tm. 3 : 16-17.

    4http://jesusmarie.free.fr/jean_chrysostome.html

    5- Un site permettant de télécharger les Septante et le Nouveau Testament : http://cigales-eloquentes.over-blog.com/article-la-bible-des-septante-en-traduction-fran-aise-73214976.html

    6- Transcription lettre par lettre d’un alphabet à un autre.

    7- Ac. 8 : 26-39.

    8- Signifiant du « deuxième canon » fait par les Sociétés bibliques protestantes en 1848.

    9- 1 Co. 1 : 18.

    10- Rm. 16 : 25-27.

    11- Ac. 4 : 12.

    12- 1 P 4 : 18.

    13- Lire le Mémorandum portant entre autres sur le Calendrier de l’Église, du Père Basile Sakkas – cf. note n° 16.

    14- Ga 4 : 21-31.

    15- He. 13 : 8.

    16- Voir à ce propos le Mémorandum très précis, publié par le Père Basile Sakkas – http://wladimirguettee.hautetfort.com/archive/2012/06/18/memorandum-au-sujet-du-calendrier-orthodoxe-1.html

     

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  • PROFESSION DE FOI ET CATECHETIQUE (20, 21, 22, 23)

     

    20. Je crois et je confesse que Dieu est adoré en esprit et en Vérité tout en sachant que le culte spirituel dû à Dieu n’est pas en opposition à la matière, mais que la matière a sa place juste et légitime dans le culte dû à la Sainte Trinité. C’est ainsi, que nous nous efforçons d’associer également tous les sens de notre corps pendant la prière afin que notre corps soit sanctifié dans tous ses sens. Je rejette l’opposition entre l’esprit et la matière. Je ne recherche pas dans les pratiques spirituelles la domination de l’esprit sur le corps, mais par la Grâce de Dieu la Sanctification de la totalité de mon être : corps, âme et esprit, comme les Saintes Écritures nous l’enseignent1, et selon l’interprétation que les Saints Pères attribuent aux termes âme et esprit. Je reconnais dans l’ascèse et la discipline corporelle un effort synergique de la part de l’homme, mais je rejette le mépris envers le corps comme étant une insulte envers la Création de Dieu. Pour cela je rejette le célibat qui aurait pour cause le dégoût du mariage légitime, ainsi que le jeûne qui aurait pour cause le dégoût envers les aliments carnés ; ceci en harmonie avec les Saints Conciles et les Pères. Je reconnais la place du jeûne dans la prière, je me crois soumis selon mes possibilités à tous les jeûnes et carêmes prescrits par l’Église, et je dénonce toute proposition de réforme des carêmes comme une atteinte à la Sainte Tradition de l’Église. Or même si je ne parviens pas, par faiblesse de corps et non par orgueil intellectuel, à pratiquer tous les jeûnes et carêmes prescrits par l’Église, je confesse néanmoins que c’est la Règle instituée par l’Église2 qui constitue la mesure à laquelle il faut continuellement tendre, avec l’aide de Dieu.

    21. Je vénère les Saintes Icônes en parfaite harmonie avec le deuxième commandement du Décalogue3 et non en contradiction avec Lui. Car avant l’Incarnation de Dieu, toute représentation de Lui aurait été le fruit de notre imagination, une conception de la raison humaine sur Dieu qui est par nature et par essence Incompréhensible, Incognoscible, Incommensurable, Indescriptible, Immatériel, Inexprimable. Toute conception ou imagination sur Lui serait étrangère à Sa nature, serait fausse, irréelle et par conséquence une idole. Mais quand les temps furent accomplis, l’Indescriptible est devenu descriptible pour mon Salut. Selon le Saint Apôtre4, nous l’avons « vu de nos yeux, entendu de nos oreilles et touché de nos mains. » En vénérant les Saintes Icônes, je n’adore pas la matière, mais je confesse que l’IMMATERIEL par nature est devenu matériel à cause de nous pour habiter parmi nous, mourir pour nous, ressuscité dans Sa Chair et faire asseoir notre nature humaine, qu’Il s’est appropriée, à la droite du Père dans les Cieux. En embrassant l’Icône Vénérable de Notre Seigneur Jésus-Christ, je confesse la réalité relativement descriptible et absolument historique de Son Incarnation5, la réalité de Sa mort6 et de Sa Résurrection Corporelle7, Son Ascension au Ciel8 et Son Glorieux et Deuxième Avènement9.

    22. Je vénère les Saintes Icônes en me prosternant devant elles et en les baisant, en leur attribuant un « CULTE PAR RELATION » confessant que l’Adoration est dû uniquement à la Très Sainte Trinité ! Par culte relatif, j’entends non un culte de deuxième catégorie car les créatures en elles-mêmes quelque soit leur nature n’ont droit à aucun culte. Dieu Seul, Qui est la cause et le but final de tout, a droit à notre culte, et Lui-Seul est digne de notre adoration ! Les Saints, leurs reliques et leurs icônes, nous les vénérons à cause de leur « RELATION » avec le Dieu Incréé. Les créatures sanctifiées par Dieu sont vénérées PAR RAPPORT à Lui, A CAUSE de Lui, et POUR Lui ! Tel fut depuis toujours l’enseignement de l’Église : « La vénération de l’icône se réfère au Prototype10! » Ne pas vénérer les Saints, ce serait nier la réalité de leur communion avec Dieu, et les effets de la Sanctification Divine, et de la Grâce opérante ! Je crois que le Christianisme est iconographique par essence et qu’il ne s’agit pas d’un élément humain ultérieurement ajouté à la Tradition de l’Église ! Je crois et je confesse que les Saintes Icônes ne sont pas uniquement des objets décoratifs et instructifs dans l’Église mais aussi des objets cultuels et sanctifiants, étant les ombres des choses célestes et comme autrefois l’ombre de l’Apôtre Pierre dans les Actes des Apôtres guérissait les malades11, ainsi les Saintes Icônes en tant qu’ombres des réalités célestes nous sanctifient !

    23. En vénérant et embrassant les Saintes Reliques, je crois et je confesse que la Grâce de Dieu agit sur la totalité de notre être, et que le corps des Saints, en tant que Temple du Saint-Esprit12, participe à la Grâce sanctifiante de Dieu ! Ainsi Dieu peut agir même à travers les Saintes Reliques. Nous trouvons en effet dans l’Ancien Testament le témoignage de quelqu’un qui fut ressuscité en touchant les ossements du Saint Prophète Élisée13! Ainsi donc je ne vénère pas les Saintes Reliques par sentimentalisme et je ne les accepte pas uniquement comme documents historiques, mais je leur reconnais une valeur de Sainteté intrinsèque en tant que réceptacle de la Grâce Divine. Nous voyons également dans les Actes des Apôtres que les fidèles étaient guéris en touchant les ceintures et les mouchoirs des Apôtres14 , et même par leur ombre !

    1- Lv. 11 : 44 ; 1 Co. 6 : 11 ; 1 Th. 4 : 3-5, 4 : 7 ; He. 12 : 14 ; Lc 1 : 72-75 ; Rm. 6 : 22.

    2- Les références y sont multiples. Dans l'Ancien Testament (Ex. 34 : 28; Dt. 9 : 9-19) évoque l’expérience absolue de Moïse: quarante jours de jeûne et de prière pour recevoir de Dieu les Tables de la Loi. Plusieurs textes montrent la communauté israélite jeûnant pour prévenir ou mettre fin à une calamité ou à une crise, expiant ses fautes, sollicitant la compassion et le pardon de Dieu. Les individus, quant à eux, recourent au jeûne pour implorer l’aide divine ou obtenir le pardon Divin. Certains déchirent aussi leur vêtement, le remplacent par un sac et se couvrent de cendres, comme on le voit dans le Livre de Josué (7 : 6), en Jérémie (6 : 26), dans les Lamentations (2 : 10) ou dans le Troisième Livre des Rois (21 : 27 version des Septante ou Premier Livre des Rois version Hébraïque). Les jeûnes pour commémorer les événements qui ont conduit à la destruction du Temple sont mentionnés pour la première fois par le Prophète Zacharie (7 : 2-5 ; 8 : 19). Dans le Nouveau Testament Mt. 4 : 2, 17 : 20 ; Lc 2 : 37 ; 2 Co. 6 : 4-5, 11 : 27.

    3- Dt. 5 : 8.

    4- 1 Jn 1 : 1-2.

    5- Mt. 1 : 16.

    6- Mt. 27 : 45-50.

    7- Mt. 28 : 1-20 ; Mc 16 : 1-20 ; Lc 24 : 1-53 ; Jn 20 : 1-31, 21 : 1-25.

    8- Ac. 1 : 6-11.

    9- Mt. 24 : 27 ; Jc. 5 : 7-8 ; Ac. 1 : 11 ;

    10- 7ème Saint Concile Œcuménique de Nicée II / 787.

    11- Ac. 5 : 14-16.

    12- 1 Co. 6 : 19.

    13- 4ème R. 13 : 21. Selon les Septante - (ou 2ème Livre des Rois selon le classement Hébraïque)

    14- Ac. 5 : 14-16, 19 : 11-12.

     

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  • PROFESSION DE FOI ET CATECHETIQUE (17, 18, 19)

    17. Je crois et je confesse que si Dieu ressuscitait des morts par mon intermédiaire, je me considérerais tout de même indigne du Royaume des Cieux1. Si Dieu opère en moi des signes et des prodiges, Il les opère non à cause de mes mérites mais bien par Son Amour et Sa Grâce. Je ne suis pas sauvé à cause des talents, des facultés ou des bonnes œuvres par lesquels Dieu m’honorera, mais par Sa Grâce et Sa Miséricorde ! Je déclare n’avoir jamais fait quoi que ce soit de bien sur la terre, que si je peux me glorifier d’avoir accompli quelque chose « avant ma naissance », ce serait seulement à ce moment que je pourrais avoir le droit de me glorifier aussi de quelque chose accomplie après ma naissance. Je ne possède rien que je n’aie reçu selon les Saintes Écritures2. Rien ne m’appartient hormis mes péchés. Selon le Saint Apôtre Paul, c’est uniquement dans mes péchés et mes faiblesses que je me glorifie3, et je demande à Dieu qu’Il m’accorde Sa Grâce pour me repentir. Je ne suis digne que de l’Enfer, mais je ne désespère pas de mon salut. Car si je désespérais, ce serait un blasphème contre la Grâce de Dieu qui est infiniment plus puissante, et surpasse le nombre infini de tous les péchés de l’humanité. Je m’approche de mon Dieu tremblant et confiant en même temps, triste et joyeux, ayant comme David mon péché « constamment devant moi4» ; triste à cause de l’abîme de mon iniquité et joyeux à cause de l’abîme insondable de l’Amour de Dieu ! Sur cette terre de péché, ma joie sera toujours mélangée de tristesse et ma tristesse allégée par la joie. Si Dieu me fait Miséricorde, c’est seulement dans Son Royaume que ma joie sera vraiment sans mélange. Mais sur cette terre « qui gît dans le mal5 » je fuis l’exaltation, l’illuminisme et ne recherche pas une euphorie, ni des preuves métaphysiques d’aucune sorte. La Miséricorde du Seigneur me suffit !

    18. Je crois et je confesse que la nature de la Très Sainte Vierge Marie était identique à la nôtre. Après l’acceptation libre et consciente de Sa part, du plan du Salut offert à l’homme de la part de Dieu et non imposé, le Saint-Esprit est venu sur Elle et la Puissance du Très-Haut, l’a couverte, et « Avec la Voix de l’Archange Gabriel le Maître de l’Univers s’incarnait en Elle6» ! Ainsi Notre Seigneur Jésus-Christ est devenu participant réellement de notre nature en tout et complètement, hormis le péché. C’est donc ainsi que la nature déchue de l’homme, la nature Adamique portant les stigmates du péché, de la dégénérescence et de la corruption fut restaurée à sa première beauté. Mais elle fut en plus participante de la nature Divine ! La nature de l’homme restaurée et régénérée par la Grâce, dépasse l’état de l’innocence Adamique d’avant la chute. Car selon les Saints Pères, « Dieu devient Homme afin que l’homme puisse devenir dieu7 » C’est pour cela que Saint Grégoire le Théologien s’écrie : « O merveilleuse chute qui nous a valu un tel Salut ! » L’homme créé « un peu inférieur aux Anges8 », par la Grâce de Dieu, peut même surpasser l’état Angélique, c’est pour cela que nous chantons à la Très Sainte Vierge Marie : « Toi plus Vénérable que les Chérubins et incomparablement plus Glorieuse que les Séraphins » ! Je rejette toutes les doctrines occidentales, ignorées par les Saints Pères, sur le « péché originel » ou la prétendue « Immaculée conception de Marie » ou toute autre doctrine étrangère à la Sainte Tradition Apostolique de l’Église qui tendrait à déformer la place de la «  Théotokos – Mère de Dieu », identifiée à notre nature humaine et qui représente authentiquement toute l’humanité dans l’acceptation du Salut offert par Dieu. Dieu est également le Sauveur de la Très Sainte Vierge Marie, comme le dit Elle-même, et Elle est sauvée, Elle aussi, par la même Grâce que tous les rachetés. Elle n’est pas « La Mère de l’Église » dissociée de l’Église ou au-dessus de l’Église, mais Elle est la Mère de tous les croyants de l’Église, dont Elle fait Elle-même partie, occupant une place Unique ; une place qui lui a été préparée par Dieu dans le mystère du Salut.

    19. Je crois et je confesse que Dieu « glorifie ceux qui Le glorifient9» et qu’Il est « Merveilleux dans l’assemblée de Ses Saints10 » qu’Il est le « Sauveur du Corps de l’Église11 » selon les Saintes Écritures, et que nous sommes sauvés en tant que membres du Corps, et non dans une relation individuelle avec Lui indépendamment de l’ensemble de ce Corps. Je crois et je confesse que notre Dieu est « le Dieu de nos Pères 12» et qu’Il nous fait miséricorde à cause de notre filiation avec nos Pères qui étaient et sont Ses Saints et Ses Serviteurs, comme l’atteste les Saintes Écritures à plusieurs endroits13. Je crois et je confesse que, selon le Saint Apôtre Jacques, « la prière du Juste est puissante 14». Ceux que Dieu glorifie je les glorifie aussi, en tant que glorifiés par Lui. A cause de Celui qui les glorifie, je me confie à leurs prières et à leurs intercessions, comme en témoigne les Saintes Écritures depuis le temps de la Genèse où l’Ange du Seigneur conseille à Abimèlek de s’en remettre à l’intercession d’Abraham15. Je crois et je confesse que ma vénération envers les Saints est un culte agréable rendu à Dieu, car c’est à cause de Lui et pour Lui que je les vénère. Je ne vénère aucune autre créature, aucun autre être visible et invisible, en dehors de sa relation avec la Très Sainte Trinité ! Je ne vénère aucune personne pour sa propre vertu, mais pour « la Grâce qui lui a été faite », car c’est Dieu Lui-même qui accorde à Ses Saints le ministère de leur Intercession en notre faveur. Je les prie et je suis en communion avec eux, même après leur mort biologique, car la mort, selon le Saint Apôtre Paul, ne peut pas nous séparer de l’Amour du Christ16 qui nous unit ; et selon la promesse du Seigneur, ceux qui croient en Lui « ne meurent jamais, mais sont passés de la mort à la Vie 17».

    1- Lc 17 : 10.

    2- 1 Co. 4 : 7.

    3- 2 Co. 11 : 30.

    4- Ps. 50 : 5.

    5- Jn 16 : 8-9 ; Mt. 18 : 7 ; 1 Co. 1 : 21 ; 1 Jn 5 : 19.

    6- Mt. 1 : 16-25.

    7- Voir Saint Grégoire PALAMAS (cf. note 122 au chapitre 30), mais également tous les Pères Théophores et Docteurs de l’Église.

    8- He. 2 : 7-8.

    9-  Jn 17 : 10.

    10- Ps. 88 : 6.

    11- Ep. 1 : 22-23 ; 5 : 23 ; Col. 1 : 18, 24.

    12- Gn. 31 : 5 ; Dt. 10 : 15, 26 : 7 ; Jr. 11 : 3-5 ; 1er Esd. 7 : 27 ; 1Ch. 12 : 17 ; 2 Ch. 20 : 6 ; Ac. 3 : 13, 7 : 32 , 22 : 14.

    13- Voir les quelques références ci-dessus (n° 84).

    14- Jc. 5 : 16.

    15- Gn. 20 : 2-7.

    16- Rm. 8 : 37-38.

    17- Lc 20 : 34-36 ; Jn 5 : 24, 6 : 47 ; 1 Jn 3 : 14 ;

     

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