20. Je crois et je confesse que Dieu est adoré en esprit et en Vérité tout en sachant que le culte spirituel dû à Dieu n’est pas en opposition à la matière, mais que la matière a sa place juste et légitime dans le culte dû à la Sainte Trinité. C’est ainsi, que nous nous efforçons d’associer également tous les sens de notre corps pendant la prière afin que notre corps soit sanctifié dans tous ses sens. Je rejette l’opposition entre l’esprit et la matière. Je ne recherche pas dans les pratiques spirituelles la domination de l’esprit sur le corps, mais par la Grâce de Dieu la Sanctification de la totalité de mon être : corps, âme et esprit, comme les Saintes Écritures nous l’enseignent1, et selon l’interprétation que les Saints Pères attribuent aux termes âme et esprit. Je reconnais dans l’ascèse et la discipline corporelle un effort synergique de la part de l’homme, mais je rejette le mépris envers le corps comme étant une insulte envers la Création de Dieu. Pour cela je rejette le célibat qui aurait pour cause le dégoût du mariage légitime, ainsi que le jeûne qui aurait pour cause le dégoût envers les aliments carnés ; ceci en harmonie avec les Saints Conciles et les Pères. Je reconnais la place du jeûne dans la prière, je me crois soumis selon mes possibilités à tous les jeûnes et carêmes prescrits par l’Église, et je dénonce toute proposition de réforme des carêmes comme une atteinte à la Sainte Tradition de l’Église. Or même si je ne parviens pas, par faiblesse de corps et non par orgueil intellectuel, à pratiquer tous les jeûnes et carêmes prescrits par l’Église, je confesse néanmoins que c’est la Règle instituée par l’Église2 qui constitue la mesure à laquelle il faut continuellement tendre, avec l’aide de Dieu.
21. Je vénère les Saintes Icônes en parfaite harmonie avec le deuxième commandement du Décalogue3 et non en contradiction avec Lui. Car avant l’Incarnation de Dieu, toute représentation de Lui aurait été le fruit de notre imagination, une conception de la raison humaine sur Dieu qui est par nature et par essence Incompréhensible, Incognoscible, Incommensurable, Indescriptible, Immatériel, Inexprimable. Toute conception ou imagination sur Lui serait étrangère à Sa nature, serait fausse, irréelle et par conséquence une idole. Mais quand les temps furent accomplis, l’Indescriptible est devenu descriptible pour mon Salut. Selon le Saint Apôtre4, nous l’avons « vu de nos yeux, entendu de nos oreilles et touché de nos mains. » En vénérant les Saintes Icônes, je n’adore pas la matière, mais je confesse que l’IMMATERIEL par nature est devenu matériel à cause de nous pour habiter parmi nous, mourir pour nous, ressuscité dans Sa Chair et faire asseoir notre nature humaine, qu’Il s’est appropriée, à la droite du Père dans les Cieux. En embrassant l’Icône Vénérable de Notre Seigneur Jésus-Christ, je confesse la réalité relativement descriptible et absolument historique de Son Incarnation5, la réalité de Sa mort6 et de Sa Résurrection Corporelle7, Son Ascension au Ciel8 et Son Glorieux et Deuxième Avènement9.
22. Je vénère les Saintes Icônes en me prosternant devant elles et en les baisant, en leur attribuant un « CULTE PAR RELATION » confessant que l’Adoration est dû uniquement à la Très Sainte Trinité ! Par culte relatif, j’entends non un culte de deuxième catégorie car les créatures en elles-mêmes quelque soit leur nature n’ont droit à aucun culte. Dieu Seul, Qui est la cause et le but final de tout, a droit à notre culte, et Lui-Seul est digne de notre adoration ! Les Saints, leurs reliques et leurs icônes, nous les vénérons à cause de leur « RELATION » avec le Dieu Incréé. Les créatures sanctifiées par Dieu sont vénérées PAR RAPPORT à Lui, A CAUSE de Lui, et POUR Lui ! Tel fut depuis toujours l’enseignement de l’Église : « La vénération de l’icône se réfère au Prototype10! » Ne pas vénérer les Saints, ce serait nier la réalité de leur communion avec Dieu, et les effets de la Sanctification Divine, et de la Grâce opérante ! Je crois que le Christianisme est iconographique par essence et qu’il ne s’agit pas d’un élément humain ultérieurement ajouté à la Tradition de l’Église ! Je crois et je confesse que les Saintes Icônes ne sont pas uniquement des objets décoratifs et instructifs dans l’Église mais aussi des objets cultuels et sanctifiants, étant les ombres des choses célestes et comme autrefois l’ombre de l’Apôtre Pierre dans les Actes des Apôtres guérissait les malades11, ainsi les Saintes Icônes en tant qu’ombres des réalités célestes nous sanctifient !
23. En vénérant et embrassant les Saintes Reliques, je crois et je confesse que la Grâce de Dieu agit sur la totalité de notre être, et que le corps des Saints, en tant que Temple du Saint-Esprit12, participe à la Grâce sanctifiante de Dieu ! Ainsi Dieu peut agir même à travers les Saintes Reliques. Nous trouvons en effet dans l’Ancien Testament le témoignage de quelqu’un qui fut ressuscité en touchant les ossements du Saint Prophète Élisée13! Ainsi donc je ne vénère pas les Saintes Reliques par sentimentalisme et je ne les accepte pas uniquement comme documents historiques, mais je leur reconnais une valeur de Sainteté intrinsèque en tant que réceptacle de la Grâce Divine. Nous voyons également dans les Actes des Apôtres que les fidèles étaient guéris en touchant les ceintures et les mouchoirs des Apôtres14 , et même par leur ombre !
1- Lv. 11 : 44 ; 1 Co. 6 : 11 ; 1 Th. 4 : 3-5, 4 : 7 ; He. 12 : 14 ; Lc 1 : 72-75 ; Rm. 6 : 22.
2- Les références y sont multiples. Dans l'Ancien Testament (Ex. 34 : 28; Dt. 9 : 9-19) évoque l’expérience absolue de Moïse: quarante jours de jeûne et de prière pour recevoir de Dieu les Tables de la Loi. Plusieurs textes montrent la communauté israélite jeûnant pour prévenir ou mettre fin à une calamité ou à une crise, expiant ses fautes, sollicitant la compassion et le pardon de Dieu. Les individus, quant à eux, recourent au jeûne pour implorer l’aide divine ou obtenir le pardon Divin. Certains déchirent aussi leur vêtement, le remplacent par un sac et se couvrent de cendres, comme on le voit dans le Livre de Josué (7 : 6), en Jérémie (6 : 26), dans les Lamentations (2 : 10) ou dans le Troisième Livre des Rois (21 : 27 version des Septante ou Premier Livre des Rois version Hébraïque). Les jeûnes pour commémorer les événements qui ont conduit à la destruction du Temple sont mentionnés pour la première fois par le Prophète Zacharie (7 : 2-5 ; 8 : 19). Dans le Nouveau Testament Mt. 4 : 2, 17 : 20 ; Lc 2 : 37 ; 2 Co. 6 : 4-5, 11 : 27.
3- Dt. 5 : 8.
4- 1 Jn 1 : 1-2.
5- Mt. 1 : 16.
6- Mt. 27 : 45-50.
7- Mt. 28 : 1-20 ; Mc 16 : 1-20 ; Lc 24 : 1-53 ; Jn 20 : 1-31, 21 : 1-25.
8- Ac. 1 : 6-11.
9- Mt. 24 : 27 ; Jc. 5 : 7-8 ; Ac. 1 : 11 ;
10- 7ème Saint Concile Œcuménique de Nicée II / 787.
11- Ac. 5 : 14-16.
12- 1 Co. 6 : 19.
13- 4ème R. 13 : 21. Selon les Septante - (ou 2ème Livre des Rois selon le classement Hébraïque)
14- Ac. 5 : 14-16, 19 : 11-12.
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