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Mémorandum au sujet du Calendrier Orthodoxe (11)

 

Saint Nicodème de l'Athos.jpg

+ Notre Saint Père Théophore Nicodème l'Hagiorite +

Possibilité de changer le calendrier

 

            Pour nous tendre un piège, les innovateurs ont recours au sophisme suivant : « L’Église peut-Elle changer le calendrier ou non ? » Les nouveaux-calendaristes n’ignorent certes pas qu’il y a des questions auxquelles il est impossible de répondre par OUI ou par NON ! Supposons que nous disons à quelqu’un qui ne s’enivra jamais de sa vie : « T’es-tu arrêté de t’enivrer ? ». Notre interlocuteur ne peut évidemment répondre ni par OUI ni par NON. En effet, s’il répond OUI, il reconnaît s’être enivré dans le passé ; s’il dit  NON, cela signifie qu’il continue de le faire. Toutefois, notre interlocuteur ne s’est jamais enivré et il doit nous répondre AUTREMENT que par un trop simple OUI ou un NON !

            Plaçant cette question sous un mauvais angle, ils nous posaient une question pernicieuse sur la possibilité de l’Église de modifier son calendrier. Si nous répondions : « OUI », ils nous considéraient comme schismatiques pour avoir été séparés de leur communion ; si nous répondions : « NON », ils nous considéraient comme ritualistes et en train d’idolâtrer avec les jours !

            Mais ils réussirent encore une autre chose. Par cette question perfidement posée, ils arrivèrent à enflammer le zèle des plus simples parmi nous afin qu’ils arrivent à des conclusions hâtives, des sentences et des dogmatismes qui n’étaient pas mûrs, entrainés ainsi hors du terrain de la Foi Orthodoxe qui est sans curiosité malsaine, sur le terrain glissant de la scolastique. De cette manière, les nouveaux-calendaristes ont obtenu deux choses :

1-      Ils ont arraché des « professions de foi » hâtives qu’ils utilisent par la suite pour nous confondre en nous prétextant ignorants en matière théologique.

2-      Par la divergence créée, des passions se sont enflammées parmi les Vrais Chrétiens Orthodoxes, des opinions se sont arrêtées et ceux-ci furent divisés au préjudice de tous.

 

            A l’exemple de Notre Sauveur, nous répondrons aux nouveaux-calendaristes par une autre question se basant sur la même logique. : « L’Église peut-Elle changer le signe de la Croix, l’ordre des offices, la suite des carêmes, l’habit du clergé, le Canon Pascal, les textes liturgiques et les autres Traditions ? Car en agissant ainsi, Elle ne multiplie pas les Personnes de la Sainte Trinité, et Elle ne se dresse pas contre la Virginité de la Très Sainte Mère de Dieu !

            La réponse qu’ils nous donneront, qu’ils l’appliquent également à la question du calendrier. En effet, nous n’avons jamais considéré le calendrier au dessus du reste de la Tradition de l’Église Orthodoxe. Quand nous disons TRADITION, nous entendons la PRATIQUE, l’EXPRESSION et la VIE de notre Église en tout : Offices, rituel, carêmes, iconographie, musique, architecture, etc., et pas seulement le calendrier.

            Nous rappelons aux nouveaux-calendaristes une anecdote de leur propre journal « La Lutte Ecclésiastique » au sujet de la « colombe » déplumée. En effet, si nous prenons une colombe et que nous la déplumions, nous laisserons certes intacts, son cœur, son estomac et ses poumons. Pourtant notre colombe déplumée MEURT ! Ainsi, nous pouvons changer beaucoup de choses dans la vie de l’Église, sous prétexte qu’elles ne sont pas soi-disant « des dogmes » et ainsi nous pouvons, d’une façon légaliste, tuer l’Orthodoxie sans toucher à SES DOGMES !

            Il dit donc fort bien le Théologien Dyonisios Mpatistatos qu’il est impossible de distinguer entre les choses PRIMORDIALES et SECONDAIRES car toutes portent le SCEAU DU SAINT-ESPRIT. Pour cela, dès que nous constatons qu’une chose, si infinitésimale soit-elle, constitue une TRADITION de l’Église, nous ne la touchons pas irrespectueusement et d’une façon rationaliste, mais nous disons avec Saint Jean Chrysostome : « S’agit-il de la TRADITION ? N’en demande plus rien ! »

            Nous rappelons à la hiérarchie de l’Église de l’État de Grèce le cas du prophète Balaam de l’Ancien Testament. Celui-ci avait reçu l’ordre de Dieu de ne pas aller maudire Israël car il était béni. Mais, attiré par l’argent offert par Balaq, le « prophète insensé » demanda à Dieu qui venait de lui interdire clairement : « N’y vas pas ! » lui réclame : « Puis-je y aller ? », montrant ainsi la malignité de son intention qu’il désirait masquer derrière la légalité d’une autorisation de la part de Dieu ! Mais le Dieu de la LIBERTÉ lui répondit : « VAS-Y ! » pour mettre à jour son « prétexte de péché » !

            Ainsi donc, les nouveaux-calendaristes se trouvent en face d’une Église qui pendant des siècles entiers :

- Par des Conciles, Sigilliums, Anathèmes, Publications, en pleine connaissance du problème, rejette volontairement la réforme du calendrier ;

- Pendant vingt siècles proclame qu’Elle n’est pas un OBSERVATOIRE car : « L’Église ne se préoccupe pas de l’exactitude du temps ! »

- Considère la question comme un « enfantillage » qui manque de sérieux ;

- Voit en elle le renversement de Ses Canons inspirés de Dieu et le danger qui menace Ses fidèles ;

- Elle proclame que les questions de détail de l’exactitude des temps ne la préoccupent pas, car « le temps passe » qu’il soit compté correctement ou d’une façon erronée, tandis qu’Elle est ÉTERNELLE dans Sa nature, Elle est par la grâce : « AU-DESSUS DU TEMPS ! »

- Elle s’exprima, elle prit position sur l’affaire en question et son REFUS devint dorénavant partie intégrante de Sa TRADITION, ne supportant plus aucune autre discussion ;

            Et cependant les nouveaux-calendaristes continuent de nous poser des questions du genre : « Est-il dogmatique ? Est-il primordial ou secondaire ? L’Église, peut-Elle changer le calendrier ou non ? » Etc., etc.

            Écoutez bien, chers nouveaux-calendaristes, au moment où tout ceci ne vous suffit pas, vous êtes comme les Nestoriens qui tentaient les Orthodoxes en prétextant que le terme « THEOTOKOS » n’est pas dans le Crédo, car la définition : « Né du Saint-Esprit et de Marie la Vierge » était pour eux insuffisante et ne les satisfaisaient pas ! Quand on veut objecter on peut toujours le faire !

            Vous ressemblez aux latins qui, malgré que les deux phrases existent dans le Crédo d’une façon à former une OPPOSITION :

- Qui procède du Père,

- Qui est Adoré avec le Père et le Fils,

Toutefois, tentaient les Orthodoxes en leur objectant : « Est-il écrit quelque part dans le Crédo que le Saint-Esprit, procède du Père SEUL ? » Comme si les Saints Pères qui savaient parfaitement qu’Il est Adoré (le Paraclet) avec le Père et le Fils, hésitèrent par ignorance ou par doute de compléter la première !! Comme chaque pièce de monnaie a deux faces, telle sera aussi notre réponse à votre égard !

OUI ! L’ÉGLISE PEUT changer le calendrier et nous vous présenterons même des arguments. Mais ils ne vous seront d’aucune utilité à rejeter : Ni les malédictions des Saints Pères dont vous vous êtes épaulés en conduisant la Sainte Église dans un SCHISME ; ni l’héritage de « la lèpre de Ghiezi et la pendaison de Judas » que vous a léguées le Patriarche de Constantinople Cyrille en 1756.

            L’Église peut même faire descendre le Ciel sur la terre, car Elle « est PLUS HAUTE QUE LE CIEL » d’après Saint Jean Chrysostome et vous vous demandez « si Elle peut ? » changer des calendriers et des agendas ?

            Nous n’avons jamais nié à l’Église le droit et la possibilité de l’adaptation de Ses fêtes ! Tout simplement nous disons qu’en 1924, ce n’est point l’Église qui a fait ce changement, mais les innovateurs loups-bergers qui, d’après l’Apôtre, « parlent des choses ambigües » qui « sont sortis du milieu de nous sans être des nôtres » !!!

            Est-ce que jusqu’au Xème siècle la Transfiguration du Sauveur n’était  pas fêtée 40 jours avant le Vendredi Saint, à savoir la première semaine du Carême ? Mais la Sainte Église décida et changea la date et décréta que la Fête aurait lieu le 06 août plus solennellement, à savoir 40 jours avant l’Exaltation de la Sainte Croix, qui est considérée par nous, Orthodoxes, comme un « deuxième Vendredi-Saint » ! D’une fête mobile elle a fait une fête fixe.

            Saint Jean Chrysostome ne se fut-il pas endormi le 14 septembre à savoir le jour même de l’Exaltation ? Toutefois, la Sainte Église décida de célébrer sa sainte mémoire d’une façon plus solennelle le 13 novembre !

            La fête de l’Annonciation, si elle coïncide avec le Vendredi Saint, n’est-elle pas transférée le jour même de la Sainte Pâque, ou la fête de Saint Georges n’est-elle pas transférée pendant la semaine pascale, quand la Pâque est « tardive » ? On pourrait donc multiplier les exemples !

            Ainsi, l’Église n’a-t-Elle pas changé le jour officiel de l’équinoxe du printemps astral, en adoptant une date conventionnelle (21 mars) afin de ne pas fêter en même temps que les juifs ?

            Certes donc, ELLE LE PEUT ! Mais l’Église étant APOSTOLIQUE, Elle agit toujours aussi d’une façon Apostolique ! Que dit le divin Apôtre ? : « Tout m’est permis, mais tout n’est pas UTILE » (I Corinthiens 6 : 12)

            Parce qu’Elle a jugé que la réforme du calendrier grégorien « N’EST PAS UTILE », Elle refusa cette réforme ; par des ANATHÈMES Elle exprima Sa décision, rendant ainsi officiellement le calendrier ecclésiastique en vigueur, partie intégrante de Sa Tradition. EN TANT QUE TRADITION, le calendrier NE CHANGE PAS. Car la Sainte Église est le CORPS du Fils de Dieu Incarné et IMMUABLE qui « Est LE MEME hier, aujourd’hui et dans les siècles des siècles ! » (Hébreux 13 : 8)

            Ainsi donc comme Dieu « NE PEUT PAS se nier Lui-Même » (2 Timothée 2 : 12) ainsi la Sainte Église du Christ, se nier Elle-Même et nier SA SAINTE TRADITION : « ELLE NE LE PEUT PAS ! »

 

            Maintenant, c’est aussi notre tour de poser une question aux nouveaux-calendaristes : « POURQUOI ? demandez-vous à l’Église de changer Son calendrier et d’annuler Ses Anathèmes que Sa conscience s’est appropriée et qu’Elle respecta pendant quatre siècles entiers ?

            Jusqu’à ce jour, ce « POURQUOI ? » est resté et reste SANS RÉPONSE ! Aucun besoin réel, ni aucune raison valable, ne fut jamais présenté. On a seulement remâché des arguments sacrilèges, matérialistes, anorthodoxes de l’esprit occidental décadent. Un désir de singerie, une adaptation par paresse aux exigences d’un monde de plus en plus apostat !

            Que les intéressés nous disent avant « POURQUOI » et ensuite nous verrons ce que répondra L’ÉGLISE et quelle ÉCONOMIE Elle appliquera sans porter atteinte à Sa Tradition !

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