+ Notre Très Sainte Mère de Dieu Portaïtissa de la Sainte Montagne de l'Athos. +
De plus, chaque homme sensé et bien-intentionné peut comprendre qu’à cause de la divergence des conditions de vie entre les deux églises, autrement s’exprime l’Économie de l’Église Grecque des V.C.O. et autrement celle de l’Église Russe de la Diaspora !
D’ailleurs, la reconnaissance des vrais chrétiens orthodoxes de Grèce par le Synode Russe et son attitude envers les clercs Grecs de la Diaspora, qui se sont réfugiés sous sa protection canonique, ont enlevé tout soupçon semé dans les cœurs des fidèles par la façon de présenter les choses du P. Athanase Gievtits, car quelle comparaison peut exister entre le Métropolite Philarète et Ieronymos ?
Nous devons donc examiner si la TOLÉRANCE PARTIELLE du calendrier grégorien dans les limites de l’Église Russe de la Diaspora a comme mobile l’ECONOMIE ou l’INDIFFERENCE, comme aussi s’il y a relation et comparaison possibles entre l’attitude missionnaire de l’Église Russe de la Diaspora et l’arbitraire de l’Église Grecque de 1924.
S’il s’agit du Salut des âmes et de l’intérêt de l’Église, non seulement sur le CALENDRIER nous appliquerons une économie, mais peut-être encore davantage. Le CALENDRIER ne constitue pas UN BUT EN SOI. C’est le Salut des âmes qui est un but en soi ! Ainsi, bien sûr si le salut des âmes nous oblige à une certaine CONDESCENDANCE, certes ceci n’est nullement un péché. Car cette condescendance ne s’effectue pas dans le but d’un mépris des institutions ecclésiastiques, mais imposée par une NÉCESSITE ! Saint Jean Chrysostome dit aussi que Dieu : « Loue la bonne intention » ! Sauf qu’une telle nécessité n’a pas existé en 1924.
Si quelqu’un n’est pas d’accord avec ce qui précède il faut donc aussi condamner Saint Basile le Grand qui en cas de nécessité ne citait pas le Saint-Esprit aux ecphonèses ! Mais est-ce que nous pouvons soupçonner l’Aigle de Césarée et la gloire de toute la Cappadoce d’être un « Pneumatomaque » ? Qu’à Dieu ne plaise ! Pour cette Économie de Saint Basile, Saint Théodore le Studite pense qu’au moment où cette attitude ne causait pas un « DOMMAGE » dans l’Église, elle peut être acceptée. « Pour nous, dit-il, aucun dommage n’en résulte, puisque par d’autres mots nous connaissons que l’Esprit est Dieu (la vérité repose sur l’intelligence et non sur les sons vocaux) ! Ce serait un grand dommage causé à l’Église par un homme, car la Vérité serait persécutée… mais ces choses faites pour un certain temps n’ont rien de blâmables ! » Ainsi donc, nos adversaires doivent premièrement nous démontrer que l’économie appliquée au calendrier [1] n’a pas comme but d’éviter un « GRAND DOMMAGE » ! Mais si les intentions de l’Église Russe visent le salut des âmes, peut-être pourrions-nous avoir une opinion différente, et selon Saint Théodore : « n’ont rien de blâmable ! »
La différence qui existe entre SAINT BASILE et MACEDONIOS, existe entre l’Église Russe de la Diaspora et l’Église Grecque sur la question du calendrier. Il est vrai que pour des buts missionnaires l’Église Russe non seulement a fait et continue de faire une ÉCONOMIE concernant le calendrier occidental, mais aussi concernant la Pascalie occidentale, et également avec le rituel occidental.
Cela étant dit, ceux qui veulent à tout prix se scandaliser qu’ils se scandalisent, mais ceux qui veulent comprendre qu’ils comprennent !
Cependant, si par exemple, l’Église Russe de la Diaspora permettait, ne serait-ce qu’à une seule de ses communautés de changer le calendrier orthodoxe pour l’occidental, ceci assurément la placerait sur le même niveau que l’Archevêque Chrysostome Papadopoulos. Mais, quand Elle est en face de communautés spirituellement fragiles et pauvres, son devoir est de les attirer avec humilité et douceur vers le Christ et la Vérité, même si pour cela Elle doit « pendant un certain temps » agir avec condescendance jusqu’au calendrier et la Pascalie occidentale !
Que celui qui est de bonne foi prête attention :
- Il y a quelques années, la mission orthodoxe Hollandaise demanda sa dépendance canonique à l’Archevêque de l’Europe Occidentale, et ensuite à l’Archevêque de San-Francisco Monseigneur Jean Maximovitch de Bienheureuse mémoire. A cette mission fût accordé l’usage du nouveau calendrier et de la Pascalie occidentale, avec le rituel orthodoxe.
- La mission Française ayant déjà l’usage du calendrier et du rituel occidental, demanda que lui soit accordée aussi la Pascalie occidentale comme aux Hollandais. Or, le même Archevêque qui accorda cette Pascalie aux Hollandais, la refusa aux Français !
- Quelques années après l’Archevêque actuel de l’Europe Occidentale S.E. Mgr Antony, retira aux Hollandais l’usage de la Pascalie occidentale qui leur fût accordée auparavant, pendant un certain temps.
- Des communautés Françaises dépendantes du Synode (sous le Doyenné du T.R. Higoumène Ambroise) la communauté de Lyon et celle de Paris, ont quitté le calendrier grégorien pour adopter celui de l’Orthodoxie !
- Dernièrement, deux communautés russes, une en Floride et une en Pennsylvanie, ont demandé d’adhérer au Synode de Monseigneur Philarète. Les communautés russes dépendaient autrefois de la dite « METROPOLIA » qui leur avait permis de changer au profit du calendrier grégorien. Mais dans ce cas, notre Synode exigea le rejet du calendrier grégorien et le retour au calendrier orthodoxe. Ces communautés n’ayant pas accepté, leur demande fût rejetée. Le Saint Synode donc sait parfaitement discerner et être selon les différents cas : aussi bien SOUPLE que STRICT !
Tout homme sensé se rend parfaitement compte qu’il se trouve en présence d’une véritable « ECO »-« NOMIE » (liter.= GERANCE DE LA MAISON) où se trouvent simultanément la souplesse et la rigueur, l’accord et le refus, la condescendance et le provisoire. Tout regarde vers l’INTERET ET LE SALUT DES FIDÈLES et partout on observe une LIGNE ASCENDANTE ! Tandis que dans le cas de la hiérarchie d’Hellade on remarque une LIGNE DESCENDANTE. Et peu importe à quel niveau on se trouve, l’essentiel étant la DIRECTION CHOISIE !
Si l’on demande au Synode de la Diaspora pourquoi il tolère l’usage partiel du calendrier dans ses limites, il répondra : « Pour sauver des âmes, je dois quelque fois marcher « au pas des petits enfants », comme le Patriarche Jacob » ! Mais si l’on pose la même question à Chrysostome Papadopoulos et Mélétios Metaxàkis, que répondront-ils ? Le calendrier orthodoxe faisait-il obstacle au salut des fidèles, et fallait-il le changer ? Voilà comment il est possible que des faits véritables soient placés sous un ANGLE DÉFORMANT afin de leur donner une tout autre interprétation avec la méthode perfide du P. Athanase Gievtits.
De même, Père Neketas Palàssis, Père Panaghiotis Karathanàsis et le Diacre Photius Touloùmis qui, avant de dépendre du Saint Synode, étaient des nouveaux calendaristes, et maintenant tous nous suivons le calendrier des Saints Pères. Y-a-t-il meilleure preuve que le calendrier orthodoxe constitue l’expression de la spiritualité de notre Synode ?
En Postface
Il va sans dire, que le présent exposé ne revendique pas le lieu d’une définition dogmatique, et ne se présente pas comme la solution du problème. Bien que tout le peuple du Seigneur soit le « gardien de la Vérité », la définition, toutefois, des dogmes et de toute la Tradition ecclésiastique, est l’œuvre du Synode de la hiérarchie. En effet, le Synode de la hiérarchie constitue la bouche de l’Église, mais naturellement dans la mesure où les hiérarques membres du Synode sont authentiquement orthodoxes, c’est-à-dire qu’ils n’enseignent aucunes des hérésies reconnues comme telles par les Saints Conciles ou les Saints Pères.
Parce que mon indignité ainsi qu’une grande multitude de fidèles avons trouvés dans la respectable personne de Votre Éminence « le hiérarque qui nous convenait » qui nous a accordé jusqu’à maintenant tant de preuves et de garanties au sujet de l’Orthodoxie, et que votre enseignement est aussi clair que le cristal, et que vous prêchez la Sainte Tradition de l’Église Orthodoxe : Sainte, Immaculée, complète, scellée par Dieu, et non sujette à diverses variations, je trouve une audace filiale, qui m’autorise à vous adresser ce mémorandum.
En effet, la Tradition enseigne que nous, les Prêtres et les Diacres, nous sommes les yeux des Évêques, mais l’œil n’est que l’organe de l’esprit et c’est à l’esprit de juger ce que les yeux voient.
Ainsi donc, je tente d’exprimer les oppositions qui se présentent dans la conscience de centaines de milliers de chrétiens orthodoxes, (ainsi que de la mienne) à la suite de la réforme du calendrier. Même si à mon « zèle » « l’intelligence » fait défaut, je suis confiant envers le Seigneur que le bon jugement paternel de Votre Éminence saura compléter les lacunes de ma foi, et corriger les points sur lesquels, éventuellement, je me trouverais égaré ou je manquerais de précision.
Je dis ceci non par flatterie, qu’à Dieu ne plaise, mais ayant les preuves de l’amour de Votre Éminence envers l’Église, un amour sincère et sans arrière pensée, ce serait une arrogance de ma part de prétendre aimer l’Église plus que vous, ou de savoir et mieux servir Ses intérêts. Grâce à Dieu, jusqu’à présent je n’ai pas eu une telle tentation, mais je sens en moi la liberté et la confiance d’un fils envers son père.
Depuis longtemps je désirais publier certains textes officiels de source grecque, se rapportant à la question du calendrier, inconnus de la Diaspora, dans lesquels on voit bien clairement la relation du calendrier avec les hérésies de l’œcuménisme et du modernisme, qui se cachent sournoisement derrière cette question, « insignifiante » pour certains !
Mais la proximité de la convocation du Grand Concile de notre Très Sainte Église m’oblige à remettre à plus tard ce travail d’information, et à rédiger ce présent mémorandum dans l’espoir qu’il retiendra l’attention de Votre Éminence sur nos préoccupations spirituelles.
Par manque de temps, il est impossible de recourir aux originaux de sources invoquées, qu’il me soit donc pardonné de me référer simplement aux différents ouvrages écrits à ce sujet par ceux qui depuis plus de 50 ans luttent en faveur de la Piété Chrétienne Ancestrale.
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7. Appel à S.E. L’Archevêque VITALY, (Archevêque de Montréal et du Canada de l’Église Orthodoxe Russe Hors-Frontières.)
A présent Éminence, après toute la peine que vous vous êtes donné à prendre connaissance de nos conflits de conscience ; dans quelques jours dans l’Éparchie Archiépiscopale de Votre Éminence sera convoqué le Grand Concile de la Hiérarchie de notre Sainte Église. Nous vous en prions au nom des millions de fidèles, non seulement Grecs, mais aussi Roumains, Russes, Bulgares et autres, de demander au Saint Synode selon les normes de la Tradition : « SUIVANT LES SAINTS PÈRES » et en harmonie avec les Conciles précédents, de condamner elle aussi cette fabrication occidentale qui fût la cause de tant de maux, et d’une telle confusion.
Que le Saint Synode nous pardonne également à nous, les vrais chrétiens orthodoxes, pour tout ce qu’en tant qu’hommes revêtus de chair et habitant ce monde (« car tous nous sommes fautifs sur plusieurs choses » dit le Saint Apôtre), nous avons éventuellement fait le mal, négligé d’avoir fait le bien ou, si nous avons en quelque chose agit précipitamment, ou parlé outre mesure, ou encore passionnellement nous nous sommes tournés contre quelqu’un. Que Dieu nous pardonne par les prières du Saint Synode, et de votre Éminence afin que nous mettions, d’après les Saints Pères, un nouveau « COMMENCEMENT » pour une marche commune de tous les Vrais Chrétiens Orthodoxes du monde entier et ce, sur la base de la Foi non-innovée. Amen !
Confiant en votre aide et votre affection paternelle, j’ai osé la rédaction de ce mémorandum, en souhaitant dans mon indignité, que le Dieu du Ciel, par l’intercession de la Très Sainte Mère de Dieu et toujours Vierge Marie, et de tous les Saints, vous accorde beaucoup d’années dans Sa Sainte Église, dans l’intégrité, en honneur, en santé, vivant de longs jours dispensant fidèlement la Parole de la Vérité de Notre Seigneur Jésus-Christ.
De votre Éminence, fils soumis et obéissant. Révérend Père Basile SAKKAS.
Écrit à Genève (Suisse) le quatre du mois d’août 1971, Mardi, faisant mémoire des Sept Saints Adolescents d’Éphèse : Maximilien, Exacustodien, Jamblique, Martinien, Denys, Antonin et Constantin (ou Jean) ; de notre Sainte Mère Eudocie et du transfert de ses Saintes Reliques ; et des Saints Martyrs Thathouel, Ias et leur suite.
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+ Le Saint Monastère d'Esphigménou du Mont-Athos, avec nos bien-aimés Pères Zélotes. +
[1] Et ce n’est pas le moment maintenant de parler des autres aspects de l’Économie de l’Église Russe, néanmoins l’esprit reste le même.