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  • Il y a qu'une seule Eglise.

     

    Archevêque Sébastien Métropolite de l'Eglise de Chypre et Successeur de Monseigneur Epiphane de Bienheureuse mémoire..jpg

    Monseigneur Sébastien Métropolite de l’Église Orthodoxe de Chypre (successeur de Monseigneur Épiphane de Bienheureuse Mémoire)
     
     
    QUI SE SÉPARA DE L'AUTRE ?


    On entend souvent des expressions comme celles-ci : "Quand l'orient se sépara de l'occident", "quand les orthodoxes se séparèrent de l'église romaine", "les grecs schismatiques" (voir Larousse) et maintenant, comme l'exige la courtoisie œcuménique..."les frères séparés"! Ainsi, dans la conscience des peuples occidentaux, se forma la conviction qu'en 1054, l'église orthodoxe de l'orient...se sépara de Rome "pour diverses raisons historiques et par la méchanceté des hommes".


    Une mise au point est donc nécessaire. En réalité, nous ne nous sommes jamais séparés de qui que ce soit. En effet, le 34ème canon apostolique prescrit : "Les évêques de chaque nation doivent savoir qui est le premier d'entre eux, le considérer comme leur tête, et ne rien faire sans son opinion, mais faire seulement ce qui incombe à chacun dans son territoire et les pays qui lui sont annexés. Mais lui aussi (le premier) ne doit rien faire sans l'opinion de tous. C'est seulement de cette façon qu'il y aura la concorde et que Dieu sera glorifié par le Seigneur dans le saint Esprit..."Ainsi donc, la structure ecclésiale de l'orthodoxie est basée sur la tradition apostolique qui prescrit le système des Églises autocéphales, structurées indépendamment les unes des autres, en "circuit fermé", si l'on peut dire, quant à leur administration et leurs affaires internes.

    Aucune interdépendance juridique n'a jamais existé entre les Églises autocéphales, chacune jouissant d'une complète autonomie. L’Église orthodoxe ne connaît pas et n'a jamais connu une autre forme de structure ecclésiale. Si par la suite différentes Églises autocéphales, pour des raisons purement historiques et humaines, ont joui d'un certain prestige ou d'une certaine primauté (dans l'ordre chronologique suivant : Jérusalem - Antioche - Rome - Constantinople), ceci était d'ordre purement honoratif et moral, mais n'a jamais impliqué une suprématie canonique d'une Église locale par rapport à une autre Église locale, ni un centralisme concernant l'ensemble de l’Église.

    Chaque Église locale constitue à elle seule l'image de la plénitude ecclésiale !

    Telle a été depuis toujours la relation entre les Églises orientales et occidentales, car à l'époque toutes les Églises de l'occident (par exemple l’Église d'Espagne) n'étaient pas absorbées par Rome.

    Nous ne connaissons pas et n'avons jamais connu un canon équivalent ayant prescrit une autre structure ecclésiale que celle définie par le 3ème canon apostolique susmentionné. Nous n'avons donc jamais été sous la tutelle juridique et canonique romaine de telle façon que l'on puisse nous imputer une "révolte", un "schisme", ou un "détachement" d'une hiérarchie supérieure. Nous n'avons jamais existé comme fraction d'une Église ayant un chef suprême sur la terre.

    Nos relations avec Rome, à part une primauté en dignité stipulée par le 28ème canon du 4ème concile œcuménique, étaient des relations d'Eglises-sœurs, d'égale à égale, et nous n'avons jamais existé en tant que dépendance ou annexe de l’Église romaine.

    Le canon en question dit : "Les pères ayant attribué l'ancienneté (ou la doyenneté) au trône de l'ancienne Rome, car il était dans une ville régnante..." et non à cause d'un prétendu droit divin découlant de la succession de saint Pierre.

    Même si l'on prend au sérieux les contestations ultérieures des papes à ce sujet, il n'en est pas moins évident que, d'après les canons apostoliques et œcuméniques, "les grecs" n'ont jamais reconnu chez le pape de Rome autre chose qu'une primauté d'honneur PRIMUS INTER PARES (premier entre égaux). Mais si, dans l'antiquité, des papes ont prétendu à un "droit divin de primauté", ceci a toujours été repoussé par les Grecs (au sens large) comme une prétention unilatérale d'une Église locale. On ne peut donc pas parler d'une acceptation de l’Église indivise" sur les prétendus "droits divins" de l'évêque de Rome ; plusieurs papes ont d'ailleurs dénoncé cette idée comme complètement absurde.

    Il n'y a donc jamais eu "coupure", "rupture" ou "séparation" canonique et juridique des Églises orthodoxes du siège de Rome, pour la pure et simple raison que les Églises orthodoxes ont toujours été "AUTOCEPHALES" et "AUTONOMES" depuis les origines de leur Tradition apostolique. Ce serait tout bonnement faire preuve d'ignorance que de supposer par exemple que l'autocéphalie et l'autonomie des Églises orthodoxes est, soit un phénomène ultérieur et tardif, soit un élargissement de pouvoir local, concédé comme un avantage ou un privilège accordé par une hiérarchie dominante. L'autocéphalie des Églises orthodoxes est donc née avec elles, elle fait partie intégrante de de leur hypostase.

    Les patriarches de l'orient n'ont jamais été des... cardinaux, mais égaux du patriarche de l'occident. Les patriarches d'orient ont toujours été autonomes depuis leur origine au même titre que le patriarche d'occident ! (Que l'on excuse nos répétitions, mais il faut que l'on prenne enfin conscience !) Par conséquent, appeler les grecs "schismatiques" ne peut être qu'ignorance ou malhonnêteté théologique.

    D'autre part : les ruptures entre l'orient et l'occident avant la date fatale de 1054 représentent une période de temps qui au total dépasse largement deux siècles. Ces ruptures ont été réitérées (nous indiquons ceci pour que l'on ne suppose pas que les grecs sont "tombés" dans le schisme par inadvertance !) Si ces ruptures ont été réitérées, c'est qu'elles ont été conscientes : ce qui prouve que les grecs d'avant 1054 ne considéraient pas comme une condition sine qua non de leur plénitude ecclésiale la communion in sacris avec l'ancienne Rome ! Ces ruptures ne pourraient pas s'expliquer si les grecs avaient considéré le pape comme le chef de l’Église catholique. Mais ces ruptures (et autres actes et attitudes que nous verrons plus loin) montrent bien que pour eux dès le début de l’Église indivise, l'interruption de la communion in sacris n'amoindrissait guère leur plénitude ecclésiale. Ils ne se sentaient pas mutilés à cause de cette interruption, mais pouvaient vivre dans la plénitude de la grâce soit avec le pape, soit sans lui.

    Quand avons-nous jamais fait amende honorable au pape pour avoir méprisé sa fonction de soi-disant "chef infaillible de l’Église", "vicaire de Jésus Christ sur la terre" et "par droit divin successeur de l'apôtre saint Pierre", ou bien quand l'avons-nous reçu et confessé comme tel ?

    Celui qui ignore avec quelle véhémence l'orient orthodoxe, pendant des siècles avant la date de 1054, a combattu les innovations dogmatiques et liturgiques de l'occident (Filioque, jeûne du samedi, célibat des prêtres, chrismation par l'évêque seul, azymes), et qui n'a pas connaissance des excommunications qui se croisaient alors de part et d'autre, ne peut évidemment pas comprendre facilement l'indépendance complète que l'orient orthodoxe a toujours opposée à Rome, prétentieuse alliée de l'empereur carolingien.

    Le seul fait que nous puissions convoquer un concile et excommunier le pape, et même l'anathématiser dans certains cas (Honorius), prouve que nous ne l'avons jamais admis ni comme notre chef, ni que nous ne l'avons jamais tenu pour infaillible à cause de sa fonction sine concessum ecclesiae (sans le consensus de l’Église). Car comment aurions-nous pu excommunier "notre chef", qui par sa fonction même recevait le don de l'infaillibilité, sans avoir besoin du consentement de l’Église ?

    Il ne faut donc pas confondre les orthodoxes avec les prétendus "patriarches" uniates et leur position servile et pitoyable dans les conciles de Rome, se dégradant en prenant le nom de... cardinaux !

    Nos patriarches à nous ne furent jamais cardinaux. Chaque Église autocéphale, en orient orthodoxe, désignait, choisissait, élisait, sacrait et intronisait ses évêques et ses patriarches par sa propre initiative et sous sa propre responsabilité. Une fois que le patriarche était sacré et intronisé, on communiquait son nom aux autres patriarches comme signe d'unité et de catholicité de l’Église. Mais nos évêques ou nos patriarches ne furent jamais élus ou désignés par le pape, et ils n'ont jamais reçu de lui aucune investiture ! De plus, nos patriarches, quand ils le jugeaient opportun, excommuniaient le pape de Rome, ce qui montre bien que leur comportement envers lui a toujours été un comportement d'égal à égal.

    En outre, depuis toujours nous avons eu des litiges avec Rome au sujet des revendications territoriales (par exemple l’Église de Bulgarie, grecs de Sicile, etc.). Au cours de ces litiges, le patriarche de Rome et celui de Constantinople demandaient le rattachement d'un même territoire à sa propre Église locale. Cette revendication serait aussi un non-sens si Rome avait été la maîtresse de toute l’Église : comment aurait-elle pu revendiquer quelque chose auprès de Constantinople, soi-disant sous sa juridiction, si Constantinople elle-même lui avait appartenu !

    Nous ne nous sommes donc pas séparés après 1054 tout en étant soi-disant au fond "catholiques romains", ou "fortes-têtes" (un peu selon le modèle des "libertés gallicanes" ou du "concile de Bâle"), mais l'ORTHODOXIE a depuis toujours eu sa propre voix, qu'elle a toujours fait entendre, et cette voix n'a jamais confessé le système de la papauté ! Nous n'avons jamais été des "catholiques qui s'ignorent", mais bien au contraire, nous avons toujours protesté contre toutes les innovations de Rome dès le début et très énergiquement.

    Nous avons toujours considéré le système de la papauté comme une prétention orgueilleuse, comme un système adultérin et complètement étranger à la sainte Tradition apostolique ! Nous ne nous sommes donc jamais séparés, mais nous avons toujours dénoncé et protesté contre les innovations romaines.

    On nous a toujours accusés de "frigidité" maladive, au lieu de reconnaître notre IMMUABILITÉ ! Nous confessons un Christ éternel et immuable, et l’Église, son Corps et son Épouse, également éternelle et immuable à l'image de son divin Époux. Les pratiques de la vie ecclésiale jusqu'à ses détails les plus minimes : jeûnes, habits, coutumes, portent le sceau du très saint et vivifiant Esprit, et on ne peut y toucher sans crainte et tremblement. Si pour le culte de l'ancienne Alliance, Dieu n'a pas négligé les détails les plus insignifiants, allant jusqu'à indiquer la couleur des poils de chèvres pour la fabrication de la tente sacrée et le nombre des piquets à utiliser, quelle vénération ne devons-nous pas maintenant au culte de la grâce, dans lequel nous sommes en face non d'une loi gravée sur la pierre, mais du Législateur lui-même ?

    Qui a autorisé les latins et leur pape à mettre les affaires sacrées du culte divin sens dessus-dessous, à mettre la vie de l’Église à la remorque du véhicule de ce monde mensonger et périssable, de couper, d'ajouter, de changer, de modifier ? D'où tiennent-ils leurs traditions d'AGGIORNAMENTO, de RENOUVELLEMENT, d'ADAPTATION ?

    Que l'on nous montre si nous-mêmes avons changé quoi que ce soit en matière de dogmes, de structure ecclésiale et de canons, et nous ferons amende honorable.

    En quoi consisterait notre "schisme", notre "séparation", ou notre hérésie ? Si donc nous n'avons bougé en rien, s'il n'y a pas eu chez nous DÉPLACEMENT, comment pourrait-on nous imputer une séparation ? Nous restons toujours unis à la sainte Tradition apostolique, qui ignore et a toujours ignoré le Filioque, l'Immaculée conception de la sainte Vierge, l'infaillibilité papale, les réformes liturgiques, l'aggiornamento. Il y a certes eu séparation, mais elle n'a pas été effectuée par l’Église orthodoxe. Prétendre que l'Orthodoxie s'est séparée de Rome, ce serait prétendre qu'à cause de la chute, Dieu s'est séparé de l'homme. Or, Dieu étant immuable par nature, la responsabilité de la séparation, de l'éloignement, de la distance entre le Créateur et la créature pèse sur l'homme seul !

    Qui donc est séparé de l'autre ? On pourrait nous répondre qu'il ne s'agit là que d'un jeu de mots. Mais c'est un jeu de mots extrêmement dangereux que Rome a très bien su utiliser. Elle a voulu mettre l'Orthodoxie en position de "répondante", ce qu'elle cherche toujours à faire de nos jours, même si elle a remplacé le terme de "schismatique" par celui de "frère séparé", ce qui veut dire exactement la même chose. Elle veut imposer dans la conscience des peuples l'idée selon laquelle l'Orthodoxie aurait soi-disant transgressé les structures ecclésiales primitives et qu'elle devrait se justifier et répondre de son attitude de transgression, de sa position "schismatique". Après l'avoir désignée comme coupable, il est aujourd'hui un peu facile de lui faire grâce et de lui pardonner. Il s'agit de la même logique.

    Or, l'Orthodoxie refuse catégoriquement le banc de l'accusée en ce qui concerne les anciennes structures ecclésiales. Par nature, elle n'a ni à répondre, ni à se justifier, étant elle-même juge, et non accusée ! Bien sûr, si nous étions administrativement ou canoniquement unis à Rome, nous devrions nous séparer d'elle dans le cas où nous considérerions que la foi est en danger. Et dans pareil cas, nous serions obligés de nous "défendre " et de "justifier" notre décision de schisme. Tandis qu'en réalité, d'après la structure de l’Église d'avant 1054, nous ne sommes même pas dans le cas d'un "schisme justifié", n'ayant en rien transgressé les anciennes structures.

    Qu'on nous appelle "frères séparés" est donc un terme admis UNILATÉRALEMENT, mais que nous n'acceptons et n'admettons pas. Si nous sommes frères, nous ne pouvons pas être séparés in sacris, car si nous sommes séparés in sacris...nous ne sommes pas frères !!!

    Rome, hélas, s'obstine à nous regarder du haut de sa clémence. Elle veut nous convaincre que nous sommes des catholiques malgré nous. Peut-être des catholiques un peu à part et quelque peu bizarres, un peu en marge, mais des catholiques quand même. Elle aimerait nous persuader malgré nous-mêmes d'être ce que nous ne sommes pas. Insister, c'est une méthode comme une autre. C'est une stratégie !

    Il est certes épuisant de polémiquer. C'est même très dangereux pour nous-mêmes de prendre l'attitude des "défenseurs" de l'Orthodoxie. Toutefois, nous vivons dans un siècle où la confusion règne un peu partout. Ce qui nous oblige à être sur nos gardes, c'est qu'hélas plusieurs hiérarques de l’Église orthodoxe ne font que propager et alimenter cette confusion. Ceci nous contraint à leur rappeler que nous attendons autre chose d'eux.

    Il va sans dire que notre polémique ne s'adresse pas aux catholiques en tant que personnes. Nous ne nous dressons même pas contre le pape lui-même en tant que personne. Nous ne voulons pas mettre en doute ni les vertus, ni la sincérité, ni les bonnes intentions de qui que ce soit. Nous sommes obligés de regarder aussi bien le pape que les catholiques en général comme des personnes absolument sincères et de bonne foi. Toutefois, ni la bonne foi, ni la sincérité en elles-mêmes ne sont suffisantes dans nos relations avec Dieu. Il y a des millions de gens sincères et de bonne foi qui sont égarés dans les différents systèmes philosophiques et les différentes religions.

    Nous ne pouvons pas comprendre Rome et nous doutons fort que Rome se comprenne elle-même ! Son attitude théologique envers nous n'a ni fondement, ni raison. Elle dit que nous sommes "schismatiques", ou si l'on préfère "frères séparés", mais elle admet que nos sacrements sont valides, que nous avons la grâce du sacerdoce, que l'on peut dans notre Église parvenir au salut et à la sanctification ! Mais si ceci est vrai, alors Rome se nie elle-même. Ou bien elle admet qu'il peut y avoir deux Églises sur la terre ! Un atelier de salut et de sanctification qui œuvrerait en parallèle avec l’Église ! Mais dans ce cas, son pape et ses dogmes deviennent simplement souhaitables, mais pas indispensables.

    Que penser de tout cela ? Ignorance théologique ? Confusion sciemment entretenue ? Ou impasse du système de la papauté ? Nous l'avons toujours dit, et on nous a pris pour des "fanatiques" et des "arriérés", que le papisme latin est à l'origine de toute l'anarchie spirituelle de l'occident et de toutes les hérésies et sectes qui ont suivi. Le papisme latin est également la cause de la crise actuelle de l’Église romaine. La crise actuelle n'est pas un accident, c'est simplement la fièvre d'une maladie qui dure depuis son origine. Cependant Rome, grâce à sa grande subtilité et ses facultés extraordinaires d'adaptation, pourrait peut-être bien sortir de cette crise, tout en sauvegardant son unité et son prestige mondial grâce à des réformes bien étudiées et très intelligemment appliquées. Nous ne parlons pas de la question de "la foi", car elle semble avoir relégué cela au second plan. Elle est plutôt soucieuse de sa force et de sa gloire plutôt que d'une foi vivante, ayant littéralement robotisé son clergé et ses fidèles, les ayant transformés en instruments dociles et maniables servant à sa domination.

    Mais ce n'est pas à nous, ni de faire son bilan, ni de lui proposer des remèdes, elle n'a pas besoin de nous. Ce qui nous préoccupe, c'est l'attitude inconsciente et scandaleuse d'un grand nombre de hiérarques orthodoxes qui font tout leur possible pour nous plonger dans la confusion actuelle. Oublient-ils que si nous sommes contaminés par ce même virus, notre absorption par le mégathérium romain ne sera plus qu'une question de temps et de circonstances ? Ces hiérarques aimeraient-ils vraiment nous faire sortir de cette liberté dont nous jouissons dans l'obéissance à Dieu pour nous ravaler au rang de "satellites" uniates destinés à suivre Rome dans toutes les phases de son... "évolution" ? Ces évêques ont-ils déjà oublié les fleuves de sang orthodoxe qui ont coulé il y a à peine 30 ans par la main meurtrière de l'amabilité romaine en Serbie orthodoxe, et que leur chef a, par son silence, approuvé ces horreurs ? Non ! Nous n'admettons pas les latins, ni comme persécuteurs, ni comme "frères séparés". Nous ne nous sommes jamais séparés de l’Église du Christ, mais nous avons complètement séparé notre responsabilité de tous ceux qui altèrent la foi ! L'orient ne s'est donc jamais séparé de l'occident. Tout simplement l'orient est resté et reste encore, par la grâce divine à la place qui lui fut assignée par le Christ, par les saints apôtres et les pères, qui nous ont engendrés par l’Évangile. Notre seule espérance et notre seule gloire, c'est de rester à cette place, comme des sentinelles fidèles à leur poste, environnés des ténèbres de la nuit du monde, jusqu'au jour glorieux du retour de notre bien-aimé Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, quand il viendra sur les nuées accompagné de ses saints anges et de la foule des témoins des saints et des bienheureux. Jusqu'à l'aurore sans crépuscule de ce jour glorieux, disons avec Joseph Vryènios, le maître de saint Marc d’Éphèse :

    "Nous ne te renierons pas, Orthodoxie bien-aimée !
    Nous ne te démentirons pas, ô piété transmise par nos Pères !
    En toi, nous sommes nés, en toi nous vivons,
    et si le temps l'exige,
    mille fois pour toi nous mourrons !"

     

     

     Révérend Père Basile M. Sakkas.