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Livre - Page 3

  • Lettre du Père Wladimir Guettée (1816-1892)

    " Je vis éloigné de toute espèce de coterie, et je travaille, dans ma solitude, uniquement pour servir l’Église et la Vérité. " à  Paris en 1853.

    A mes amis,

    Je ne prétends pas être un de ces hommes extraordinaires dont la renommée grandit avec les siècles. Cependant, on a parlé et on parle encore beaucoup de moi. Je ne puis donc croire que l'on gardera le silence après ma mort. Plusieurs de mes ouvrages me survivront. Les hommes instruits en diront du bien ; les autres, du mal ; l'auteur partagera leur sort. Si, pendant ma vie, mes ennemis ont cherché à me flétrir, que n'oseront-ils pas lorsque je ne serai plus là pour répondre ? N'appartiennent-ils pas à un parti qui ne sait rien respecter ? C'est pour cela que je publie ces " Souvenirs " [cote bibliothèque nationale : Ln27.39272.]. Je les publie pour célébrer le cinquantième anniversaire de mon ordination sacerdotale. Je les dédie à mes amis. J'ai voulu mettre entre leurs mains des documents dont ils pourront se servir pour défendre ma mémoire. Dans l'humble sphère où j'ai vécu, sans ambition et sans orgueil, j'ai beaucoup vu, beaucoup observé. Je me suis trouvé en rapport avec ce qu'on est convenu d'appeler de grands personnages. Je dirai sur eux ce que j'ai vu ou su d'une manière certaine. Je ne trahirai pas la vérité pour plaire à leurs amis. Je n'ai rien à ménager à leur égard. Cependant, je ne ferai pas de scandale. A quoi bon ? J'en dirai assez pour que la vérité soit connue. Je m'attacherai scrupuleusement à ce qui me concerne et je le raconterai consciencieusement. Ces souvenirs seront utiles à ceux qui voudront se former des idées justes, non seulement sur moi, mais sur les hommes avec lesquels j'ai été en rapport, et sur des évènements qui appartiennent à l'histoire de l’Église de France au dix-neuvième siècle.

    Ils seront utiles aussi à mes frères orthodoxes, qui y trouveront un tableau fidèle de la vie intérieure de cette Église romaine dont les hautes prétentions sont si mal justifiées. Ils y verront comment, en combattant les fausses doctrines de cette Église, j'ai été amené à l’Église Orthodoxe, seule vraie Église de Jésus-Christ.

     Wladimir GUETTÉE

    " Souvenirs d'un prêtre romain devenu prêtre orthodoxe " Lecture du livre du Père Wladimir Guettée au format PDF sur le site GALLICA de la Bibliothèque nationale de France : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5773595r

     



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  • A la mémoire du Père Wladimir Guettée

    1)Guettée.gifLe Père Wladimir GUETTÉE (unique photographie connue)

    2)La sépulture du révérend Père Wladimir GUETTÉE, au cimetière ancien des Batignolles à lettre_image002.gifParis. (12ème division, ligne 6, 25 chemin de l'Est)

     

     

     

     

     

    Né à Blois le 1er décembre 1816, le Père Guettée (Wladimir, René-François) fut ordonné prêtre catholique en 1839 par Mgr de Sauzin. Dès 1847, il entreprit de rédiger une Histoire de l’Église de France qui comptera finalement douze importants volumes. L'évêque de Blois, Mgr Fabre des Essarts, approuvant et bénissant ses remarquables travaux, fit éditer par l'imprimeur du diocèse les premiers tomes de cet ouvrage. C'est lui, également, qui lui permit de venir s'installer à Paris. Sa disparition, en 1850, attrista profondément le Père Guettée. Il perdait non seulement un ami sincère, mais aussi un soutien éclairé et un parrainage des plus puissants pour son œuvre. L'épiscopat de Blois fut alors confié à un certain Pallu-Duparc, prêtre du diocèse de La Rochelle, qui était un ultramontain de la nuance la plus foncée.

    En 1851, l'Histoire de l’Église de France en était à son septième volume, et son auteur avait reçu l'approbation et les encouragements de nombreux prélats français, parmi lesquels Mgr Allou, évêque de Meaux, Mgr Cœur, évêque de Troyes et le cardinal de la Tour d'Auvergne-Lauraguais, évêque d'Arras.

    Mais il comptait aussi des détracteurs, qui le jalousaient pour ses talents d'écrivain et d'historien ecclésiastique. Surtout, la sagacité de ses propos mettait à mal l'organisation papale, déchaînant la colère des ultramontains. C'est sous la pression de cette coterie que, sans avertissement ni plus d'explication - comme on le verra plus loin - , l'ouvrage de Guettée fut interdit. Il fut mis au registre des livres prohibés par la Congrégation de l'Index de Rome, le 22 janvier 1852.

     Le principal instigateur de cette censure n'était autre que l'évêque de Blois, Mgr Pallu. C'est sur la base de ses observations - d'une rare indigence, disons-le - que se fit la dénonciation à la Congrégation de l'Index.

     En 1853 parut le huitième tome de l'Histoire de l’Église de France. Dans l'Introduction, le Père Guettée y détaillait toutes ses démarches afin de percer les motifs de la condamnation romaine. En même temps, il y réduisait à néant l'argumentation de Mgr Pallu. Les amis de l'écrivain se félicitèrent de cette réplique tandis que ses ennemis en conçurent une véritable rage. Certains évêques, de la province de Bordeaux, voulurent aller plus loin. Réunis en concile à la Rochelle, Mgrs Villécourt, Baillès, Cousseau et Donnet censurèrent à leur tour le livre de Guettée.

    Ainsi, par un abus de pouvoir caractérisé, une poignée d'ecclésiastiques français condamnait, sans avis préalable, l’œuvre d'un confrère, honoré de la confiance de ses supérieurs immédiats, et tout disposé à amender son ouvrage dans la mesure où les remontrances s'avèreraient fondées.

    Néanmoins il en fallait davantage pour décourager un homme comme Wladimir Guettée. Il poursuivit sa quête de la vérité et, en 1856, un douzième volume vint parachever sa somme historique.

    Wladimir Guettée était alors un gallican convaincu. Cependant son esprit de large envergure l'amena à s'intéresser à la communauté orthodoxe. Il y découvrit une fraternité selon son cœur, et sa rencontre providentielle, en 1861, avec Mgr Léontius, évêque de l’Église de Russie, hâta sa conversion. La même année, il fut ordonné prêtre orthodoxe à Paris. Il allait concélébrer en français à la cathédrale de l’Église russe de la rue Daru.

    Par la suite, le Père Guettée publia une revue, l'Union chrétienne, véritable mine de renseignements pour les historiens du 19ème siècle. Mais surtout, il se consacra à la rédaction d'une Histoire de l’Église (1869-1892). Ce qui ne l'empêcha pas de publier divers opuscules auxquels il apportait tous ses soins de savant analyste.

    Toute sa vie, le Père Guettée fut cet érudit authentique, travailleur inlassable, doté d'une patience et d'une probité sans faille. A l'évidence, Dieu lui avait donné, à l'appui d'une intelligence aiguë, le souci de la vérité et de l'impartialité. De ces dons, il sut faire le meilleur usage, envers et contre tout.

    Illustrant par là les paroles de notre Saint et Grand Patriarche de Constantinople, Photios : " Dire la Vérité est le plus grand acte de Charité. "

    Après une vie humble et remplie de labeur, le Père Guettée s'endormit dans le Seigneur au Luxembourg dans la ville de EHNEN, le 20 mars 1892. Il fut inhumé au cimetière des Batignolles à Paris. (Mémoire éternelle)

    Vous pouvez obtenir des précisions sur l'ouvrage du Père W. Guettée sur ses souvenirs. Reportez-vous sur la page Bibliographie.

    http://wladimirguettee.hautetfort.com/archive/2011/01/26/bibliographie.html

     

    Chant orthodoxe :

     


     

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